Nös
NOTE : Nös est le premier nom de l'astre qui deviendra ensuite Olydri.
Nös était la plus grande des 1108 lunes gravitant autour d’Arturis. Elle était particulièrement prisée et c’est Dörtos, la Source du néant, réputée pour être la plus puissante d’entre toutes, qui conquit cet astre prometteur.
Sous son règne, la terraformation à l’aide de la Pierre des âges engendra des paysages composés d’océans emplis de vide absorbant la lumière venue de la voûte céleste. D’immenses blocs de roche nue et obscure étaient à la dérive. Des panaches de fumée noire glissaient silencieusement dans les airs, changeant de direction de manière aléatoire et se scindant parfois avant de fusionner à nouveau. D’une certaine manière, ce phénomène véloce, que l’on appellera plus tard le Mal Sombre, était doté d’une conscience. Il s’agissait des Arks, le peuple dont l’essence était constituée de flux émanant de la Source du néant. Ces créatures insaisissables évoluaient à la surface de Nös.
Durant des millénaires, nombreuses furent les attaques venues d’autres Sources désireuses d’arracher cette lune, synonyme d’hégémonie, des mains de Dörtos. Mais celui ayant avalé le créateur de toute chose semblait invincible. Néanmoins, chaque affrontement laissait des traces et en dépit des victoires, des résidus de flux antagonistes demeuraient, dénaturant peu à peu la pureté du néant primordial régissant Nös.
Lys, la Source de la vie, fut repoussée comme les autres prétendantes. Mais loin de se décourager, elle proposa une alliance à Ark'hen, la Source de la mort, lequel accepta son offre contre toute attente. Ces entités de nature divine n’étaient pas censées s’unir. Ce n’était pas dans les plans de Fargöth, mais l’univers qu’il avait créé dictait désormais ses propres règles et plongeait inéluctablement dans l’inconnu.
Des siècles furent nécessaires à Lys pour restaurer son essence meurtrie. Une fois prête, Ark’hen et elle se dressèrent face à Dörtos. Pour la première fois depuis les origines de l’univers, deux Sources allaient s’unir pour en défier une troisième. Leurs semblables n’approuvèrent pas, mais aucune n’osa s’interposer. La vie et la mort figuraient parmi les flux les plus puissants, et le néant, ayant annihilé le créateur de toute chose, représentait une menace pour chacune d’elles. Les Sources, par nature, se laissaient consumer par leur soif de conquête, si bien qu’elles jugeaient toute alliance durable impossible. Le simple fait que Lys et Ark’hen puissent s’accorder constituait un avantage inestimable sur leurs congénères. Était-ce parce qu’elles furent les deux premières engendrées par Fargöth ? La Source de la création avait-elle voulu leur insuffler une forme de complémentarité ? Avait-elle perdu le contrôle par la suite ? Quelles qu’en fussent les raisons, cette union dissuada les entités de nature divine d’intervenir et cette passivité aboutit à la Bataille des Trois Sources, qui fit de l’astre contesté une singularité exerçant une influence à l’échelle cosmique.

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