Amedeo van der Meer

Le public raffole des histoires contant l'ascension d'un jeune indigent qui réussit à s'en sortir grâce à son intelligence, sa débrouillardise et son charme, gravissant les échelons de la société pour prendre place aux côtés des riches et des puissants.   Amedeo van der Meer ne remplit hélas que la moitié de ces critères. Il est sans conteste plus brillant que ses prédécesseurs, mais en revanche, il appartient à une famille qui roule sur l'or et compte parmi les meilleurs fabricants de moulins à Vent de Citta dei Venti.   Amedeo grandit entre une bibliothéque conservant le savoir familial et les ateliers de construction, où son père le laissait jouer au milieu des copeaux de bois et des prototypes d'engrenages. Des rumeurs invérifiables racontent comment, à l'âge de cinq ans et sans l'aide d'outil, il fabriqua une réplique fonctionnelle du Premier Moulin après une unique visite. Ses ennemis considèrent qu'il s'agit d'une légende mensongère, mais il est un fait incontestable : Amedeo fut admis au Collège Ducal à l'âge de onze ans, lorsqu'il présenta une version améliorée du mécanisme conçu par son père, après seulement trois jours de travail.   Son existence fut alors jalonnée par les bourses, les années d'étude, les merveilles d'ingénierie qu'il inventa presque par accident et les récompenses venues des quatres coins du continent. Conscient de ses capacités, Amedeo voulut entre dans les bonnes grâces de Lorenzo Pavardei : il n'eut aucune peine à y parvenir avec l'invention spectaculaire qu'il présenta durant une conférence à Solcalante : un modèle de chariot blindé, équipé de canons d'une puissance dévastatrice.