11 UKTAR 1490 CV Automne

B1 - Le Bal

Kalharyos convainc Cyanure de l'innocence de sa milice. Violette, adjointe de Kalharyos, retrouve sa sœur Cyanure. Un bal est organisé pour l'ambassadrice de Barovie…
Résumé de l'aventure

A la ligne rompue, Kalharyos et Cyanure se retrouvent pour discuter des disparitions d'enfants à Salins. Kalharyos, aidé par ses alliés, convainc Cyanure de l'innocence de sa milice et de la nécessité de coopérer. Ils découvrent que seules les filles sont ciblées et que les rapts se déroulent en bordure des Bas-Fonds.

Violette, l'adjointe de Kalharyos, révèle à son chef qu'elle pense être la sœur de Cyanure, disparue pendant la guerre. Kalharyos les aide à se retrouver, et Violette accepte de veiller sur les enfants des Bas-Fonds avec sa sœur retrouvée.

Un grand bal est organisé en l'honneur de l'ambassadrice de Barovie. Rufus, à l'origine de l'événement, espère favoriser le commerce entre Salins et Barovie. Lors du bal, des tensions et des mystères émergent, notamment autour de Madison, la secrétaire des Solmor, qui fuit à l'arrivée de l'ambassadrice. Nessira découvre que Madison est une fille de Strahd, le maître de Barovie, et qu'elle est promise à lui.

La soirée se termine par une explosion qui détruit le bâtiment, mettant fin à la fête.

 Conciliation à la Ligne Rompue

La taverne est sombre et enfumée, l'air chargé d'une tension palpable.

Les aventuriers sont réunis autour d'une table branlante, leurs visages éclairés par la faible lueur des chandelles. Kalharyos, le chef de la milice, se tient à la tête de la table, son regard vert intense fixé sur Cyanure, la femme qui a accusé sa milice sans preuve.

Cyanure, de l'autre côté de la table, a perdu de sa superbe. Elle a été convaincue de l'innocence de la milice, et cela se lit sur son visage.

Violette, l'adjointe de Kalharyos, se tient à l'entrée de la taverne, veillant à ce que personne ne les dérange. Ce soir, la Ligne Rompue est officiellement privatisée.

Elle jette régulièrement des regards en direction de Cyanure, qui ne semble pas remarquer sa présence.

Kalharyos brise le silence d’une voix ferme et déterminée.

Ce n'est pas la milice. Nous avons notre propre enquête en cours, et nous avons besoin de votre aide pour la résoudre.

Les aventuriers hochent la tête, appuyant ce que Kalharyos affirme.

Emeka Kwame Owono, appelé plus familièrement EKO, se retourne vers Cyanure :

Bleuenn, c’est vrai. Fais-leur confiance. La milice de la Main Verte est parfois dure, mais jamais inutilement brutale.

Cyanure lui jette un regard incendiaire. Elle ne veut plus entendre ce nom. Elle se retourne derrière elle et lance à des interlocuteurs qu’elle seule voit :

Taisez-vous. Je suis Cyanure et c’est tout.

Kalharyos, habitué à ce côté étrange de Cyanure, continue :

EKO a raison. Les enfants des Bas-Fonds disparaissent, et nous devons coopérer. Nous avons des indices qui suggèrent que seules les filles sont ciblées, et pas seulement dans les Bas-Fonds sont ciblés.

Les aventuriers échangent des regards inquiets. Les rapts se déroulent en bordure des Bas-Fonds, entre les vieux égouts abandonnés et les égouts encore en fonction. Éléandre, qui représente le Conseil, confirme que ces disparitions d'enfants répétées sont nouvelles à Salins.

Kalharyos rapporte les paroles d’un jeune garçon, témoin des rapts dans les Bas-Fonds. Le garçon avait dit que les mots roulent dans sa gorge, les « r » résonnent comme des tambours lointains.

Intérieurement il se dit qu’il connaît cette langue, cette manière de parler. Mais où l'a-t-il entendue ?

Victor, leur tavergiste, brise le silence :

Cet accent, je le connais, un voyageur qui a le même accent était client ici même il y a quelques semaines.

Rufus intervient :

André Solmor. Il a une assistante, Madison Cherchevague. Elle parle avec le même accent.

Puis, avec un sourire en coin, il ajoute :

André, n'est-ce pas celui qui courtise ta femme ?

La discussion continue, mais les décisions sont déjà prises.

Cyanure est désormais une alliée, et la milice de la main verte, gérée par Kalharyos, est innocente.</span>

La taverne se vide, ne laissant derrière elle que l'écho des pas pressés et des murmures déterminés. La nuit enveloppe les aventuriers décidés à découvrir la vérité.</span>

La soeur perdue

Kalharyos, le demi-orc imposant, se tient dans son bureau, les bras croisés, le regard fixé sur Violette, son adjointe.

Il vient de lui annoncer qu’il lui confiait la mission de veiller sur Cyanure et les enfants qu’elle protège. Violette semble hésitante, ses yeux habituellement intenses voilés par une timidité surprenante. Habitante du quartier des Sans-Ville, elle a pourtant l’habitude de côtoyer la pauvreté et la misère. 

Elle se tient droite, mais ses mains tremblent légèrement. Kalharyos l'encourage d'un geste à parler.

