Triste-Étoile
Description générale. Triste-Étoile est le repaire majestueux et secret des elfes de la Vieille Forêt , la demeure d’Aerilith et de sa lignée. Nichée au cœur de l’épaisseur sylvestre, là où même la lumière du soleil semble hésiter à entrer, cette cité forestière ne ressemble en rien aux brillantes cités de pierre de Sylvareth. Ici, la nature est la véritable muraille : arbres millénaires aux troncs larges comme des tours, lianes entrelacées formant des ponts vivants, et clairières baignées d’une lueur argentée qui ne se dévoile qu’aux initiés. Triste-Étoile est enveloppée en permanence d’une brume douce et surnaturelle, semblable à une nuit éternelle éclairée par des étoiles lointaines. Cette aura mystérieuse, qui lui a donné son nom, est issue d’anciens rituels exécutés par Aerilith lui-même après la chute de Gar-Galad, afin de masquer son royaume aux regards extérieurs.
Caractéristiques naturelles. Triste-Étoile est une cité vivante, construite dans et avec la forêt. Les demeures sont sculptées dans les troncs des arbres colossaux ou suspendues dans les branches, éclairées par des cristaux de sève luminescente. Des passerelles de racines tressées relient les différentes parties de la cité, serpentant au-dessus de ruisseaux clairs et de mares miroitantes. La faune y est abondante : chouettes géantes, cerfs aux ramures luminescentes, esprits sylvestres prenant la forme de loups argentés ou de faucons d’ombre. La magie est omniprésente dans la forêt, altérant subtilement le climat : l’air y est frais, empreint de parfums de mousse et de résine, et les étoiles sont visibles la nuit avec une netteté presque irréelle, comme si le ciel lui-même s’inclinait vers la cité.
Organisation et habitants. Triste-Étoile est dirigée par le roi Aerilith, frère de la reine Celebreth, qui refusa jadis de suivre sa sœur et fonda ce royaume rival dans la Vieille Forêt. Sa cour est composée d’anciens seigneurs et de sages elfes ayant choisi l’exil plutôt que la soumission à Sylvareth. La population est plus restreinte que celle de Sylvareth : quelques dizaines de milliers d’elfes, appelés les Étoilés, descendants des survivants qui refusèrent d’abandonner leur terre ancestrale. Contrairement aux elfes de Celebreth, plus ouverts à la diplomatie et à l’organisation royale, les Étoilés suivent une société clanique et druidique, où les druides, chasseurs et guerriers ont autant de poids que les nobles. Les traditions anciennes de Gar-Galad y sont préservées avec un zèle farouche, et les enfants apprennent très tôt la maîtrise des armes et des arcanes naturelles.
Importance stratégique et religieuse. Triste-Étoile est une forteresse naturelle, invisible aux étrangers grâce aux enchantements d’Aerilith et protégée par la densité quasi impénétrable de la Vieille Forêt. Sa position, au nord de la Rivière Étoilée et au pied des Pics de Fer, en fait un rempart redoutable contre toute incursion venant d'ailleurs. Sur le plan spirituel, la cité est un sanctuaire dédié à Sylvara, déesse des étoiles et de la beauté, et à Melsôh, dieu de la nature et des vents. Les elfes de Triste-Étoile estiment que ce sont eux, et non leurs cousins de Sylvareth, qui préservent réellement la volonté des dieux sylvestres. Ils se considèrent comme les véritables gardiens de l’héritage de Gar-Galad.
Dangers et menaces. Malgré ses charmes, Triste-Étoile n’est pas à l’abri du danger. Les ogres et géants des Pics de Fer menacent régulièrement les vallées avoisinantes, et des patrouilles de guerriers Étoilés sont envoyées pour les repousser. Plus sournoises encore sont les corruptions magiques qui persistent depuis la chute de Gar-Galad : failles de magie sauvage, créatures sylvestres corrompues, ou spectres nés des guerres passées. Enfin, l’isolement et la rigidité idéologique du royaume sont un danger en eux-mêmes : la méfiance d’Aerilith envers Sylvareth et le Kamaralion pourrait, un jour, précipiter un conflit ouvert.
Histoire et légendes. Triste-Étoile fut fondée peu après la Guerre du Crépuscule, lorsque Gar-Galad sombra dans les flammes et les ténèbres. Aerilith, refusant d’abandonner les terres ancestrales et en désaccord avec sa sœur Celebreth, rassembla ses partisans et fit ériger un nouveau foyer dans la Vieille Forêt. Il tissa un grand rituel d’illusion, appelant les étoiles à voiler la cité dans une nuit éternelle, afin que jamais ses ennemis ne puissent la trouver. Les légendes racontent que le nom de Triste-Étoile viendrait de la dernière vision d’Elandariel, la déesse sylvestre, avant de mourir sous la hache de Gorla'ak : une étoile solitaire pleurant sur les ruines de Gar-Galad. Aerilith, témoin de cette prophétie, aurait juré que son peuple ne laisserait jamais l’héritage elfique s’éteindre. Depuis, Triste-Étoile est à la fois un sanctuaire, un tombeau vivant de la gloire passée, et un royaume d’ombres et d’étoiles où l’histoire se transmet comme une arme.

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