Vieille Forêt
Description générale. La Vieille Forêt est l’un des lieux les plus anciens et les plus sacrés de Mythrania. Vestige d’une ère où le monde était presque entièrement couvert de végétation, elle est souvent décrite comme une survivance des premiers jours, quand dragons et elfes dominaient encore le continent. Ses frondaisons s’étendent à perte de vue, recouvrant un territoire immense situé au nord du Kamaralion, séparé de celui-ci par la Rivière Étoilée. Entourée à l’est et au nord par les Marais de Mélimbre, et protégée par la muraille naturelle des Pics de Fer, elle demeure une enclave sylvestre isolée du reste du monde. Son ambiance est singulière : un mélange de solennité et de mystère. Les arbres semblent respirer, les pierres porter des souvenirs, et l’air lui-même vibre de magie. Les bardes disent que chaque feuille est une mémoire du passé, chaque vent une prière adressée à Sylvara et à Melsôh, les divinités qui auraient béni ce sanctuaire.
Au cœur de cette immensité sylvestre se trouve Triste-Étoile, la cité secrète des elfes menés par Aerilith. Dissimulée par les brumes éternelles et les enchantements anciens, elle demeure invisible aux voyageurs et aux étrangers. Les arbres millénaires se resserrent autour d’elle comme une barrière vivante, rendant toute approche impossible sans l’assentiment de ses habitants. Triste-Étoile n’apparaît qu’aux yeux de ceux que les elfes de la Vieille Forêt acceptent parmi eux, comme une étoile pâle scintillant au milieu des ombres. Pour les Étoilés, elle est à la fois un sanctuaire, une forteresse et un symbole : la preuve que leur peuple, malgré la chute de Gar-Galad, ne s’est jamais incliné ni exilé, mais a choisi de demeurer dans l’antique demeure des dieux sylvestres.
Caractéristiques naturelles. La végétation de la Vieille Forêt dépasse l’imaginaire. On y trouve des chênes millénaires aux troncs larges comme des tours, des saules aux branches luminescentes qui éclairent les sentiers, et des pins immenses dont les cimes se perdent dans les nuages. Certaines clairières recèlent des cercles de champignons ou de menhirs où la magie est si dense que la réalité semble vaciller. La faune y est abondante et souvent empreinte de mysticisme : cerfs aux bois argentés, hiboux géants aux yeux de braise, meutes de loups intelligents, ainsi que des esprits sylvestres prenant parfois forme animale. La magie est partout, imprégnant le sol, l’air et les rivières. Le climat y est humide et doux, mais capricieux : des brumes épaisses peuvent surgir sans prévenir et masquer le monde entier, renforçant la réputation labyrinthique de la forêt.
Organisation et habitants. La Vieille Forêt abrite encore aujourd’hui une communauté elfique issue d’un schisme ancien. Alors que la plupart des survivants de la chute de Gar-Galad suivirent la reine Celebreth vers Sylvareth, une faction menée par le prince Aerilith, frère de Celebreth, choisit de rompre avec son sang royal et de fonder un royaume indépendant au sein de cette forêt. Le roi Aerilith, règne encore aujourd’hui sur ce peuple, qui se fait appeler les Enfants de la Forêt Originelle. Ces elfes vivent en parfaite symbiose avec leur environnement. Leurs cités sont dissimulées dans les arbres ou fondues dans le paysage : villages suspendus aux branches colossales, galeries couvertes de lichen lumineux, ou sanctuaires invisibles aux yeux des étrangers. En dehors des elfes, la Vieille Forêt est aussi le refuge de druides ermites, de rôdeurs solitaires et de quelques rares créatures féeriques, restes d’un âge révolu.
