Pics Écorchés

Localisation et Aperçu Général. Les Pics Écorchés forment une petite chaîne montagneuse isolée, nichée au sud de la cité libre d’Avaryn et au nord-ouest de la Forêt Affamée, dans une région peu explorée des Terres Libres. Ces trois montagnes distinctes, mais reliées par une même arête centrale, émergent comme des sentinelles figées, dominant un paysage de vallées brumeuses, de collines sauvages et de landes désolées. Les rares voyageurs qui s’y aventurent parlent d’un endroit hors du temps, où les lois de la nature semblent altérées. Aucun village ne s’y est établi durablement, hormis quelques campements nomades de cueilleurs de mousse noire ou d’ermites reclus. Malgré leur isolement, les Pics Écorchés ont nourri l’imaginaire collectif, inspirant récits populaires, ballades sombres, et légendes oubliées.   Topographie et Formation. Les trois sommets qui composent les Pics Écorchés sont :   Le Pic du Corbeau, à l’ouest, est un massif escarpé aux falaises noires zébrées de veines de pierre rougeâtre. Sa silhouette évoque celle d’un oiseau aux ailes repliées. Il abrite une colonie de corbeaux charognards dont les cris stridents se répercutent dans la vallée. La nuit, leurs silhouettes tournent en spirale autour du sommet, comme si elles montaient la garde contre quelque chose d’enfoui.   Le Pic de la Brèche, au centre, est le plus haut et le plus redouté. Une gigantesque faille verticale, large de plusieurs dizaines de pieds, fend son sommet comme une cicatrice. Selon les traditions orales, cette brèche aurait été provoquée par un combat divin au cours du Premier Âge, ou par la chute d’une météorite imprégnée de magie. À l’intérieur de la faille, des parois couvertes de symboles anciens brillent parfois d’un éclat violacé les nuits sans lune.   Le Pic des Murmures, à l’est, est perpétuellement enveloppé d’une brume dense et surnaturelle. Cette montagne est connue pour ses étranges vents, qui, filtrés à travers les crevasses rocheuses et les galeries naturelles, produisent des sons ressemblant à des chuchotements humains. Nombreux sont les randonneurs qui, attirés par ces voix, ont disparu sans laisser de trace.   Climat et Atmosphère. Le climat des Pics Écorchés est instable et souvent hostile. Les vents froids descendant des hauteurs y rencontrent l’humidité remontant de la Forêt Affamée, formant des brouillards épais, des averses soudaines, et parfois des orages d’une rare violence. Le tonnerre y gronde fréquemment, et les éclairs semblent attirés par les cimes comme par un aimant invisible. Même en été, la température reste fraîche, et la neige persiste parfois au sommet du Pic de la Brèche. L’ambiance générale est lourde, oppressante, presque surnaturelle. Les sons sont étouffés, les échos incertains, et le sentiment d’être observé y est constant. Ceux qui s’y aventurent parlent d’un temps ralenti, de rêves étranges, et de visions d’un autre monde.   Vie et Dangers. Malgré leur apparente stérilité, les Pics Écorchés abritent une vie rude et secrète. On y trouve : Des créatures nocturnes comme les griffons d’ombre, des hybrides de rapace et de chauve-souris qui chassent dans les airs à la tombée du jour. Des serpents des roches, venimeux et presque indétectables tant leurs écailles imitent la pierre. Des esprits nébuleux, parfois confondus avec la brume, qui semblent habiter les crevasses du Pic des Murmures. Et surtout, des rumeurs persistantes font état de restes d’un culte interdit, installé jadis au creux d’un temple dissimulé sous le Pic de la Brèche, dédié à Mythaera, la déesse du Temps, des Mystères et de l’Infini.   Rôle dans l’Histoire. Pendant plusieurs siècles, les Pics Écorchés furent considérés comme maudits. Aucun noble ne réclama jamais ces terres. Les bardes racontent que le Culte de l’Éclipse y auraient tenté de percer les secrets du temps, qu’un démon oublié y fut banni à la fin du Deuxième Âge, ou encore que les montagnes ne sont pas naturelles, mais auraient été modelées par des titans avant la venue des hommes. Aujourd’hui, la zone attire parfois des chercheurs d'objets anciens, des mages en quête de savoir interdit, des parias et fugitifs, qui voient dans ces hauteurs une cachette idéale, et des poètes, fascinés par l’étrange beauté spectrale du lieu. Mais tous savent qu’on ne ressort jamais tout à fait indemne des Pics de Verrocambre, même lorsqu’on en revient vivant.