Ancienne Ankalonie

Description générale. L’Ancienne Ankalonie s’étend comme une cicatrice colossale sur le visage de Mythrania, un territoire vaste et dévasté qui fut autrefois le cœur flamboyant de l’Empire Ankalonien. Ses frontières naturelles couvrent une immensité allant de la Mer Farouche à l’ouest jusqu’à la Mer des Brumes à l’est, et du littoral de Castelport au nord ouest jusqu’aux Jungles d’Azora au sud. Aujourd’hui, ce domaine titanesque, autrefois couvert de cités prospères et de plaines fertiles, n’est plus qu’une terre de désolation et de ruines hantées. Là où s’élevaient jadis les bastions de la magie et les bibliothèques des arcanes les plus puissantes, il ne subsiste que des vestiges calcinés, engloutis par la corruption, la poussière et les vents lugubres qui balaient ces steppes presque infinies. L’Ancienne Ankalonie est considérée comme l’une des régions les plus hostiles et les plus mystérieuses de Mythrania. Sa réputation est forgée par la Guerre Infernale qui y fit rage au Premier Âge, un cataclysme provoqué par l’arch-liche Amnolas, dont les pactes démoniaques et la folie transformèrent la terre en un royaume de cauchemars. Depuis, ce territoire est perçu comme une terre maudite où le temps s’est figé, et où les aventuriers les plus téméraires s’aventurent rarement sans y laisser leur vie ou leur esprit.   Histoire. L’Ankalonie fut autrefois l’un des royaumes humains les plus puissants et les plus ambitieux de Mythrania. Fondée à l’aube du Premier Âge par le roi Ankalon, elle devint rapidement un centre de culture, de magie et de puissance militaire. Sa capitale, Kaeltharn, s’élevait au bord de la Rivière Thaldris et rayonnait de splendeur architecturale, entourée de cités florissantes comme Sundalar, Oristrion et Istar.   En l’an 27 du Premier Âge, l’Ankalonie fut entraînée dans le premier grand conflit humain : la Guerre des Quatre Couronnes. Opposée à l’alliance de Kaern Valskar d’Argendor, du seigneur Kamaralion Valantyr, et d’Absolêh Arkh'Sandor, la puissance ankalonienne se distingua par des victoires sanglantes, comme celle de la Plaine Écarlate. Mais la guerre s’étira sur plusieurs décennies, coûtant des dizaines de milliers de vies et culminant avec le Siège de Kaltherion (58 du Premier Âge), où mourut le seigneur Kamaralion, héros tragique des temps anciens. Cette guerre établit l’Ankalonie comme un empire redouté, mais laissa des cicatrices profondes parmi les peuples humains.   Après cette victoire, l’Ankalonie connut près de huit siècles de domination et de prospérité. Ses rois étendirent leur autorité sur les plaines et les montagnes de l’est, consolidant un empire immense. Mais derrière cette façade de puissance, la corruption et l’orgueil minaient peu à peu les fondations du royaume. L’étude des arcanes interdites gagna en influence, et plusieurs mages d’Ankalonie sombrèrent dans la nécromancie et l’invocation.   Ce fut dans ce contexte qu’apparut Amnolas, un mage primordial devenu liche. En 874 du Premier Âge, il déclencha la Guerre Infernale en ouvrant des portails démoniaques et en submergeant l’Ankalonie sous ses hordes infernales. En trois mois seulement, la capitale Kaeltharn tomba, et le roi Thalrik IV fut tué dans son palais en flammes. Pendant près de quarante ans, les terres ankaloniennes connurent les Années des Ténèbres, un règne marqué par la corruption des paysages, la tyrannie de Nocturnia – la sinistre tour d’Amnolas – et la désolation de tout un peuple.   La fin de cette tyrannie vint avec la Révolte de l’Aube (910–912), une coalition héroïque menée par Imriel Velindral, Galdor de Grall, Draknor Forgeflamme, Vaeliria Claircœur, et Karathos Ashkar. Après la Bataille des Plaines Gémissantes et l’assaut contre Nocturnia, Amnolas fut défait, bien qu’il parvînt à fuir en Gorgoroth. Les terres qu’il laissa derrière lui n’étaient plus qu’un désert hanté : c’est à partir de ce moment que l’on cessa de parler d’Ankalonie, et que naquit le nom d’Ancienne Ankalonie.   