Session LVII : Incident diplomatique à Glenwyrm

General Summary

« Maître Nador ? » demanda alors le garde, toujours dans un état de choc, ayant fini la tâche que Vidar lui avait imposé, mais n’ayant pas encore tout à fait recouvert ses esprits.

Pendant une fraction de seconde, c’était comme si le temps s’arrêtait. D’un côté, le surintendant, dans sa longue tunique noire, était assis sur son siège, devant un bureau avec de nombreux livres ouverts, de documents qu’il était occupé à consulter, mais également des fioles, contenant probablement poisons et autres substances nocives, des dagues et autres outils d’alchimistes. La pièce, quant à elle, était totalement plongée dans le noir, comme si la nuit s’ouvrait dans la chambre, comme s’il était possible, avec quelques secondes de concentration et en plissant un peu les yeux, de percer le voile sombre et d’apercevoir quelques étoiles apparaître dans cette obscurité enveloppante. De l’autre côté, Marduk et Vidar, solennels, flanqué du garde. Et juste derrière eux, trois silhouettes surgissant du ciel, tels des oiseaux de proie en quête de vengeance.

« Que … ? » commença Nador, mais il n’eut pas le temps de réagir, seulement de se relever de sa chaise, ayant compris ce qui allait se passer.

Vidar fut le premier à intervenir. Il dérégla la trame temporelle et ralentit le flux, seulement pour lui, avec lequel le temps s’écoulait et prit tout le monde de vitesse. Il vit que Nador n’avait pas un physique de guerrier, et misa donc sur le fait qu’il avait d’autres talents, probablement magiques, au-delà de ceux d’empoisonneur. Il poussa alors un cri de guerre et en un clignement d’œil, il se téléporta derrière le surintendant et abattit son marteau sur ce dernier.

« Pour mes ancêtres ! » cria-t-il en déchaînant sa fureur.

Mais le serviteur de Norgorber était vif. L’instant d’après, Vidar sentait une dague lui perforer le flanc. Ce n’était pas une blessure béante, mais lorsque la lame se retira, il comprit que Nador connaissait son métier : sa rate avait été touchée et des flots de sang coulaient comme un torrent. Le nain en avait connu des vertes et des pas mûres, il savait qu’il tiendrait le coup, mais si le combat durait trop longtemps, il risquerait de se vider complètement de son sang.

Marduk s’élança pour aller porter main forte à son ami, mais il fut interrompu par une lame s’écrasant en direction de son cou. Avec la vivacité provenant d’années d’entraînement, il para le coup avec son bouclier, de manière instinctive, sans même avoir eu le temps de réfléchir. L’énorme faux qui visait sa carotide se planta dans son bouclier, et il jeta un coup d’oeil sur le côté pour voir qui était cet ennemi inattendu.

Des ombres de la pièce, une silhouette éthérée, menaçante, venait de faire son apparition. Elle était grande, probablement haute de plus de deux mètres mais c’était difficile à dire car elle avait le dos légèrement voûté. Elle possédait de longs membres, trop fins que pour pouvoir porter une faux avec l’aisance dont elle faisait preuve. Ses longs doigts tenaient cependant le manche comme si l’arme ne pesait rien, comme si c’était seulement l’extension de ses bras, comme si elle faisait partie de son être. La silhouette était enveloppée dans une longue robe noire, qui couvrait l’entièreté de son corps, remontant jusqu’à sa tête et couvrant son visage, qu’on ne pouvait distinguer, sa tête balançant, comme aveugle mais semblant être capable de savoir où se trouvait chaque personne et chaque être, comme si elle se fiait davantage à son ouïe peut-être, à son instinct sûrement, pour localiser les aventuriers. Un sentiment étrange envahit le groupe, comme si à chaque battement de cœur, la créature parvenait de plus en plus à les situer, à les comprendre, à les _sentir_. Une peur presque animale s’empara alors de leurs corps, un pressentiment glacial se figea dans leurs esprits, ils s’attendaient presque à pouvoir distinguer leur souffle lorsqu’ils respiraient, mais tout cela n’était que dans leur tête.

Un frisson les parcouru tandis que la créature arracha sa faux du bouclier de Marduk, et ils sentirent que sa présence ne pourrait être ignorée, qu’il s’agissait d’un avatar de la Mort elle-même. Mais l’attention était actuellement portée sur Nador, car ils savaient qu’il était impératif qu’ils l’empêchent de déchaîner sa puissance magique.

