Route de Brân-Temor
La Route de Brân-Temor ne fut pas bâtie par des bûcherons ni taillée de force : toute tentative de défricher brutalement ou de poser des pavés solides fut systématiquement avalée par la forêt en quelques saisons. C’est il y a plusieurs décennies qu’un ancien ordre de druides voyageurs, les Cercliers de Brân-Temor, fut engagé pour « apaiser le passage ». Ils ne tentèrent pas de lutter contre la Forêt Affamée, mais d’y sceller un pacte : par des rites anciens, des offrandes végétales et le sacrifice de plusieurs de leurs propres membres, ils réussirent à ancrer un mince chemin que la forêt accepte — ou tolère — jusqu’à ce jour.
Les racines ne l’entravent pas entièrement, les troncs s’écartent juste assez pour qu’un chariot étroit puisse passer. Mais ce passage demeure vivant et doit être respecté.
Conditions d’usage. La route ne peut être empruntée sans précautions : À chaque traversée, les charretiers, gardes ou voyageurs doivent laisser une offrande à l’entrée de la forêt : pain noir, fleurs sauvages, statuettes de bois, sang animal — les rites varient selon les traditions locales. Il est interdit de faire du feu ou d’abattre un arbre en chemin. Le simple fait de blesser une branche peut provoquer la disparition du passage à cet endroit. Il est impératif de garder le silence durant certains tronçons, signalés par des talismans accrochés aux arbres. On ne s’y arrête jamais la nuit, sauf à vouloir y disparaître.
Statut actuel. La route demeure essentielle pour le commerce entre Avaryn et les villes du sud des Terres Libres. Des convois y passent régulièrement, mais toujours sous escorte, et accompagnés de pisteurs locaux expérimentés. À chaque solstice, les autorités de Fort Venzor engagent un petit groupe de druides ou de forestiers pour « raviver » les anciens pactes et éviter que le sentier ne soit refermé.
Même ainsi, il arrive qu’un convoi manque d’arriver — avalé par la brume, victime d’une colère mystérieuse.
Commentaires