Habitants. L’Ancienne Ankalonie n’est plus un royaume "vivant", mais elle n’est pas totalement déserte. Quelques tribus de survivants errent encore, vivant dans des villages précaires bâtis ici et là. Ce sont des hommes et des femmes rudes, descendants de ceux qui ont échappé aux massacres ou qui ont refusé l’exil. Beaucoup ont sombré dans la superstition et le culte de forces sombres, espérant trouver une protection dans les ombres qui les oppressent. À côté de ces humains subsistent de nombreux groupes monstrueux : orques, ogres, morts-vivants errants et démons mineurs restés prisonniers depuis la guerre. Certaines rumeurs évoquent même des liches, disciples d’Amnolas, qui régneraient encore sur des nécropoles cachées, notamment sous les Ruines d’Aras-Masakras et les Ruines d’Istar. Les rares étrangers qui voyagent en l’Ancienne Ankalonie sont des aventuriers, chercheurs de trésors, des exilés, ou cultistes, tous attirés par les artefacts oubliés des temps anciens. Peu en reviennent, et ceux qui survivent portent souvent des stigmates terrifiants.   Dangers. L’Ancienne Ankalonie est considérée comme l’un des territoires les plus hostiles et imprévisibles de tout Mythrania. Chaque pas dans ses plaines dévastées est un pari avec la mort. Les ruines des anciennes cités et forteresses, telles que Kaeltharn ou Kaltherion, sont devenues des tombeaux hantés, habités par les spectres des soldats et des habitants massacrés, condamnés à revivre sans fin les derniers instants de leur existence. Le sol lui-même est marqué par des anomalies magiques laissées par les rituels d’Amnolas : d’étranges failles s’ouvrent parfois sous les pieds des imprudents, aspirant les vivants vers d’autres plans ou déchirant leurs corps sous l’effet d’énergies instables. Plus loin, la nature corrompue a donné naissance à des créatures monstrueuses, fruits de la magie noire et du chaos démoniaque. Des morts-vivants rôdent dans les plaines, des bêtes difformes hantent les forêts noircies, et les rivières acides ou stagnantes témoignent de la terre empoisonnée. Même l’air est saturé de cendres, oppressant les poumons des voyageurs. Dans cette contrée, rien n’est sûr, et tout semble conspirer pour repousser les vivants, comme si la terre elle-même refusait d’être foulée à nouveau par des pas humains.   Mythes et Légendes. Malgré son aspect désolé, l’Ancienne Ankalonie continue de nourrir l’imaginaire collectif à travers les innombrables récits, contes et murmures qui circulent à son sujet. Les bardes évoquent souvent la Larme de Kamaralion, une gemme forgée par la rage et le désespoir du seigneur Kamaralion peu avant sa mort héroïque à Kaltherion. Elle conférerait un pouvoir incommensurable à celui qui la détient, mais au prix d’une malédiction éternelle. D’autres récits parlent du Cœur de Nocturnia, un fragment de la pierre angulaire de la tour d’Amnolas, encore saturé de la magie noire de l’archmage-liche, dont la possession corromprait irrémédiablement l’âme. Sous les ruines d’Aras-Masakras, certains prétendent qu’errent les Trois Liches, anciens mages relevés des morts à la fin de la Guerre Infernale, qui régneraient en secret sur une nécropole invisible. Les plaines elles-mêmes sont au cœur de légendes : les Plaines Gémissantes seraient parcourues par les voix des milliers de soldats tombés durant la Révolte de l’Aube, et ceux qui s’y aventurent jurent entendre des prophéties chuchotées par les morts, bien souvent au prix de leur raison. Enfin, une rumeur persiste avec une force singulière : le Retour d’Amnolas. Pour certains cultistes, la défaite de l’archmage-liche ne fut qu’un repli, et son exil en Gorgoroth n’est que l’attente patiente d’une nouvelle ère de ténèbres où il reviendra achever ce qu’il avait commencé.

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