Pendant que Marduk était au prise avec l’avatar de la mort, Baltazar se faufila dans la chambre, dégainant sa Lame d’Ombre et se rua vers sa cible. Il frappa violemment son adversaire, le blessant au flanc, tournant sa lame dans la plaie pour affaiblir au maximum son ennemi. Drark entra alors dans la danse, et fit exploser un feu grégeois sur Nador, dont la tunique prit immédiatement feu, éclairant la zone malgré l’obscurité surnaturelle qui y régnait.

Maï Xin enchaîna alors, se déplaçant tel un courant d’air à travers la pièce pour tenter de frapper le lanceur de sort à deux reprises, ce dernier esquivant la première frappe élémentaire pour se prendre la seconde de plein fouet.

Marduk tenta alors de manœuvrer autour de la mort incarnée, mais fut arrêté par une autre frappe tentant de la décapiter. Son harnois stoppa la lame mais le coup le blessa presque autant que si sa chair avait été tranchée. Une demi-seconde de réflexion lui fit se dire qu’il valait mieux qu’il reste aux prises avec cette être plutôt qu’elle ne tombe sur ses compagnons. Si elle leur tombait dessus, il serait probable qu’ils tombent comme des mouches de par la violence de ses coups. Il tira alors son épée et engagea le combat avec le sans-visage.

Pendant ce temps, Nador réagit en lançant un sortilège qui imprégna toute la pièce : un siphon commença à absorber l’énergie vitale de toutes les personnes. En l’espace de quelques secondes, ils se sentirent vieillir, s’atrophier comme une fleur soumise à une chaleur intense. Baltazar répondit avec un autre coup, entaillant le bras du surintendant. Il en profita pour l’agripper, mais ne parvint qu’à attraper le manche de sa tunique, lui laissant encore la possibilité de réaliser des mouvements, et surtout, des incantations.

Les sentinelles présentes dans la demeure arrivèrent alors, comme un vent sombre, froid et menaçants. Plusieurs entrèrent dans la mêlée, pour aider leur maître, tandis que d’autres restèrent à distance, lançant des couteaux qu’ils venaient de tremper dans du poison. Drark fut touché, ainsi que Vidar, tandis que les autres dagues se perdirent dans l’obscurité, ne provoquant aucune blessure. Le nain et le gobelin sentirent le poison se répandre dans leurs veines, mais ils étaient suffisamment résistant que pour tenir le temps du combat, ils n’auraient qu’à serrer les dents.

Vidar continuait de se vider de son sang, mais il sentait qu’il était trop tard pour jouer la sécurité et battre en retraite pour panser ses blessures. Il se mordit l’intérieur de la joue pour maintenir sa vivacité d’esprit et lança une incantation, tentant de briser les os de son adversaire. Mais ce dernier contra les vagues de magie fonçant sur lui, et relança une seconde incantation. Les couleurs de la pièce s’effacèrent, et ils sentirent encore une fois la vie s’écouler par les pores de leur peau. Drark s’écarta de l’ombre qui l’attaquait, et il lança une bombe fantomatique sur Nador. Maï Xin se replaça, puis déchaîna la foudre sur le magicien acculé. Il était bloqué entre l’oracle, le cinétiste, le ruffian et la table. Pendant ce temps, Marduk était toujours au prise avec l’avatar de la mort, en train de monopoliser son attention au maximum, bloquant certains coups avec son bouclier, mais également forcé d’utiliser les pouvoirs offerts par la Dame de l’Aube pour se maintenir conscient. La lame s’abattait sans fatigue apparente, et sous sa cuirasse, le sang ruisselait le long de son corps, formant une grande mare pourpre au sol. Dans son duel, il sortit Lueur pour tenter de repousser l’être sans âme, et le combattre finalement à armes égales.