Chef, je ne sais pas quoi faire. Je… Je pense que Cyanure est ma sœur disparue, Bleuenn. Je la pensais morte pendant la guerre.

Kalharyos reste silencieux, se demandant où cela va les conduire. Il observe Violette, dont les mots se bousculent, comme si elle craignait de ne jamais pouvoir les dire.

Je l’ai vue… Noyée par les Profonds… Je ne l’ai pas recherchée… Je la pensais morte. Et quand je l’ai vue à la Ligne Rompue… Elle m’a ignorée… Comme si je n’existait pas… Je ne sais pas quoi faire… Je ne peux pas… Je risque de faillir à cette mission !

Kalharyos décide d'agir. Il se lève, son imposante silhouette dominant la pièce :

Viens avec moi, Violette. Nous allons voir Cyanure.

Ils se dirigent vers les Bas-Fonds, traversant les ruelles sombres et humides puis parcourant les égouts. Kalharyos entre sans hésiter dans la caverne de Cyanure, sa voix résonnant dans l'obscurité :

Cyanure, je te présente Violette. Elle pense être ta sœur.

Cyanure tique, ses yeux passant de Violette à Kalharyos.

Bien sûr que c’est ma sœur… Mais tu la vois ? Elle n’est pas… comme les autres que je vois ? Je pensais que…

Kalharyos soupire avant de déclarer :

Elle est bien là.

Un instant de sidération s'ensuit. Cyanure se jette alors sur Violette, la frappant de ses poings, de manière répétitive, comme un enfant le ferait sur un adulte, tout en pleurant :

J’étais sûre que tu aller venir me sauver… Sûre… Je l’ai dit aux autres… Ils sont morts les uns derrière les autres… Et moi… J’ai dû donner naissance à des hybrides monstrueux… je voulais mourir et je ne pouvais même pas…

Elle s'écroule à genoux, en pleurs, tandis que Violette l'enserre dans ses bras, des larmes silencieuses coulant de ses yeux. Kalharyos hoche la tête et s'en va discrètement, laissant les deux sœurs à leur retrouvailles. Quand il allait raconter ça à Elora…

Le lendemain, Violette accepte la mission. Elle veillera sur les enfants des Bas-Fonds, aux côtés de sa sœur retrouvée, déterminée à protéger ceux qui ont besoin d'elle.

Sans le savoir, Kalharyos venait de faire de Violette bien plus qu'une adjointe en l'aidant à retrouver et renouer avec sa soeur. Elle était désormais une alliée fidèle et indéflectible.

Le Bal de l'Ambassadrice

Préparatifs

Les jours s'écoulent, et l'urgence de l'enquête sur les enfants disparus semble s'estomper face à l'éclat d'un événement social majeur. Un grand bal est annoncé, en l'honneur de l'arrivée d'une ambassadrice d'un pays lointain, la Barovie

Les rues de Salins se parent de guirlandes et de lanternes colorées, tandis que les habitants s'affairent à préparer la ville pour accueillir cette illustre invitée.

Rufus Borgia est à l'origine de cet événement, grâce à une lettre de recommandation d'un noble bourgeois de la Porte de Baldur. Il espère bien favoriser l'essor commercial de Salins... et le sien.

Les productions spécifiques de la ville, notamment la liqueur verte, l'Ivarra, et les médicaments élaborés par Rufus sur les recettes d'Ivy, intéressent particulièrement ce pays lointain. Les échos de cette nouvelle se répandent rapidement, et une excitation palpable s'empare de la population, en particulier des marchands et des membres du conseil.

Le bal du Conseil

Arrivée au bal

La salle du Conseil A est transformée en un lieu de fête somptueux. Les murs de pierre, habituellement austères, sont drapés de tentures chatoyantes et illuminés par des lustres en cristal. La salle est un tourbillon de couleurs et de murmures. Les invités, parés de leurs plus beaux atours, se mêlent dans une danse incessante de conversations et de rires.

by Bernard Philippe avec Midjourney et InsightFaceswap
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Kalharyos se dresse près de l’escalier 1, sa carrure massive enveloppée dans une robe de cérémonie noire rehaussée d’or. Son visage buriné, sous la lueur dorée des lustres, trahit une autorité silencieuse, comme s’il surveille chaque mouvement dans la salle.

À ses côtés, Elora, drapée dans une robe bleu nuit brodée de motifs dorés évoquant les insignes de son ancien rang, domine la salle d’une présence aussi tranchante que ses épées légendaires. Le corset moule sa silhouette comme une armure de soie, tandis que sa jupe flotte à chacun de ses pas, trahissant la grâce mortelle d’une générale habituée à commander.

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Un pas derrière Kalharyos, Violette s’avance dans une robe cuivrée aux plis fluides, la fente latérale révélant des sandales lacées à la hâte, comme si elle avait dû troquer ses bottes contre ces atours de soie.

Ses cheveux courts, d’un rouge flamboyant, contrastent avec le faste doré de la salle.

Chaque sourire qu'elle lance est forcé, chaque regard jeté sur les convives lui rappelle les ruelles sombres du quartier des Sans-Villes dont elle vient. Quand elle pense à la pauvreté dans laquelle vie sa soeur, une colère sourde monte en elle.