Importance stratégique et religieuse. La Vieille Forêt est une frontière naturelle redoutable. Séparée du Kamaralion par la Rivière Étoilée, elle empêche toute incursion rapide vers le nord et constitue un rempart pour les royaumes humains. Mais sa véritable importance est religieuse et spirituelle. Les elfes de la Vieille Forêt vénèrent ardemment Sylvara, déesse de la beauté et de l’art, et Melsôh, dieu de la nature et du climat. Selon les légendes, c’est leur bienveillance qui aurait préservé ce bois des destructions de la Guerre du Crépuscule. La forêt est aussi une relique de Gar-Galad : elle conserve une mémoire vivante de la cité déchue et des lignées perdues, et représente un sanctuaire de continuité pour le peuple elfe.
Dangers et menaces. Malgré sa beauté, la Vieille Forêt n’est pas un lieu sûr. Les Pics de Fer, qui la bordent, sont le domaine de géants et d’ogres redoutables. Ces créatures descendent parfois dans les vallées et menacent les rares fermes établies dans les contreforts. La forêt elle-même repousse violemment les intrus. Ceux qui y pénètrent sans invitation ressentent rapidement un sentiment d’oppression, perdent leur chemin, ou disparaissent corps et biens. Les elfes veillent avec hostilité à ce qu’aucun étranger n’aille trop loin. Certains rôdeurs racontent que la forêt possède une volonté propre, égarant volontairement les envahisseurs et les offrant en proie à ses créatures. Enfin, les rumeurs de corruption magique résiduelle issue de la chute de Gar-Galad persistent, notamment dans les zones les plus reculées, où l’air lui-même devient dangereux à respirer.
Histoire et légendes. La chute de Gar-Galad, en 1892 du Deuxième Âge, est à l’origine de la présence elfique dans la Vieille Forêt. Aerilith, refusant la voie choisie par sa sœur Celebreth, conduisit ses partisans vers ce lieu et y fonda une nouvelle lignée. Il renonça à son nom royal, affirmant que le sang des rois devait être oublié pour permettre un renouveau. Depuis lors, la Vieille Forêt est à la fois un royaume secret et une relique vivante. Les bardes évoquent encore le Serment d’Aerilith, dans lequel il aurait promis que « jamais plus un trône ne gouvernerait par l’orgueil, mais par la forêt et pour la forêt ». Parmi les mythes sylvestres, on raconte que certains arbres de la Vieille Forêt sont aussi anciens que le monde, et qu’ils murmurent encore les chants de Sylvara. D’autres disent que Melsôh en personne aurait béni ses rivières, expliquant pourquoi ses eaux coulent toujours claires malgré les siècles.
Relations entre Sylvareth et la Vieille Forêt. Bien que liés par le sang et un passé commun à Gar-Galad, les elfes de Sylvareth et ceux de la Vieille Forêt vivent dans une opposition marquée, presque irréconciliable. La reine Celebreth, qui mena les survivants vers l’île sacrée pour fonder un nouveau royaume, considère son frère Aerilith comme un traître à la mémoire de leur père et de leur lignée. Elle voit dans son choix de rester sur le continent un abandon des sacrifices consentis lors de la chute de Gar-Galad. Aerilith, de son côté, reproche à Celebreth d’avoir tourné le dos à la terre ancestrale et d’avoir condamné leur peuple à l’exil, accusant sa sœur de faiblesse et de fuite. Les elfes de la Vieille Forêt se considèrent comme les véritables héritiers de Gar-Galad, ceux qui ont choisi de rester et de défendre les vestiges du monde ancien, tandis que les elfes de Sylvareth sont vus comme des renégats qui ont renoncé à leurs racines. De leur côté, les Sylvarethiens estiment que les Enfants de la Forêt Originelle s’accrochent à un passé révolu et qu’ils se sont condamnés à l’isolement et au déclin. Cette fracture a transformé les deux factions en royaumes frères ennemis : il ne sont pas en guerre ouverte, mais incapables de se réconcilier, entretenant une méfiance réciproque qui nourrit encore aujourd’hui rancunes et tensions diplomatiques.
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