Malgré la perte progressive de leurs forces, les aventuriers sentaient que grâce à leur embuscade, ils avaient l’avantage, et qu’ils devaient presser cet avantage au maximum. Vidar se rappela alors de leur dernier affrontement avec une ombre, Galvas Dredane, et sortit alors un parchemin d’ancre dimensionnel. Il lança l’incantation, mais il ne sentit pas la magie fonctionner. Peut-être que Nador était immunisé, qu’il avait préparé un contresort, ou que simplement il n’avait pas lancé l’incantation à pleine puissance. La peur de voir le conseiller d’Onclair s’enfuir étreignit son cœur. Il fit alors signer à Marduk, qui fit appel à sa déesse, en dernier recourt. Son aura divine engloba alors la pièce, et c’était là-dessus qu’ils compteraient si l’empoisonneur décidait de leur fausser compagnie. Baltazar redoubla d’efforts et vint perforer l’épaule du conseiller, avec l’aide de Maï Xin.

Nador, sentant que même avec l’arrivée de ses sbires, allait perdre se combat, agita ses mains dans une finale incantation pour essayer de s’échapper. La magie prit forme dans ses mains, et une orbe sombre, intangible, commença à se former, mais… la magie de Sarenrae s’interposa, prenant petit à petit le dessus, et l’orbe sombre diminua, jusqu’à complètement disparaître. Un léger air de panique passa alors dans les yeux, suivi d’un regard résolu. Il frappa alors l’iruxi, essayant de le repousser pour se frayer un chemin, mais ce dernier était trop fort, et l’étau de referma.

Quelques secondes plus tard, Nador poussa son dernier cri, un cri d’agonie, tombant sous les coups répétés des aventuriers. Dès le moment où les conscience s’échappa du regard du surintendant, l’avatar de la mort se dissipa, ne laissant derrière lui aucune trace, uniquement le sang versé par Marduk. Les sentinelles d’Onclair furent rapidement défaites, et le combat prit fin.

Baltazar fouilla alors le corps du surintendant, et découvrir ce qu’il craignait : une perle rouge, de la même taille et plus ou moins de la même forme que la sienne. C’était donc bien une des Larmes d’Asmodéus. La bonne nouvelle, c’était qu’il était maintenant en possession des deux connues. La légende racontait qu’il y en avait neuf, à l’origine, mais l’Église d’Asmodéus de Glenwyrm n’en possédait que deux. Il ne savait pas encore ce qu’il allait en faire, mais il les tenait dans le creux de sa main.

Les aventuriers fouillèrent alors de fond en comble les lieux, et en découvrir un peu plus sur les plans du royaume d’Onclair. Ils trouvèrent dans le journal personnel de Nador, la mention d’une certaine recherche d’artefacts.

Selon les sombres propos des comptes rendus du surintendant, le clergé de Norgorber était sur le point d’invoquer, non pas un avatar de la mort, mais la Mort elle-même, à l’aide de l’énergie magique enfermée dans différents objets magiques particulièrement puissants. Les objets cités étaient les suivants : les Larmes d’Asmodéus, Sérithtial, un autre objet appelé l’Orbe des Dragons, la Ceinture des Cinq Rois, et d’autres encore. Ils avaient mis au point un rituel permettant de drainer l’énergie magique d’objets ou même de créature (ils n’osaient imaginer l’atrocité que cela avait dû être à expérimenter) afin de créer une sorte de connexion directe entre le plan matériel et celui éthéré de la Rivière des Âmes. Et de là, ils était possible d’appeler la Mort et de la soumettre, d’une certaine manière, à sa volonté. Et si la créature invoquée ce soir n’était qu’une pâle copie de ce que la Mort elle-même pouvait être, il valait mieux empêcher les serviteurs de Norgorber de s’emparer des artefacts.

Ils trouvèrent également du matériel d’alchimiste et d’empoisonneur. Jueïa, qui était sur les lieux, confirma que cela serait une bonne base pour réaliser le Lotus Noir. Comme convenu, elle s’était infiltrée pour tenter de trouver des éléments utiles dans le cas où ce combat aurait mal tourné et qu’ils auraient dû fuir. Elle aurait pu subtiliser des objets utiles, ou des preuves des intentions malfaisantes du Royaume d’Onclair.

Une fois que toutes les pièces furent fouillées, Drark prit la parole.

« Ne faudrait-il pas faire disparaître les preuves de notre implication dans cette histoire ? »

Marduk haussa les sourcils, perplexe.

« Pourquoi exactement ? » demanda alors Vidar, curieux de savoir le fond de la pensée du gobelin.