Sa colère est attisée par les regards qu'elle ne cesse de faire en direction de Catherine. Elle est si majestueuse dans sa robe, si assurée. Violette murmure avec ironie pour elle-même :

Ta Majestée... C'est facile d'être né riche.

Elle secoue la tête pour chasser Catehrine de ses pensées serre les dents, les yeux en éveil, car le devoir  et sa fidélité envers Kalharyos passe avant tout.

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Nessira arrive à son tour, ses yeux verts brillants de nervosité..

Elle se fait discrète et observatrice. Elle n'a jamais participé à une telle célébration.

Sa robe longue moulante d’un rouge profond la met en valeur et lui donne un air assuré qu’elle est loin de ressentir.

Ammantyl, son mentor, serait fière de la voir ainsi, tenant son rôle de représentante de l'orphelinat en son absence.

Elle relève la tête et descend les escaliers.

Rufus, vêtu d’un justaucorps bleu nuit brodé d’or, les manches bouffantes et les bottes hautes cirées reflétant la lueur des chandeliers, porte l’élégance comme une seconde peau..

Il se frotte les mains avec satisfaction..

by Bernard Philippe avec Midjourney et InsightFaceswap
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Ce soir va être l’occasion d’introduire sa sœur dans le monde des affaires de Salins et il compte bien en profiter.

Héra, sa sœur cadette, avance en faisant tournoyer les volants de sa robe anthracite à étages, le corset lacé et les boutons dorés soulignant une silhouette aussi souple que mortelle.

Malgré la frivolité des volants de sa robe et les escarpins pâles, son port de tête et son sourire en coin trahissent la guerrière aguerrie : elle a troqué ses armes contre de la soie, mais son regard pétillait toujours de la même audace, bien décidée à s’amuser. Elle compte bien utiliser les armes que sa beauté lui a données.

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Ivy est drapée dans une robe aux reflets de forêt profonde.

Elle s’avance vers la fête, son bras droit marqué de tatouages qui semblent murmurer des incantations anciennes à la lueur tremblante des lanternes.

Depuis la mort de Louis, les rires et les lumières de la fête ne sont plus que l’écho lointain d’un monde passé.

Son regard porte la trace d’une tristesse aussi tenace que les racines des chênes millénaires.

Elle soupire et accroche un soupir de circonstances à son visage.

Elle a une distillerie à faire tourner. Elle a des projets à mener à bout.

Autant faire bonne figure.

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Alston se tient non loin des fauteuils 3, son pourpoint écarlate trop grand pour lui flottant autour d’une ceinture chargée de poches et d’outils improbables, le bonnet rouge de travers sur ses cheveux argentés..

Ses bottes éculées et sa cape rapiécée de motifs dorés semblaient avoir été choisies au hasard dans un coffre oublié, comme si chaque pièce de sa tenue racontait une expérience explosive différente.Un verre de vin à la main, il observe la foule avec un sourire en coin, aussi fasciné par les convives que par les mécanismes qu’il imaginerait bien glisser sous leurs chaises — juste pour voir leur réaction.

Mel glisse entre les convives, sa robe pourpre et or brodée de motifs complexes épousant ses mouvements avec une élégance calculée, les manches ajourées laissant deviner la rapidité de ses gestes — un verre de vin ici, un sourire là, chaque détail orchestré pour que la soirée reste gravée dans les mémoires.

À ses côtés, Val surveille le buffet 2 avec vigilance, son pourpoint marron rehaussé de broderies dorées ouvert sur une chemise immaculée, les bottes luisantes et les boucles à la ceinture cliquetant discrètement. Rien ne lui échappe : ni un verre vide, ni un regard en quête de nourritures.

Plus loin, Victor, vêtu d’un habit bordeaux aux manches bouillonnées et d’un gilet blanc immaculé, distribue les mets avec efficacité, ses bas noirs et ses souliers vernissés trahissant une précision presque militaire. Son sourire enjôleur désarme les plus exigeants, tandis que ses doigts agiles réarrangeaient une assiette ou remplissaient une coupe avant même que la demande ne soit formulée.

Et puis il y a Fyps, assis en apparence nonchalamment près du buffet, une oreille toujours dressée, prêt à bondir au moindre ordre ou à charmer les invités d’un regard.

by by Bernard Philippe avec Midjourney et InsightFaceswap
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André Solmor, le benjamin du conseil, glisse entre les invités avec la désinvolture d’un danseur, son pourpoint vert émeraude rehaussé de broderies dorées et ses manches flottant à chacun de ses pas. Un sourire enjôleur aux lèvres, il salue ici une dame d’un baiser sur la main, là un bourgeois d’une tape amicale sur l’épaule, son allure décontractée et ses bottes ornées trahissant un charme aussi naturel que calculé. 

Mon loin, sa soeur Catherine avance d’un pas mesuré, sa robe rouge sang moulant un corset brodé d’or qui soulignait son port altier. Les volants de sa jupe frôlent à peine le sol, comme si elle refuse de se laisser entraîner par la frivolité ambiante. Son collier de perles et son regard perçant rappellent à chacun qu’elle était bien l’organisatrice de cet événement — et que rien, surtout pas les flatteries de son frère, ne lui échappent. D’une voix douce mais ferme, elle lui murmure :

André, cesse de flirter et va donc t’assurer que le buffet ne manque de rien

Puis elle tourne les talons, son sourire poli aussi tranchant qu’une lame.

