Kiith Lehi

Kiith Lehi est un kiith ancien dont le nom évoque aujourd'hui un passé lointain et contrasté. Autrefois, il était réputé à travers le Nord pour ses talents culinaires exceptionnels et l'hospitalité de ses communautés. C'est également de ce kiith pacifique qu'est issu, paradoxalement, une figure martiale légendaire : Soban le Rouge.

L'histoire charnière pour les Lehi se déroula en 416 KDS. Un vassal de Kiith Siidim, lança une attaque aussi brutale qu'injustifiée contre un village Lehi. Alors que le jeune Soban Lehi appelait avec véhémence à une vengeance immédiate, le Lehi-Sa de l'époque, fidèle à une tradition peut-être trop pacifique, refusa toute forme de riposte armée.

Furieux de cette décision qu'il jugeait lâche et humiliante, Soban quitta son kiith natal pour forger sa propre destinée, fondant ainsi le futur et redouté Kiith Soban, les mercenaires. Pendant ce temps, se sentant vulnérable et cherchant désespérément une protection contre de nouvelles agressions Siidim, le reste de Kiith Lehi fit le choix douloureux et lourd de conséquences de prêter allégeance à Kiith Siidim, tombant de fait sous sa coupe et sa domination.

Cette protection Siidim se révéla cependant à double tranchant et finalement éphémère. Vers la fin des Guerres d'Hérésie, alors que la puissance Siidim déclinait face à l'émergence de Kiith Naabal , Kiith Lehi, considéré comme un allié faible et peu utile, fut simplement abandonné par ses suzerains. Privé de protection, marginalisé économiquement par les nouvelles puissances, et sans doute méprisé par beaucoup pour sa soumission passée et son refus initial de se battre, le kiith entra dans une longue et douloureuse période de déclin.

Aujourd'hui , Kiith Lehi est l'ombre de sa gloire passée – un kiith largement considéré comme déchu, luttant pour sa simple survie économique et sociale au milieu de la richesse et du pouvoir souvent ostentatoires des Kiith dirigeants de la Coalition du Nord. Ses membres occupent majoritairement des emplois subalternes, dans les services, l'artisanat de base ou les industries, et sont souvent victimes du mépris ou de l'indifférence de l'élite kharakide.

C'est précisément de cette position de laissés-pour-compte qu'est née leur identité actuelle et leur surprenante résurgence sous une autre forme. Les Lehi sont devenus de fervents, et parfois virulents, activistes, se battant sans relâche pour les droits des plus défavorisés – les travailleurs exploités, les familles marginalisées, les kiith mineurs sans voix au Daiamid. Ils dénoncent avec véhémence les injustices sociales et l'arrogance des puissants.

Cependant, leur engagement passionné et leurs tactiques souvent radicales et confrontantes brouillent fréquemment la frontière entre l'activisme légitime pour la justice sociale et la rébellion ouverte, voire l'activité criminelle organisée. Leur réputation est donc profondément ambivalente.

Selon les points de vue et les intérêts de chacun, Kiith Lehi est perçu de manière diamétralement opposée : soit comme un réseau inspirant et courageux de héros de la classe ouvrière luttant pour un Kharak plus juste, soit comme une dangereuse mafia populiste, utilisant la cause des déshérités comme couverture pour des règlements de compte, des extorsions ou d'autres activités illégales visant à améliorer leur propre sort.