« Bah… je ne sais pas, histoire de ne pas avoir d’autres assassins sur notre dos. La dernière fois ce n’était qu’un temple, mais ici, on a quand même tué une des personnes les plus importantes du Royaume d’Onclair. » répondit-il avec hésitation.

« Si tu veux effacer les preuves, n’hésite pas. » finit par dire Baltazar, indifférent à la question de Drark.

Le gobelin fut prit d’un rire puissant, de satisfaction intense, et balança un feu grégeois sur l’armoire la plus proche. Des grandes gerbes de feu illuminèrent la pièce et les flammes se propagèrent rapidement.

« Mais… qu’est-ce que ? Qu’est-ce qui t’es passé par la tête ? » fit Marduk, un peu irrité.

« Ben, j’efface les preuves, ça ne se voit pas ? » répliqua le gobelin, allumant un autre feu grégeois pour ensuite le lancer dans la pièce voisine.

C’était déjà trop tard, le feu serait inarrêtable, à moins que tous les miliciens de la ville ne contribue pour arrêter le feu. Ils quittèrent alors les lieux, et décidèrent d’aller à la place du Griffon d’Émeraude pour terminer la journée.

Arrivés sur place, ils purent constater qu’il y avait une certaine effervescence, les clients de la Pépite d’Adamantium semblaient excités par une nouvelle ou un évènement. Marduk s’approcha alors, et crut comprendre que cette animation avait été provoquée par une prestation, particulièrement captivante, d’Alix de Cherquidant, leur bien-aimé barde. Il se fraya un chemin dans la foule de clients à la recherche de leur ami. Par chance, il le trouva au comptoir, en train de déguster une Pisse de Dragon, tranquillement. Marduk se considéra chanceux qu’après son spectacle, il soit seul et pas importuné par quelques badauds désirant lui demander des autographes. Il en profita et s’assit à côté de lui sur une chaise haute.

« Alix ! Cela faisait longtemps ! Quelles sont les nouvelles ? Tavernier, deux bières ! » cria Marduk au tenancier qui semblait surchargé.

« Tout va bien, tout va bien mon ami. À dire vrai, tout va très bien depuis notre représentation devant le conseil. Bien que glorifier l’époque des Dragonniers était un pari risqué, je pense qu’il a porté ses fruits. J’ai actuellement une petite notoriété, dit-il avec un petit sourire en coin, semi-vantard, semi-fier de son statut informel actuel, et je vous remercie car c’est en partie grâce à vous ! » dit-il en faisant une tape dans le dos de Marduk.

« Buvons à cela ! » répondit le champion en levant sa chope. Et ils la finirent d’une traite. D’un petit geste, ils firent signe au serveur de leur resservir la même chose.

« Mais tu sais Alix, je pense que les troubadours et les bardes dans ton genre ne sont clairement pas reconnus à leur juste valeur. » amorça Marduk.

« C’est pas faux… » répliqua le barde, le nez dans sa chope.

« Vous êtes, d’une certaine manière, la voix de ceux qui ne peuvent s’exprimer : la voix du paysan qui n’a pas le temps ou le talent de parler en public, la voix du seigneur qui essaye de renouer des liens avec ses gens, la voix de l’ecclésiastique qui prêche la parole de son dieu… vous êtes les voix du monde ! » continua le disciple de Sarenrae, avec une certaine ferveur dans le ton.

« Et nous racontons ce qui doit l’être, passé ou présent. Nous sommes les bibliothèques que le peuple n’a pas besoin de consulter, qui viennent à toi pour te distraire, t’instruire, te consoler ou t’inspirer. » ajouta Alix, l’index levé vers le haut pour appuyer son discours.

« Mais vous parlez également de ce qui va arriver dans le futur ! Votre connaissance de l’histoire et des évènements présents vous permet de prévenir le danger avant qu’il n’arrive. Vous êtes un peu les messagers de votre temps. ». Marduk commençait à s’emballer, et Alix avec lui Ils étaient occupés à créer, par émulation, une sorte d’énergie de fin de soirée, où tout était remis en question, où on refaisait le monde à coup de grandes paroles, de grands discours, de grandes théories. Cette énergie resta en suspens dans l’air pendant quelques secondes. Ils burent à cela, puis le parangon de Sarenrae reprit :

« Tu sais, Alix, je crois que tu as vraiment un rôle à jouer dans ce qui se passe. »

Alix leva les sourcils, interrogateur.