Les conversations vont bon train, mais une impatience sous-jacente persiste dans l’attente de l’arrivée de l’ambassadrice.</span>

Commerce et politique

De son côté, Kalharyos échange avec Éléandre Nédufeu, dont la silhouette élancée se découpe dans la lumière des lustres. Vêtu d’un long manteau noir brodé de motifs argentés, le gilet pourpre soulignant une élégance sobre, Éléandre porte l’autorité discrète d’un homme habitué aux couloirs du pouvoir. Ses cheveux blancs, coiffés avec rigueur, et ses bottes vernies reflètent la lueur des chandeliers, tandis que ses doigts effleuraient distraitement la chaîne de sa montre, trahissant sa préoccupation :

Kalharyos, mon ami, il faut vraiment que vous résolviez cette histoire d’enfants qui disparaissent. 

Éléandre met en garde son ami. Il risque d’être remplacé par le conseil. Kalharyos, incisif, rétorque :

Tout le monde peut être remplacé, y compris les membres du Conseil

Eléandre suggère alors à Kalharyos de s'impliquer davantage dans la politique, allant jusqu'à lui conseiller de se présenter aux élections.

Vous êtes populaire, Kalharyos. Utilisez cette popularité pour faire entendre votre voix. 
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Rufus salue chaleureusement Fogos, son ami et partenaire commercial. Fogos, un sourire fier aux lèvres, l’accueille en déclarant :

Quelle belle réception ! J'ai dépensé sans compter pour l’organiser !

Rufus pose une main sur l’épaule de sa sœur avec une fierté non dissimulée :

Voici Héra, ma sœur, aussi redoutable à la négociation qu’au combat.

Héra tend la main à Fogos, dont la forte poigne ne fait pas vaciller la sienne — un échange de regards scellant leur estime mutuelle.

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Rufus, enchanté de la tournure que prend ce premier contact avec sa sœur, désigne Agassi.

Le jeune garçon se tient droit comme un piquet dans sa tunique de velours bordeaux.

Et voici Agassi, fils de Fogos... et mon apprenti.
Nous l'avons tiré des griffes d'un culte il y a quelques années; Il a bien changé.

Agassi s'incline, intimidé devant la jeune femme dont la force apparente n'a d'égale que la beauté;.

Héra lui sourit amicalement en retour, bienveillante, se souvenant de sa propre adolescence.

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De son côté, Kalharyos échange avec Éléandre Nédufeu, dont la silhouette élancée se découpe dans la lumière des lustres. Vêtu d’un long manteau noir brodé de motifs argentés, le gilet pourpre soulignant une élégance sobre, Éléandre porte l’autorité discrète d’un homme habitué aux couloirs du pouvoir. Ses cheveux blancs, coiffés avec rigueur, et ses bottes vernies reflètent la lueur des chandeliers, tandis que ses doigts effleuraient distraitement la chaîne de sa montre, trahissant sa préoccupation :

Kalharyos, mon ami, il faut vraiment que vous résolviez cette histoire d’enfants qui disparaissent. 

Éléandre met en garde son ami. Il risque d’être remplacé par le conseil. Kalharyos, incisif, rétorque :

Tout le monde peut être remplacé, y compris les membres du Conseil

Eléandre suggère alors à Kalharyos de s'impliquer davantage dans la politique, allant jusqu'à lui conseiller de se présenter aux élections.

Vous êtes populaire, Kalharyos. Utilisez cette popularité pour faire entendre votre voix. 

Blanche, Princesse Sirène

Tout en discutant avec Fogos, Rufus remarque qu’Agassi, un jeune noble, jette des regards discrets mais répétitifs vers la princesse Blanche, représentante du peuple des sirènes habitant l’iles des Pierres Levées. Il est vrai qu’elle ne passe pas inaperçu, sa robe resplendissant, comme drapé des écailles mêmes d’une sirène, chaque sequin turquoise et argent captant la lumière des lustres comme une armure liquide. Elle est cependant isolée, les peuples de Salins et celui des Sirènes se fréquentant fors peu.

Saluant Fogos d'un signe de tête, Rufus glisse à sa sœur Héra :

Je vais aller discuter avec la sirène.

Héra sourit, ses yeux pétillant de malice :

Bien, je vais aller m’amuser un peu avec André. Il m’a l’air fort… agréable.

Bien que sachant sa cadette tout à fait capable de tenir tête à un jeune bourgeois, Rufus ne peut s’empêcher de la mettre en garde avant de s’avancer vers la sirène :

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Je vous salue, Princesse Blanche.

Tout en s’inclinant légèrement. Il ne peut s’empêcher de noter la particularité de ses traits, en particulier la pupille de ses yeux, caractéristique de ce peuple amphibie.

Je voulais vous remercier... votre peuple nous a aidé à sauver Salin.

Blanche, d’une gravité réservée habituelle, bien qu’elle semble inhabituellement préoccupée ce soir-là, répond d’une voix douce mais ferme :

Bien peu de gens pensent à nous remercier. Je vous en remercie. 

Blanche lève les yeux vers lui, une lueur de gratitude dans le regard ;

Cela me touche de la part d’un des Héros de Salins. Vous ne savez pas la quantité de profonds que nous avons arrêtée... et ce que cela nous a coûté.

