Mon oncle,
Je me confie à vous. Peut-être est-ce une mauvaise idée, je sais que vous m'avez élevée mieux que cela, mais une rage bouille à l'intérieur de moi. Un besoin de justice, une soif de réussite. Nous sommes si près de repousser les brumes et malgré toute la fierté que j'éprouve pour chaque personne impliquée, quelque chose m'habite et ne me quitte jamais. Je suis toujours convaincue que les hommes puissent être bons. Mais les autres. Les levantins. Ils se prennent pour des êtres supérieurs au même titre que certains nobles qui se pensent au-dessus du reste du monde. Des prétentieux qui croient que le monde devrait être à leur service. Et cela éveille en moi une colère indescriptible. Me menant même à passer tout près de mettre un terme à la vie d'un levantin ayant nommé sincèrement sa reddition. Ce dernier controle les morts d'un simple geste de la main et il les a envoyé éliminer d'innocentes personnes qui ne faisaient que leur travail à Eos. J'ai entendu leurs cris de détresse, leurs lamentations lorsque nous quittions en bateau. Je tente de calmer cette énergie qui bouillonne mais j'ai l'impression qu'elle est guidée par le Guerrier lui-même.
Parlant des Huit, j'aurai besoin de vous rencontrer prochainement au sujet de l'arme. Je sais que vous savez de laquelle je parle. De ce que j'ai pu voir des notes dans le bureau du sorcier, il était au courant ou du moins, il l'est à présent, des différentes destinations des caisses. Je compte moi-même faire l'aller-retour dans le Désert de Cendres d'ici Sombrempt pour d'autres détails qui m'échappent et desquels j'aurai à discuter avec vous, vous me pardonnerez de rester aussi floue sur les communications mais je sais que vous comprenez la délicatesse de ces propos, s'il advenait que cette lettre se perde entre de mauvaises mains.
Il fait bon respirer l'air exempte de Brume au coeur de Batiscan, et j'appréhende le jour où ce sera toute la route de cette baronnie à Auricourt qui en sera libérée. J'espère que les temps sont bons au Puits-de-l'Ours.
J'ai un second sujet à aborder avec vous. Les Mier ont dépêché un de leur propre juge pour établir le pacte noble d'Avinnet, qui se rebaptise désormais Clairerive. Ils ont établi que celle qui recevrait le pacte serait Meraveh Faramarzian, la levantin bras droit de l'Impératrice loracienne qui a mené la seconde grande guerre. La flotte s'installera en ces lieux (tel qu'il était entendu) mais ils seront, à première vue, sous la gouverne Mier. Je crois que cette information est plus que préoccupante pour l'avenir même si nous avons certe plus urgent à gérer actuellement, et vous conviendrez qu'il est relativement positif que les actions négatives de ce groupe éclectique soit de la responsabilité des Mier, mais vous comprendrez aussi qu'il n'est pas souhaitable que ceux-ci viennent conquérir l'Ouest. J'ai déjà avisé le Marquis afin qu'il soit préparé à toute éventualité.
J'espère qu'en mon absence, la Soupe populaire est toujours maintenue et que la population se sent en sécurité à travers cette saison bien particulière.
Sit Gloria Bellatori in aeterno, pax durabilis hominibus, ut corda eorum in luminae floreant. Octo Laudati
Bien à vous,
Votre Ludivine