Ankalon

Apparence. Ankalon mesurait près de sept pieds, un géant parmi les hommes. Sa peau, hâlée par le soleil des plaines, semblait parcourue de reflets cuivrés lorsque la lumière l’atteignait. Ses cheveux, noirs et épais, encadraient un visage sévère marqué par des cicatrices de batailles. Ses yeux, d’un or incandescent, inspiraient à la fois la dévotion et la peur : on disait que nul ne pouvait soutenir son regard sans vaciller, tant il paraissait sonder l’âme. Il dégageait une aura de domination naturelle, renforcée par ses pouvoirs primordiaux. La chaleur semblait se condenser autour de lui, comme s’il portait en permanence le feu des dieux dans ses veines. Ses pas résonnaient avec autorité, et les plus sensibles à la magie affirmaient que sa seule présence troublait les flux mystiques alentours.   Origines. Ankalon ne fut pas un homme ordinaire, mais l’un des derniers représentants des humains primordiaux, ces êtres façonnés au temps de l’Âge de l’Aube, investis par les dieux d’une essence quasi divine. Les sages disent qu’il naquit sous le signe des flammes jumelles, un phénomène céleste où deux comètes incandescentes traversèrent simultanément le ciel. Cet augure fut interprété comme le sceau d’un destin exceptionnel : celui d’un conquérant et d’un fondateur de royaumes. Contrairement aux hommes communs, Ankalon possédait dès son enfance une vitalité surhumaine, une force colossale et une présence magnétique qui lui valurent le respect et la crainte. Ses traits trahissaient son ascendance primordiale : des yeux dorés brillants comme des soleils miniatures, une stature de colosse et une longévité qui dépassa largement celle des autres hommes. Alors que ses compagnons d’armes vieillissaient et faiblissaient, il demeurait vigoureux, comme si le temps glissait sur lui sans prise.   Règne et Ambitions. Fort de ses pouvoirs et de sa vision, Ankalon rassembla les tribus humaines éparses de l’est de Mythrania pour fonder ce qui allait devenir le royaume d’Ankalonie. Il imposa discipline et centralisation, érigea de colossales cités comme Kaeltharn et Sundalar, et fit de son royaume une puissance redoutée. Ses campagnes militaires furent implacables. Sa soif d’expansion ne venait pas seulement de l’ambition humaine, mais d’une conviction quasi mystique : celle que les primordiaux avaient pour mission de dominer et guider les peuples, en héritiers directs des dieux disparus. C’est cette ambition qui mena directement à la Guerre des Quatre Couronnes (27–65 du Premier Âge), où Ankalon affronta Kaern Valskar d'Argendor, Kamaralion Valantyr, et Absolêh Arkh'Sandor. Si son génie militaire lui assura des victoires décisives — comme à la Bataille de la Plaine Écarlate — son règne resta à jamais entaché de la réputation de tyrannie et de soif de pouvoir.   Armes et Symboles. Ankalon maniait une grande épée légendaire, Saldorys, forgée dans les première forges d’Ankalonie par des maîtres artisans inspirés des traditions divines. Cette lame, longue et effilée, était parcourue de veines rougeoyantes comme si de la lave coulait sous son acier. On disait qu’elle avait le pouvoir de consumer les âmes des vaincus, leur ardeur venant nourrir la vigueur d’Ankalon. Son blason était un soleil noir embrasé, symbolisant la flamme éternelle et l’hégémonie qu’il revendiquait. Ses armées marchaient sous des bannières écarlates, et les peuples conquis l’appelaient souvent « le Soleil de Fer ».   Héritage et Légende. La mort d’Ankalon est entourée de mystères. Certains affirment qu’il fut finalement abattu au combat, d’autres qu’il se retira dans les profondeurs de l’Ankalonie, où il reposerait dans un tombeau imprégné de flammes éternelles. Des rumeurs persistantes affirment que son essence primordiale ne fut jamais totalement éteinte et qu’il pourrait, dans un lointain avenir, revenir réclamer son trône. Aujourd’hui, les ruines de l’Ancienne Ankalonie portent encore les stigmates de son règne. Dans les récits populaires, il incarne à la fois la grandeur d’un fondateur et la malédiction d’un tyran, un homme à la croisée de l’humain et du divin, dont l’ambition démesurée précipita la gloire et la chute de son royaume.