La toile


La toile.
Il n'y a pas de porte.
Il n'y a pas de mot.
Seulement la tension d'un souffle retenu, une intention, et la conscience glisse vers les abimes.

La toile.
Une mer aux abysses noirs et infinis. Ce monde où l'on plonge doucement, comme un rêve qui prend vie. Où l'on sent les courants de données souffler sur notre âme. Chaque souffle est une couleur, chaque silence est une texture, chaque ligne de code est une odeur.

C'est un monde
vivant, mouvant à chaque instant. Les flux de données nous entraînent dans une ronde, où les fragments s’entremêlent et se colorent entre eux. Une couleur nous touche, un flux de donnée brille devant nous.
Une pensée, un fil plus tenace que les autres nous indique un nœud, comme une perle
lumineuse. On s'y accroche, tenant son contour de silence et celui-ci devient dialogue.
On y est. Les paquets d'informations tiennent comme une feuille sur une branche dans le vent et lorsqu'on les effleure, elles s'ouvrent. Alors un souvenir
éclate. Le flux s'impose à nous et nous entraîne avec lui, nous montrant ce que cette pièce de silence conservait.
Des rires se fendent, suspendus.
Des pensées fondent, curieuses.
Des livres s'ouvrent, libérés.

Ce monde n'est pas mort, juste
silencieux et chaque plongée est une exploration, une archéologie du silence et des sens et l'on en ressort rarement indemne.
On en revient changée, comme marquée d'un son que l'on peut seulement
voir les yeux fermés.
  Ecriture en cours...
Autrefois, la toile reliait tout. D'un battement de cœur un netrunner pouvait se projeter dans les bases de données, jouer avec les fils, ressentir l'âme numérique de Yûl. Il pouvait y deviner, au delà de sa perception, au delà de toute émulation, des champs de bytes. Des pensées, des souvenirs, des archives.
Les gigantesques forteresses de données conservait, de manière immuables nos souvenirs les plus précieux tandis que les agents IA et daemon nageait dans cette mer de données, vérifiant, sauvant et traitant la marée toujours grandissante de nos souvenirs.

Puis en 1345 quelque chose changea. Des agents furent lâchés sur la Toile, non plus pour conserver et archiver, mais pour désinformer et cacher. Les courants se mirent à osciller, à se briser autour d'eux. Les premiers impacts se firent vite ressentir, les drones se perdaient en chemin, incapable de trouver leur itinéraire. On oublia de petites choses, puis des informations de plus en plus importante. Qui étaient nos précurseurs ? Qui étions nous ? D'où venions nous ?

Vint l'effondrement.
Des forteresses de données se mirent à sombrer dans le noir de l'oubli, à jamais éteinte, les connexion éclataient, les secteurs entiers ne répondaient plus. Cela se propageait, avalant tout sur son passage, cela effaçait tout.
Les anciens tentèrent de limiter la propagation mais, cela trouvait toujours un nouveau chemin, une nouvelle route pour aller plus loin, plus profond.
Alors on coupa tout.
Isolé, les dernières forteresses soufflèrent un instant. Mais plus personne ne répondait. Ces sarcophages de données restent fermés désormais, coupé du monde, coupé du réseau, gardien silencieux de notre passé.
Type
Dimensional plane
Sous-localisation
Organisations Incluses