Rufus hoche la tête, conscient de l’effort et du sacrifice que cela a représenté pour son peuple :

J’espère que nous tisserons plus de liens avec le temps.

Le peuple de Blanche, en effet, a gagné une reconnaissance en participant aux batailles sous-marines contre les Profonds. Mais maintenant que la guerre est passée, les deux peuples des terres et de la mer recommencent à s’ignorer.

Nouvelle invention d’Alston

Alston est plongé dans ses pensées. Ses yeux perçants fixent intensément le petit dispositif qu'il tient entre ses mains. Ses doigts agiles manipulent les composants avec une précision chirurgicale, ajoutant une touche finale à son invention. Une sphère, gravée de dessins complexes, repose dans sa paume. Souriant légèrement, il murmure à voix basse :

Je t’appellerai Grenadine incapacitante

Le glyphe de protection qu'il a intégré déclenchera un sort de motif hypnotique, paralysant ses ennemis. Il se redresse, satisfait, et range soigneusement son œuvre dans une poche secrète de sa tunique.

Madison et Nessira

À quelques mètres de là, Nessira observe avec une attention discrète. Elle cherche à s'intégrer, à comprendre les dynamiques de ce groupe hétéroclite.

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Après avoir rapidement complimenté Catherine sur l’élégance de sa robe, elle s’éloigne en direction de Madison, la secrétaire des Solmor.

Elle s'approche d'elle, un sourire chaleureux aux lèvres :</span>

Votre robe est magnifique.

Madison la remercie avec un sourire réservé, son accent étranger roulant doucement les mots. Nessira décide de l’entreprendre sur son accent étranger.

Je viens d’un pays lointain, celui d’où vient l’ambassadrice.

Nessira écoute attentivement, tentant de décrypter l'attitude de Madison. Elle remarque qu'il lui manque un doigt à une de ses mains. Une cicatrice fine et blanche traverse sa peau, témoignant d'une blessure ancienne.

Intriguée, alors que Madison s’éloigne, elle lance discrètement un brève détection de pensée. Madison est terrorisée par l’arrivée de l’ambassadrice. C’est un mystère qu’elle se promet d’éclaircir, mais pas ici. La discrétion s’impose.

Edith et Ivy

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Edith

Ivy, après avoir glissé entre les groupes d’invités avec discrétion, sent son regard accroché par Edith, la doyenne du conseil.

Habillée avec une élégance sobre — une jupe en cuir noir moulante, ceinturée haut, et un chemisier blanc aux manches bouffantes qui flotte comme une armure de lumière autour de ses bras — Edith détonne parmi les robes clinquantes de la soirée. Ses escarpins noirs luisants et ses cheveux courts, argentés, lui donnent un air de force tranquille, mais ce soir, son port de tête est moins assuré, son regard moins vif. Au lieu de participer à la fête, elle reste assise sur un banc.

Sans hésiter, Ivy traverse la salle, sa robe verte effleurant le sol. Elle s’arrête devant Edith. Ses yeux perçant se posent sur Edith avec une intensité calme, médicale. Elle engage la conversation d’une voix douce mais ferme :

Edith, comment allez-vous ce soir ?

Edith regarde Ivy, son visage inhabituellement marqué par la fatigue et l'inquiétude.

Ma chère Ivy, c'est terrible ce qui se passe à Salins. Les enfants qui disparaissent… Cette folle aux cheveux bleus...

Ivy acquiesce, encourageant Edith à continuer…

C'est évident, Ivy. C'est l'incompétence de Kalharyos. C’est un guerrier héroïque mais il  trop impulsif pour gérer une milice. Il sait comment protéger les siens. Mais une ville…

Ivy remarque alors qu'Edith semble moins forte, moins en santé que d'habitude. Ses gestes sont lents, ses mouvements lourds.

Edith, vous semblez fatiguée. Est-ce que tout va bien ?

Edith hausse les épaules, un sourire triste aux lèvres.

C'est juste la fatigue, Ivy. L’âge me rattrape…

Ivy pose une main rassurante sur le bras d'Edith, sentant la chaleur de sa peau sous ses doigts. L’explication ne la convainc pas.

Vous devriez venir me voir demain. Je trouverai peut être quelques remèdes pour vous soulager.

Victor explore

Victor, discret mais curieux, s'éclipse de la salle de bal, attiré par une curiosité insatiable. Après avoir monté mes escaliers 1, il se dirige vers les portes adjacentes, ses pas prudents résonnant à peine sur le sol de pierre C. D'un geste rapide, il ouvre l'une des portes et découvre une salle de réunion B faiblement éclairée. Sur la table, une grande carte est étalée, ses contours flous dans la pénombre. Il s'approche, ses yeux scrutant chaque détail.

Une nouvelle route est tracée, menant vers "Barovie" – le pays de l'ambassadrice. Mais la route disparaît au milieu de l'eau, une anomalie qui ne manque pas de piquer sa curiosité. Il se penche davantage, ses doigts effleurant les lignes tracées à la plume. C'est alors qu'il entend un bruit provenant de la porte. Trop tard pour se cacher, il se redresse.

