Zangla

Zangla est la capitale étouffante de Ravnaka.

Géographie

Zangla s’étend dans l’est du pays, au sud-est du Lac Resea, au nord-est de la Sylve de Tangboche, à l’embouchure de plusieurs cours d’eau marécageux qui se jettent dans les sables de l’Océan Eutekos.

Infrastructures et urbanisme

Zangla s’étale sur plusieurs îles maçonnées, reliées par des ponts jetés au-dessus de cours d’eau paresseux et vaseux. La jungle, omniprésente, recouvre certains secteurs et pousse à une vitesse alarmante, lianes et racines aériennes s’insinuant dans tous les recoins. Un peu partout, on trouve de grands braseros aux formes serpentines où brûlent des mélanges d’herbes destinés à chasser les moustiques. Leur lueur devient fantomatique dans les brumes poisseuses qui emplissent les allées étroites de la cité.   Zangla ressemble énormément aux villes-palais traditionnelles des Karalims, avec d’immenses édifices palatiaux communs entourés de maisons, d’ateliers, de rues couvertes, de galeries et de bassins. C’est une ville de briques, de pierres et de tuiles d’obsidiennes, des matériaux résistant relativement bien à l’humidité ambiante. Les façades sont généralement nues, couleur brique ocre, car les enduits supportent très mal l'humidité ambiante. Tout motif est prétexte à des courbes serpentines : linteaux, garde-corps, corniches, poignées de porte… De même, les statues ophidiennes y sont nombreuses, de toutes les tailles.   L’eau des fleuves étant souvent porteuse de maladies et de parasites, on trouve de nombreux puits et citernes un peu partout dans la ville, souvent étroitement surveillés. Pour ne rien arranger à la propreté des cours d'eau, la cité n'est pas dotée d'égouts mais de simples canaux qui déversent leurs immondices dans les fleuves.  

Les Quais Noirs

  Occupant l’est de la cité, la zone portuaire est étalée sur plusieurs îles, en un enchaînement de pontons en bois et de quais pavés de dalles sombres luisantes d’huile de roskal. Des entrepôts, des taudis, des bordels sinistres et des logements modestes s'élèvent autour.   La mangrove n’est pas loin, et des racines aériennes envahissent les secteurs les moins fréquentés. Même si des esclaves sont constamment envoyés pour désensabler les canaux, on trouve çà et là des épaves de navires des sables à moitié submergés (certaines servent d’abri de fortune à des miséreux).  

• L’Oeil. Cette forteresse de basalte sombre occupe sa propre île et verrouille le port. Elle n’est accessible que par un unique pont. Le vaste édifice sert d’arsenal, de casernements et de prison, et dispose de ses propres ateliers et artisans.

La Vineuse

  Proche des Quais Noirs, la Vineuse est le grand secteur des herboristes, alchimistes, rebouteux et autres empoisonneurs. Leurs boutiques y sont nombreuses, occupant généralement le premier niveau des palais communs. La plupart des ruelles sont couvertes d'auvents et de balcons où sèchent des guirlandes d’herbes. Les grandes cours où cuisent des poteries près de grands fours sont nombreuses dans le secteur.  

Les Mues

  Cœur de la cité, les Mues abritent la plupart des palais communs et des clapiers à esclaves. Plusieurs réservoirs sont dispersés entre les différents blocs. On y trouve également quelques temples du Chaos. Les Mues sont un lieu rempli d’ombres, encore plus étouffant que le reste de Zangla, et la brume semble s’y attarder.  

• Le Marché Mauve. Principal marché alimentaire de la ville, il tirerait son nom de la poussière d'améthyste s'envolant parfois des ateliers des lapidaires non-loin pour se déposer sur les façades des bâtiments. Certaines échoppes permanentes en périphérie ne ferment jamais, leur devanture éclairée la nuit par de petits braseros. On y vend des épices, des piments et des poivrons, toutes sortes de légumes produits par les villages voisins. La partie ouest du marché regroupe les étals des bouchers, débitant les carcasses ramenées par des chasseurs de la jungle.

Les Terrasses Améthyste

  Le quartier des lapidaires et des bijoutiers occupe le nord des Mues, bordé d'une grande avenue passante. Les ateliers occupent le premier niveau de beaux bâtiments et fonctionnent jusqu'aux dernières heures du jour.  

La Basilique des Deux Enroulements

  Le centre de Zengla est occupé par une grande esplanade de briques sombres, vide en apparence, en dehors de quelques murets bas, de quelques arbres noueux et surtout de deux larges escaliers en courbe qui s’enfoncent dans le sol. Ceux-ci conduisent au plus grand édifice religieux du pays : la Basilique des Deux Enroulements.   Vaste et labyrinthique complexe souterrain tout en courbes et alcôves, son cœur est formé par une énorme salle voûtée soutenue par une forêt de piliers aux gravures serpentines, faiblement éclairée par quelques torchères et braseros. De grandes fosses accueillant d’innombrables serpents y sont réparties. Elles entourent un large autel d’obsidienne sur lequel se dressent deux grandes statues de serpents faites du même matériau. Criantes de vraisemblance, elles sont étroitement liées.   La Basilique des Deux Enroulements est ouverte à tous les fidèles du souvenir de Satma. Quelques alcôves sont uniquement ouvertes aux prêtres, et au moins deux grandes salles sont connues pour accueillir des nagas, qui accordent parfois audience à ceux qui cherchent leur sagesse supposée.  

