Jungles d’Azora
Description générale. Les Jungles d’Azora forment un océan de végétation dense et menaçante qui s’étend bien au-delà de ce que les cartes osent tracer. Séparée de l'Ancienne Ankalonieau nord par les Monts Profonds, ces jungles sont largement reconnues comme l’un des lieux les plus dangereux et inexplorés de tout Mythrania. Chaleur suffocante, humidité constante, et végétation d’une hostilité surnaturelle s’y combinent pour former un écosystème où chaque chose cherche à tuer, digérer ou infecter. Les récits de taverne, souvent empreints d’exagération, semblent ici en deçà de la vérité : dans les Jungles d’Azora, les buissons mordent, les fleurs sucent le sang, et les lianes étranglent sans distinction. Les rayons du soleil peinent à percer l’épaisse canopée, et la lumière du jour ne fait qu'accentuer l'étrangeté des formes et des couleurs grouillant sous les feuillages. Les sons y sont étouffés ou amplifiés selon des lois inconnues, et la jungle semble dotée d’une conscience propre — une volonté végétale ancienne et carnivore.
Flore et maladies. La flore d’Azora est non seulement luxuriante, mais vivante dans le sens le plus inquiétant du terme. Plantes carnivores, orchidées toxiques, fougères à spores délirantes, arbres suceurs de sang, champignons hallucinogènes, lianes strangleuses... La variété semble infinie. Chaque parcelle de sol, chaque bassin d’eau trouble peut contenir une forme de mort végétale. La maladie, cependant, est le plus fidèle compagnon de ceux qui foulent cette jungle. Fièvres noires, pourritures de peau, parasites, larves sous-cutanées et brumes hallucinogènes sont omniprésents. Boire l’eau sans la faire bouillir est une condamnation. Même les plantes médicinales, très prisées, s’avèrent souvent aussi toxiques que salvatrices si mal utilisées.
Faune et créatures. La jungle abrite un bestiaire cauchemardesque : Nagas, Yuan-Ti, hommes-lézards primitifs, wyvernes, trolls de jungle, basilics, béhirs, insectes géants, dinosaures, et bien d'autres espèces de créatures exotiques rôdent à travers les feuillages, chacun étant à sa manière une incarnation vivante de la jungle elle-même. Des dragons verts d’âge ancien se seraient installés dans les cavernes profondes, tandis que les aboleths et autres aberrations règnent dans les lacs souterrains. Des espèces inconnues ailleurs peuplent aussi la région : serpents à six têtes, chauves-souris titanesques, mantelaires géants, ou encore les prodigues des profondeurs, créatures surnaturelles capables de régurgiter des copies vivantes et tordues des êtres qu’elles ont dévorés. Finalement, la jungle abrite le légendaire dragon Zarrakh’Thul.
Ressources et convoitises. Malgré tous ces périls, les Jungles d’Azora attirent explorateurs, esclavagistes et marchands, car ses richesses sont tout aussi légendaires que ses dangers. Des veines d’or pur, des gemmes aussi grosses qu’un poing, et des plantes aux vertus rares (pour concocter poisons, parfums ou remèdes) dorment dans les profondeurs vertes de cetet jungle. La Ligue des Marchands de Skorn envoie régulièrement des caravanes d’esclaves pour ouvrir des routes, ériger des campements ou forcer l’accès à de mystérieuses cités en ruine, mais les pertes humaines sont telles que la jungle elle-même semble les digérer. Seule une infime poignée d’esclaves ou d’aventuriers parvient à en ressortir vivante — changée à jamais.
Ruines et civilisations oubliées. Sous les frondaisons se cachent les vestiges d’antiques civilisations. D’innombrables ruines rongées par la végétation témoignent d’un passé oublié, peut-être antérieur même à l’Empire Ankalonien. Des couloirs engloutis, des ziggourats effondrées, des obélisques gravés de symboles inconnus... Les plus folles légendes parlent de Vezraï, la cité mythique tapie dans un repli de la jungle. D'autres parlent d’un vaste réseau de cavernes sous la jungle, rempli de brumes violettes et de bêtes aveugles, peut-être une partie de l’ancien monde souterrain des aboleths.
Atmosphère. Pénétrer dans les Jungles d’Azora, c’est entrer dans un monde sans lois humaines, un monde régi par la lutte constante, le poison, la faim, et la mutation. Le sol est toujours humide, la végétation toujours présente, les sons toujours inquiétants. Les explorateurs affirment souvent, en ressortant (s’ils en ressortent), que la jungle observe, attend et juge. Que ses dangers sont trop coordonnés pour être purement naturels. Que quelque chose rêve au cœur d’Azora, dans les ténèbres enfouies sous les racines géantes. Un dieu oublié ? Une volonté collective végétale? Ou simplement la cruauté de la nature poussée à l’extrême?

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