La porte s'ouvre en grinçant, révélant Catherine Solmor, accompagnée de deux personnes. Victor s'excuse rapidement, inventant une excuse :

J’avais pour but de ravitailler le bar, mais je ne me souvenais plus où était la salle de stockage.

Contre toute attente, Catherine le croit, son visage s'adoucissant. Elle lui indique la réserve. Désireuse d'être une hôtesse sans reproche, elle présente les invités :

Voici Madame l'Ambassadrice Moryana Von Dydd de Barovie et Monsieur son Mari, Gorzak Von Dydd.

 Victor les salue d'un signe de tête respectueux, ses yeux ne quittant pas le mari un instant.

Il quitte la pièce et s’éloigne, son esprit en ébullition. Il a reconnu le mari. Il l’a vu il y a quelques temps à la Ligne Rompue. Il se renseignait sur Salins, qui étaient les personnes importantes, les endroits à visiter…

C’est alors que Victor entend un bruit provenant de l'arrière du bâtiment. Il ouvre discrètement une porte, ses sens en alerte. Des pas d'enfants s'éloignent rapidement en courant, leurs rires étouffés résonnant dans le couloir. Il aperçoit un petit Kalharyos mécanique, un jouet, qui fait "ping ping ping" et bouge de manière erratique.

N’y voyant pas de danger, il referme la porte et retourne dans la salle.

Kit et Jade

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Jade ? Tu as la tête de quelqu’un qui a vu un fantôme. Qu’est-ce qui ne va pas ?

Jade sursaute, comme tirée d’un cauchemar éveillé. Elle regarde Ivy :

Ivy… C’est Kit. Depuis quelques jours, elle n’est plus… elle-même. Elle est distante, comme droguée, dans un brouillard permanent.

Ses mots s’accélérèrent, chargés d’une peur qu’elle ne parvenait plus à contenir :

Regarde-la ! 

De l’autre côté de la salle, Kit, vêtue d’une robe émeraude brodée de motifs dorés, tournoie lentement sous les lustres, les yeux mi-clos, un sourire vague aux lèvres. Ses mouvements, d’ordinaire précis et gracieux, semblent flous, comme si elle danse avec des ombres invisibles.

Elle est comme ça depuis qu’on a rapporté cette crème de soin. Un échantillon pour le commerce de Rufus. Elle l’a testée juste une fois.

Ivy observe Kit, le visage soudain durci par une intuition d’herboriste.

Une crème ? Je dois la voir !

Jade regarde Ivy, les yeux brillants d’angoisse et d’un espoir naissant :

Nous l’avons encore, sur notre navire.

Ivy plante son regard avec celui de Jade, aussi déterminé qu’un serment :

Alors je viendrai demain, à l’aube.

Aslton s’amuse

Dans la salle de bal, Alston s'ennuie et décide de s'amuser un peu. D'un geste discret, il active sa Main du Mage invisible. Qui pourrait-il choisir…

Son regard se pose André qui se pavane et raconte des anecdotes pour impressionner Violette et Héra.

Violette tient un verre de vin à peine entamé. Alston vise soigneusement et, d'un coup, le verre se renverse, la boisson se répandant sur la robe de la jeune femme.

Violette, déjà contrariée d’être obligée d’assister à soirée, assène une gifle bien sentie à l'individu qu'elle pense être le coupable. André reçoit le coup de plein fouet. Il titube, surpris et douloureux. Sans même lui laisser le temps de s’expliquer, la robe tachée et l'air courroucé, elle s’éloigne en s’écriant :

Quelle rustre maladroit !

Alston, bien calé dans son fauteuil, ricane, très satisfait de sa plaisanterie, un sourire malicieux aux lèvres.

Rufus, de son côté, s'approche de sa sœur Héra. Cette dernière est restée à côté d’André, qui reprend rapidement ses esprits. Elle l'écoute, feignant l'admiration, mais en réalité, elle s'amuse à ses dépens.

Alston, toujours en quête de divertissement, décide d'intervenir de nouveau. Il utilise une Illusion Mineure pour générer un bruit retentissant de pet émanant d'André. Le son est si réaliste que plusieurs personnes dans la salle se retournent, surprises et amusés. Héra, feignant l'offense, se détourne d'André avec une expression de dégoût. Elle passe à côté d'Alston en lui faisant un clin d'œil et de lui murmurer

Pas mal !

Violette, toujours bouillonnante de colère, est prise à part par Edith.

Edith, scandalisée, ne peut contenir sain indignation :

C’est inacceptable de frapper un membre du Conseil ! J’en parlerai à votre supérieur !

Violette ne recule pas. Elle fixe Edith avec une détermination farouche, ses poings serrés comme prêts à en découdre.

Kalharyos, sentant le chaos menaçant de s'installer, intervient rapidement. Il voit les portes de la salle s’ouvrir. Il pose une main ferme sur l'épaule de son adjointe et lui murmure d’une voix de commandement : 

Calme-toi, Violette, l’Ambassadrice arrive

Bien que réticente, se contient.

Les représentants de Barovie

L’arrivée de l’ambassadrice

En haut des escaliers 1, sous la lueur éclatante des lustres, Catherine , majestueuse dans sa robe rouge sang, lève une main. La musique se tait et sa voix claire, forte et posée, amplifiée par l’acoustique de la salle, retentit comme un coup de trompette :

Mesdames et messieurs, je vous présente leurs Excellences, l’Ambassadrice. Moryana Von Dydd et son époux, Gorzack Von Dydd, de la lointaine contrée de Barovie !