Le Palais des Braises

  Le palais royal se situe au nord-ouest de la cité, sur sa propre île, accessible par deux ponts de pierre. Relativement bas, le palais est un amas de pavillons délicats aux toits d’obsidienne et aux fins piliers gravés de serpents, reliés par des galeries couvertes. Les braseros y sont particulièrement nombreux, destinés à chasser les insectes et à dispenser des vapeurs odorantes agréables.   Un grand pavillon est dévolu aux seules audiences publiques. Le souverain s’y montre peu, et on voit davantage ses ministres.

Habitants

Zangla abrite près de 35 000 personnes, essentiellement des Karalims. On trouve également des Rasarims et un certain nombre d’expatriés makutaris.   Les esclaves sont nombreux en ville, près de 20 000, mélange de Chamkims pris dans la forêt, de pirates cueillis sur les côtes ou de malheureux vendus par des esclavagistes de passage. Tous triment dans la moiteur de la cité, les chevilles cerclées de fer.  

Habitants notables

 

• Asha au Fil Vert. Métisse karalime-chamkime d’une trentaine d’années, Asha a la réputation d’être la meilleure caravanière de la région. Elle transite régulièrement sur la Queue du Kassarex. Malgré son bras droit manquant (tranché net par une araignée-lame), elle a un rire enjoué et semble moins amorphe que ses concitoyens.

• Haut Serpiate Vayundra. La plus haute autorité religieuse du pays est un Karalim d’une cinquantaine d’années, à la silhouette maigre et à la voix basse. Orateur de talent, il se montre bien plus en public que le souverain à qui il murmurerait de nombreux conseils.

• Nissarsija la Voix Dorée. Le naga le plus connu de la ville est une vieille créature fatiguée aux écailles d’un gris terne mais à la voix toujours suave. Il possède son propre palais dans la Vineuse, et accorde parfois audience, au gré de ses fantaisies.

• Seri Apama. Matrone en charge des Quais Noirs, Seri est une Karalime d’une quarantaine d’années, à la voix rauque (résultat de trop de poivre inhalé). Elle tient un registre des réservoirs de la ville et collabore étroitement avec la garde pour en assurer la sécurité. Elle a toutefois la réputation d’être corruptible.

Société

Étouffante et surpeuplée, Zangla semble en permanence plongée dans la torpeur. Les habitants y sont indolents, et murmurent plus qu’ils ne parlent, vautrés sur leurs nattes installées à même le sol dans les rues. Seuls les esclaves montrent un semblant de vitalité. La plupart des visiteurs se sentent mal à l’aise à leur arrivée en ville, mais la consommation de quelques verres d’Osma dilué les met souvent au diapason…   Les serpents sont omniprésents à Zangla, se chauffant sur les tuiles et somnolant sur les rambardes. Les habitants les connaissent intimement, et la majorité savent lesquels éviter ou quel anti-venin utiliser (ou, à défaut, quelle prière adresser au souvenir de Satma…).  

Les Veuves au Crâne Ras

  Omniprésentes en ville, les Veuves au Crâne Ras forment un groupe informel d’herboristes, alchimistes et rebouteuses. Craintes et respectées, elles découragent la concurrence (parfois par des menaces très concrètes) et s’arrogent les meilleurs commerces. Comme leur nom le suggère, elles sont identifiables à leur crâne rasé, à leurs tatouages écaillés et leur farouche attachement au célibat.

Économie

Zangla est reliée au reste du pays par la Queue du Kassarex. C’est un haut lieu du commerce d’épices (principalement du poivre et des piments), de bois précieux, de plantes de la jungle, d’ivoire (notamment de roskal) et de peaux (jamais de serpents, seules les mues étant travaillées par les artisans).   Les bijoutiers de la ville sont réputés pour leur travail sur les améthystes, qu’ils montent sur de délicats bijoux tout en entrelacs.

Gouvernement

Zangla est le centre du pouvoir du monarque de Ravnaka et du Haut Serpiate, la plus haute figure religieuse du pays.   L’actuel souverain est Shalkan Naradin, conseillé par le Haut Serpiate Vayundra (cf. plus haut).

Lois et ordre

La criminalité est endémique en ville, et il se passe rarement une journée sans que l’on ne retrouve quelques cadavres dans les rues. Les soldats affectés à la garde de Zangla surveillent principalement les réservoirs et les palais des nantis, et les étrangers de passage ne peuvent généralement compter que sur eux-même pour se protéger. La plupart des commerçants aisés disposent de leurs propres gardes (généralement des esclaves).

Armées et défenses

Zangla est en partie protégée par un rempart, vieil édifice croulant envahi par endroits par la végétation. Il est toutefois suffisamment restrictif pour empêcher le tout-venant de pénétrer en ville dès la nuit tombée, moment où les portes sont fermées. De grands braseros sont disposés à intervalles réguliers sur les chemins de ronde, mais ils peinent à disperser l'obscurité de la jungle voisine.   Le gros des forces mobilisées du pays se trouve à Zangla, cantonnées dans la forteresse de l’Oeil.

Histoire

Jadis un modeste village de pêcheurs, Zangla atteignit la taille d'une ville dès 191 PC.