Tanafonda

Voici l'une des cités minières qui transforment le coeur de l'Epine en une fourmilière grouillante d'activité. Construite à proximité d'une riche veine de fer et d'un gisement encore plus riche de zinc découvert un peu plus tard, elle est, comme beaucoup d'autres colonie de ce genre, le théatre réguiler de révoltes ouvrières. Hélas, ces soulèvements ne se montrent guère efficaces pour faire entendre les revendications des mineurs ou renverser leurs maitres.   En général, les villes souterraines s'attaquent rarement, mais Buchebuie, avide de richesses qui manquaient crullement à ses collines de Calcaterra, tenta de conquérir Tanafonda il y a une trentaine d'années de cela.   Ermello de Buchebuie, qui était à l'époque Connétable de sa cité natale et l'un des plus formidable commandants de la La Verte Fosse, prit la tête des armées et se rendit maître des lieux. Cependant, il commit sa plus grande erreur en laissant les marchands d'esclaves capturer de nombreux enfants parmi la population vaincue afin de les vendre à Salso Nero et dans les Lointaines Contrées. L'un d'entre eux allait le lui faire payer très cher bien des années plus tard. Après la conquête, Ermello resta gouverneur de Tanafonda et malgré son despotisme, il se révéla bien plus juste que les précédents propriétaires des mines. Même après le retour de Torquato de Tanafonda, qui n'était plus le jeune chef rebelle à la tête d'une poignée d'esclaves, mais un condottiere mercenaire, et la libération de la ville, ils furent nombreux à regretter le temps d'Ermello.   Très conscient du resentiment d'une patrie dans laquelle il espérait se voir acceuilli en libérateur, le guerrier ne put y rester et repris le commandement de La Fraternité du Ver.   A l'heure actuelle, la situation en ville est confuse et complexe. Certains rêvent du retour de Torquato. D'autres se lamentent sur la mort d'Ermello et se souviennent de l'ordre qui régnait sous sa férule, mais ils oulient sa tyrannie. D'autres enfin tirent toujours leurs épingle du jeu des différents clivages et font de leur mieux pour en profiter.   Le Podestat de la ville Fredegario Lanza, marchand devenu politicien par opportunisme, entretient des liens étroits avec la corporation des forgerons de Coldirame. Cet individu possède un flair redoutable pour les affaires juteuses et une passion bien connue pour le chat à neuf queues. Si sa loyauté est indiscutable quand il s'agit de remplir ses poches, celles de ses deux baillis, déchirés entre Ermello le disparu et Torquato l'absent, demeure plus incertaine.