Un silence de plomb s’abat sur la salle. Les conversations s’évanouissent, les verres restent en suspens, les têtes se retournent vers le sommet des marches.

Les aventuriers échangent discrètement un regard d’un coin à l’autre de la salle. Von Dydd. Y a-t-il un rapport avec Gwen Dydd avec qui Amy est partie en quête il y a des mois.

by Bernard Philippe avec Midjourney et InsightFaceswap

L’Ambassadrice Moryana Von Dydd se dresse en haut des marches, enveloppée dans une robe noire aussi sombre que la nuit, moulante comme une seconde peau. Le bustier plongeant et les manches ajourées de dentelle noire, semblables à des ailes de chauve-souris. Ses cheveux d’ébène, lissés en une cascade sévère, encadrent son visage pâle, ses lèvres ourlées de pourpreaccentuent la pâleur spectrale de sa peau, comme si elle émergeait d’un tableau gothique.

D’un geste lent, presque cérémoniel, elle entame la descente, chaque pas mesuré, chaque mouvement une démonstration de puissance contenue. La traîne de sa robe, légère et fluide, ondule derrière elle tel un nuage d’encre, tandis que ses escarpins rouges — éclats de sang sur le marbre — cliquent avec une précision glaciale. Autour d’elle, l’air semble se figer : elle ne marche pas, elle domine, et la salle tout entière retient son souffle.

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À ses côtés, Gorzack, son mari, descend avec une aisance contrastée, son costume rayé et sa cravate rouge apportant une touche de chaleur humaine à l’apparition quasi-fantomatique de son épouse. Il sourit avec bonhommie, saluant la foule d’un signe de tête, mais ses yeux, aussi perçants que ceux d’un aigle, ne manquent rien des réactions qu’ils suscitent.

La salle, pétrifiée, retient son souffle. Même les flammes des bougies paraissent vaciller. Ce n’est pas une entrée, c’est une apparition — et chacun sent que la soirée vient de basculer sous l’emprise de cette femme qui portent l’autorité de son rang comme d’autres portent une couronne.

<h2 style="text-indent: 0px;">Rufus et Gorzack</h2>

Rufus, qui avait décidé de partir prendre l’air et vérifier que tout allait bien à l’extérieur de la salle. Ses pas le menait vers les escaliers en bois massif lorsque Catherine, l’ambassadrice et mon mari étaient arrivés en haut des marches.

Autant pour une sortie discrète. Rufus s’arrête en bas es marches/

Soudain, Gorzak, le visage éclairé par une joie sincère, reconnaît Rufus :

Rufus Borgia, le fondateur de l'Épave d'Or !

Gorzak, un homme de taille moyenne mais au charisme débordant, s'approche avec une énergie contagieuse. Sa voix est vibrante d'enthousiasme. Ses yeux brillent d'une lueur annonçant de bonnes discussions d’affaires.

"Gorzak, toujours aussi enthousiaste, à ce que je vois," répond Rufus avec un sourire poli, bien que son esprit soit déjà ailleurs. "Qu'est-ce qui te met dans cet état ?" demande-t-il, feignant un intérêt sincère.

Rufus, bien que désireux d’aller explorer les coulisses de l’événement, fait bonne figure et entretient la discussion. Après tout, c’est un futur partenaire commercial.

Fuite de Madison

Dès que l'annonce de l'arrivée de l'Ambassadrice retentit dans la grande salle, Madison semble prise d'une panique subite. Ses yeux s'écarquillent, et son visage pâlit instantanément. Sans un mot, elle se précipite vers les escaliers 1, ses pas résonnant rapidement sur les marches de pierre, camouflés par les murmures des invités.

Nessira, observant la scène avec une attention particulière, remarque la fuite précipitée de Madison. Intriguée, elle décide de tenter une lecture de surface des pensées de l'Ambassadrice. Derrière l'assurance qu'elle manifeste, une peur sourde et des regrets se cachent. Nessira perçoit une angoisse profonde, une crainte viscérale du maître de Barovie, Strahd. Le destin de sa fille hantent ses pensées. Une douleur lancinante, un regret amer et une peur obsédante que le même sort ne frappe son fils.

Discrètement, Nessira se glisse à la suite de Madison, ses pas silencieux contrastant avec la précipitation de la jeune femme. Elle gravit les escaliers à son tour.

Edith et Victor

Suite à son altercation avec Violette, Edith s’est affaissée sur un des canapés 4, les épaules voûtées, le regard perdu. Ses mains tremblent légèrement, serrant le tissu usé du coussin.

Victor, qui l’observait depuis le buffet, s’approche lentement.

Edith ? Tout va bien ?

Sa voix est douce, mais teintée d’une inquiétude qu’il ne cherche pas à dissimuler. Elle sursaute, comme tirée d’un rêve, et redresse la tête.

Oui, oui, Victor… Juste un peu de fatigue

Elle esquisse un sourire qui n’atteint pas ses yeux qui restent ternes. Il s’assoit à côté d’elle, les sourcils froncés.