« Tu as sûrement entendu que la Redana était au bord de la guerre, même peut-être que celle-ci avait déjà débuté, même si ce n’est pas officiellement. Je pense qu’avec ta prestance, avec ton charisme et ton talent, tu as ce qu’il faut pour créer un mouvement, pour soulever les foules et les rassembler en-dessous d’un but commun : défendre la Redana. »

Le barde écoutait, les yeux dans le vague, mais sa concentration était à son comble.

« Tu as déjà commencé avec ta prestation au Conseil du Dieu Griffu. Ce fut un vent d’espoir qui souffla sur un état qui s’essoufflait, qui perdait peu à peu pied dans un contexte où l’ennemi n’était pas réel, mais il était dans le cœur de chacun. Maintenant qu’il est bien concret, qu’on peut le regarder dans les yeux, les habitants de la Redana ont besoin d’une voix qui leur rappel ce qu’est le courage, qui leur rappelle qu’ils sont braves, bien qu’ils l’aient oublié avec les années. La flamme n’attend qu’à être ravivée, et tu détiens le secret de cela. »

Alix était galvanisé par ces propos, mais encore incertain. Il aimait la flatterie de Marduk, mais n’était pas encore sûr d’être exactement ce que son ami cherchait.

« Mais, qu’attends-tu de moi ? » demanda-t-il, circonspect.

« Sois la voix de la Redana. Va sur les routes et les grands chemin, et propage la nouvelle de la guerre, pousse-les à réaliser que le danger n’est pas imminent, il est là, il est à leurs portes. Puis rallie-les autour d’une bannière, d’un étendard, celui de la Redana libre, la Redana indépendante. Chaque Marche ou chaque cité protège son indépendante avec fierté, mais fais-leur comprendre que pour que cela continue, ils devront se rassembler et s’allier pour avoir la moindre chance. Les cités de cette terre ont besoin de parler d’une voix unique, et je sais que tu peux incarner cette voix. »

Marduk termina son discours, les yeux regardant profondément dans ceux d’Alix, qui, à sa grande surprise, soutint complètement son regard. Après quelques secondes de silence, le barde répondit :

« Je pense que je peux incarner cette voix. Je partirai demain, je prendrai la route du sud et je ferai ce qui est en mon pouvoir pour propager le mouvement de résistance. Il y a peut-être encore assez de force dans ce pays pour repousser les envahisseurs. Mais cela, nous ne le saurons que s’ils en prennent conscience. » conclut le barde.

Marduk leva son verre, célébrant ces belles paroles, puis alla rejoindre ses compagnons qu’il avait perdu, en souhaitant à Alix une bonne soirée. Baltazar se tourna alors vers Marduk et lui dit :

« Tu as entendu ? Les nains ont quitté la cité. Thraduin a mobilisé tout l’ost de Torag et est parti au pied levé. »

« Quoi ? Comment ça ? » répliqua l’humain, cherchant ses mots.

« Il a décidé de prendre les hommes d’Onclair de court. Étant donné que notre opération a réussi, il veut reprendre le contrôle de l’Ouest de la Marche de Pierre tant qu’il a l’avantage de l’initiative. » répondit Maï Xin
.

« Ils ont dû commencer les préparatifs dès que nous avons quitté la réunion, pour être prêts aussi rapidement. » compléta Drark.

« Si j’ai bien compris, ils vont passer au peigne fin tous les villages, tous les chemins, et tomber sur tous les espions potentiels, tous les éclaireurs et les informateurs de l’ennemi. » continua le nain.

« Ils ne sont pas encore les ennemis de Glenwyrm. » précisa le champion.

« Pas besoin d’être un oracle pour comprendre qu’ils l’auraient été tôt ou tard. Leur proposition d’accord ressemblait plutôt à de l’asservissement consentant. Ils accordaient une liberté symbolique à la cité afin de masquer la réelle cage qui allait les faire suffoquer avec le temps. » répliqua Vidar, et Marduk, après un instant de réflexion, acquiesça de la tête.

Les pièces de l’échiquier politique bougeaient de plus en plus rapidement, et les aventuriers sentaient que ce qui allait se passer dans les jours prochains allait être déterminant pour le reste de leur aventure, et pour l’avenir de la Redana...

Date du Rapport
09 May 2025
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