2 juillet 36TE

Lettre au marquis !

by Dame Ludivine D'Auralé

Alors qu'elle est à Rivelande, Ludivine profite d'un moment seule pour rapidement envoyer un message mental à son père. Elle a été touchée par la situation de la flotte et décide, de bonne foi, de leur offrir minimalement la moitié des ressources qu'ils attendent. Ainsi, avant même de négocier quoi que ce soit avec les Mier ou les Auralé, la flotte sera à même de constater la bonne foi de leurs futurs voisins... Elle espère ne pas se mettre les pieds dans les plats en faisant cela, mais elle est persuadée que cela mettra la flotte en confiance pour la suite, et ça amoindrissera l'apport déjà important du Baron Mier.
 
La rinn envoie le message suivant en vitesse à son père: "Père, pourriez-vous rapidement envoyer 2 cargaisons de matériaux à la flotte au Nord-Est, de la part des Auralé, une justification écrite vous parviendra prochainement."
 
Puis, avant qu'Ll'Yel ne quitte Rivelande, la laissant au manoir, elle lui remet une lettre, espérant de tout coeur qu'il la transmette à son père.
 
La lettre:
 
Père,
 
Je sais que cela paraitra cavalier de ma part d'envoyer deux cargaison de matériel à ces combattants avant de signer quelconque entente, mais je suis persuadée que ce geste de bonne foi nous donnera un net avantage afin de gagner leur confiance. Malgré leur proximité avec le comté de Salandes et l'accueil proposé par Grégoire Mier, le baron de Rivelande, à les recevoir chez lui temporairement, j'ai confiance qu'ils verront cette action d'un bon oeil. Je crois aussi en leur capacité de reprendre et tenir une ville dans les brumes, ce sont des alliés non négligeables.
 
Le baron, lui-même, a accompli cet exploit avant le recul, et ce, entouré uniquement de conscrits et d'arcanistes. Je crois que les Huit l'ont mis sur ma route pour une raison, père. Cet homme est un homme bon. Il a certe les moeurs et manies de sa famille, mais je perçois une ferveur qui l'anime autant que moi afin de repousser les brumes. Ses intérêts ou intentions lui sont propres, mais c'est encourageant de voir quelqu'un de l'est motivé à travailler pour le bien du monde. Je garde foi en lui, bien que je redoute toujours qu'il puisse ternir le nom Auralé ou m'entraîner dans la disgrâce. Pour l'heure, il se montre particulièrement courtois et dénué de malice à mon égard.
 
Il serait sage que nous discutions de ce qui suit de vive voix, mais dans l'entente originale Auralé-Mier, un mariage avait été promis, alors qu'il était baronnet. Il ne s'agissait pas de ma main, ni d'une épouse pour lui, mais, je crois qu'ils chercheront encore à avoir ce qui leur avait été promis. Je poursuivrai demain, les discussions et négociations avec eux, mais je vous implore de reconsidérer l'idée de le nommer co-général. Il en est digne. J'ai combattu côte-à-côte avec lui à maintes reprises, nous avons subit et survécu à deux tentatives d'assassinat ensemble et bien qu'il soit un Mier avec ses parcelles d'ombre, pour l'instant, il travaille dans le même sens que nous, il est particulièrement bienveillant envers moi et il tient à repousser les brumes, ne serait-ce que pour respecter un engagement qu'il a pris envers moi.
 
Revenons-en à la flotte... Cela peut être difficile à croire, mais il y a dans leurs rangs principalement des combattants, certe des loraciens, des ennemis, des kayriens, mais ce qu'ils ont vécu en mer les a transformés, et ils risquent d'être tout un atout sur le fleuve à guetter les mers, une force navale non-négligeable. Je m'assurerai qu'ils ne convoitent pas nos terres si une ville leur est cédée. Ils semblent sincères dans leur volonté de reprendre Avinnet et d'y établir un pacte noble (ils ont plusieurs pages et rinns dans leur rangs et certains ce qualifient pour une formation de juge).
 
Hier, à Rivelande, j’ai rencontré leur Commodore, Meraveh Faramarzian, une Levantin. Elle a clairement exprimé leur souhait de posséder une terre. Le baronnet leur a proposé Avinnet, et je ne peux m'y opposer. La politique ne saurait supplanter l'urgence d'éradiquer ce mal. Je suis convaincue que les Huit approuveraient cette décision.
 
Je porte fièrement les couleurs Auralé et défendrai toujours les intérêts de notre famille. Je crois fermement que repousser les brumes, sous n'importe quelle bannière, ne peut qu’apporter bénéfices et gloire à l’Ouest tout entier.
 
In nomine pacis et fidei,
Votre dévouée,
Ludivine