Depuis que je vous connais, je ne vous ai jamais vu ainsi.

Elle soupire.

Ce n’est rien, vraiment. Une mauvaise passe, c’est tout.

Victor croise les bras, sceptique.

 Une mauvaise passe ? Non.

Elle tourne la tête vers lui, son regard habituellement vif maintenant voilé.

Vous avez raison. J’irai voir Ivy demain. Elle me l’a déjà suggéré.</span>

L’Innocente

Nessira avance dans le couloir C, ses sens aiguisés par la magie qui lui permet de lire les pensées. Madison, qu'elle suit discrètement, est en proie à une terreur palpable. Les pensées de Madison sont un tourbillon de peur et de confusion, mais un nom revient sans cesse : Strahd. Intriguée, Nessira continue de la suivre, ses pas silencieux sur le sol de pierre. Elle sait que Madison finira par détecter sa présence dans son esprit, mais elle ne peut s'empêcher de vouloir en savoir plus.

Elles arrivent dans un bureau adjacent D, une pièce austère. Madison, les mains tremblantes, tente de justifier sa nervosité.

C'est juste la pression du bal, et l'arrivée de l'ambassadrice. Tout cela est trop pour moi

Ses yeux fuient ceux de Nessira.  Nessira sait que ce n'est pas tout. Elle sent la vérité, enfouie sous des couches de peur et de culpabilité.

Madison réalise que Nessira est dans son esprit, et elle s'ouvre à elle, les mots jaillissant comme un torrent.

Je suis une fille de Strahd, le maître de la Barovie. J'ai dû... j'ai dû causer la mort de la mère d'André et Catherine. J'ai refusé au début, mais une Grande Sœur est intervenue et m'a punie. Elle m'a coupé un doigt

Madison montre sa main, où un doigt manque, une cicatrice boursouflée à sa place.</span>

Je n'avais pas le choix. J'ai dû le faire. Elle avait confiance en moi, et je l'ai trahie.

Les yeux de Madison se remplissent de larmes alors qu'elle continue.

Et pire, je suis promise à Strahd. Je suis la résurrection d’une femme qu’il voulait épouser de force, après avoir tué son mari… son propre frère.

D’un geste lent, Madison sort de sa poche une carte et la montre à Nessira

Au centre de la carte, une silhouette féminine se dresse, drapée dans une robe qui semble absorber la lumière autour d’elle. Ses cheveux, longs, flottent derrière elle, tandis que ses mains pâles s’élevent vers une lumière rougeoyante, comme pour implorer une miséricorde qui ne viendrait jamais. Derrière elle, des roses s’épanouissent en une courbe macabre, leurs pétales écarlates. La lumière, espoir cruel, perce à travers les ramures d’arbres aux branches semblables à des griffes, éclairant un visage d’une beauté tragique, les yeux levés vers un destin qu’elle ne peut fuir. Le texte L’Innonente brille comme un présage, gravé dans l’or terni.

Elle me désigne comme telle. Dans le tarokka de mon pays, être L’Innocente n’est pas une bénédiction. C’est une condamnation.

Madison marque une pause et regarde autour d’elle, comme un animal pris au piège, alors qu’Ivy, qui avait suivie Nessira, entre dans la pièce.

Je vous en supplie, ne me renvoyez pas. Je ne peux pas retourner là-bas. Je ne peux pas...

Les mots de Madison se perdent dans un sanglot étouffé. Nessira sent la sincérité dans ses paroles. Elle comprend que Madison est prise dans un piège terrible, un jeu de pouvoir, de manipulation et de malédiction.

Fin de la fête

Rufus réussit enfin à s’échapper de la salle de bal. Il se dirige vers les escaliers, ses pas résonnant dans le silence relatif du bâtiment. Il inspecte pièces et couloir, afin de vérifier que tout va bien.

Il pousse une porte massive 5, sentant le vent frais caresser son visage. Ses sens en alerte, il perçoit un bruit étrange, un "ping ping ping" répétitif et métallique. Intrigué, il scrute les environs et aperçoit un petit objet mécanique, une réplique miniature de Kalharyos, qui se déplace de manière erratique.

Il hausse les épaules, un sourire en coin se dessinant sur son visage. Ce n’est pas le moment de s’amuser avec des gadgets. D'un mouvement rapide, il donne un coup de pied rageur dans le jouet, qui porte la marque de fabrique de Cyanure. Le choc est brutal, et l'objet explose dans un fracas assourdissant. Mais ce n'est que le début. Une explosion gigantesque secoue les fondations du bâtiment, faisant trembler le sol sous ses pieds. Les murs vacillent, les fenêtres volent en éclats, et les débris retombent en une pluie mortelle.

Rufus, pris de court, se jette au sol, cherchant à se protéger des débris volants. Le bâtiment s'écroule dans un grondement de fin du monde, les pierres et les poutres s'effondrant en une masse informe. La poussière et la fumée envahissent l'air, obscurcissant tout.

La fête est finie.

21 Alturiak 2 1493 CV

Hiver
Session de jeu du 23 Oct 2025
Lieu
-
Protagonistes
PJ
PJ
PJ
PJ
PJ
Organisations
-
Monstres notables
-
Lieux visités
Conseil - Salle de bal - Salins

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Cover image: by by Bernard Philippe avec Midjourney

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