Sessions XXII : le Pacte Démoniaque

General Summary

Vidar fut le premier à réagir : il lança un sortilège à la guenaude verte pour tenter de faire sortir ses os de son corps, mais ce fut sans succès car la créature résista sans difficulté à la malédiction lancée par l’oracle. Drark sortit alors de son buisson pour lui lancer une de ses concoctions préférée. À l’inverse de Vidar, cette bombe fut extrêmement efficace car elle s’écrasa sur le visage de la guenaude, qui s’embrasa dans une grande gerbe de feu. Marduk s’avança et se plaça entre ses deux compagnons pour les protéger de son grand bouclier. La guenaude s’approcha alors d’eux et souffla un miasme horrible dans leur direction. Son haleine pestilentielle les prit par surprise, et Vidar et Marduk respirèrent cet air vicié qui leur brûla les poumons. Drark eut le temps de retenir sa respiration pour éviter cette affliction nauséabonde.

Les aventuriers attaquèrent de plus belle la créature, qui encaissa les coups, et qui comprit qu’elle n’aurait pas l’ascendant sur ses assaillants. Elle décida alors de lancer un sortilège qui la rendit invisible, et les aventuriers tentèrent de repérer la direction de ses déplacement. Ils inspectèrent les lieux, mais ne purent déterminer avec certitude l’orientation de sa fuite. Il était fortement probable qu’elle ait pris le portail, car ils ne purent trouver de traces dans la zone qui indiquaient une autre direction. Ils décidèrent de franchir également le portail, n’ayant toujours pas retrouvé Perda.

Ils arrivèrent dans une prairie qui semblait se trouver dans une autre région. L’air était doux et chaud, pas aussi humide que quelques secondes auparavant. Ils comprirent que ce portail les avait emmené à de nombreux kilomètres d’où ils étaient, et qu’ils ne s’agissait probablement plus de la Marche de l’Eau. Au milieu de cette plaine, un grand arbre mort était planté, et une colline les dominait à une centaine de mètres de là. Sur cette colline, ils pouvaient voir qu’un grand mur avait été élevé, sans pouvoir vraiment distinguer de quoi il s’agissait. N’ayant pas d’autre direction, ils se dirigèrent vers cet édifice, et ils se rendirent rapidement compte qu’ils avaient affaire à un labyrinthe. Ils discutèrent quelques secondes pour savoir quelle approche ils allaient utiliser pour ce casse-tête. Marduk proposa de longer un mur afin de ne pas se perdre, mais Drark avait une autre idée en tête. Il utilisa sa corde magique pour grimper sur les murs afin de pouvoir s’orienter dans le dédale. Une fois en haut du mur, il put démarrer le guidage de la compagnie. Après quelques minutes et une légère avancée dans le labyrinthe, il se rendit compte qu’un groupe de quatre minotaures se dirigeait dans leur direction. Il put prévenir ses compagnons et descendit du mur en se cassant la figure au passage, après avoir sous-estimé la hauteur. Le groupe, bien que plutôt enclin à la discussion, se prépara à se battre. Des bruits furieux de minotaures furieux, soufflant de l’air chaud de leurs nasaux, leur parvint clairement, tandis que des cris gutturaux et bestiaux se firent entendre au coin du mur. Ils n’eurent pas le temps de palabrer, les monstres se ruèrent sur eux dès qu’ils les eurent en visuel. Ils avaient été sentis et les minotaures avaient pu les retrouver aisément dans le dédale. Marduk vint s’interposer le premier, pour faire rempart de son corps afin de protéger ses alliés. Il était toujours affaibli par le miasme de la guenaude, mais il comptait bien se battre avec tout son courage. Vidar lança un sortilège afin d’effrayer les bêtes féroces qu’ils avaient devant eux, et Drark sortit son attirail de feux grégeois. Les haches et cornes des minotaures commencèrent à tournoyer, tandis que le le champion déployait tous ses efforts afin de maintenir ses compagnons en sécurité. Il fit tomber le premier à terre, puis mit ses compagnons à l’abri derrière son grand bouclier. Vidar enchaîna avec un coup de marteau bien placé. Drark commença a faire pleuvoir le feu sur les assaillants, et en fit tomber un. Il sentait cependant qu’il fallait accélérer la cadence car les monstres commençaient à passer à travers son rempart. Les haches de minotaures tournoyèrent et tandis que Marduk parvenait à se protéger des coups, le gobelin et le nains prirent quelques entailles tout en battant en retraite pour éviter de se faire découper en deux. Par quelques ripostes bien placées et l’une ou l’autre bombe alchimique de plus, les aventuriers parvinrent à occire deux autres minotaures, et tandis que le dernier tentait de s’enfuir, ils l’attrapèrent afin de pouvoir s’orienter dans le labyrinthe et avoir une monnaie d’échange en cas de négociation.

Après quelques secondes d’interrogatoire, ils comprirent qu’ils étaient des amis de la guenaude, car cette dernière avait fait un marché avec eux et que des personnes avaient été enlevées du village pour alimenter un rituel se déroulant au centre du dédale. Ils se frayèrent un chemin jusque-là, et purent ainsi enfin apercevoir ce qu’ils avaient deviné de loin : sur une petite colline, neuf bûchers avaient été installés, dont un qui avait déjà pris feu. Un chaman du nom de Balock, accompagné de ses deux gardes du corps, les toisaient de la petite hauteur du monticule. Ils purent apercevoir, dans les personnes attachées aux poteaux, Perda, la jeune fille rousse qu’ils cherchaient.

Une négociation ardue s’engagea entre les deux partis. Après un court échange, ils comprirent que la guenaude leur avait livré neufs âmes, pour accomplir un rituel démoniaque leur permettant d’acquérir puissance et immortalité. Marduk tenta en vain d’essayer de les convaincre de mettre fin à leurs projets néfastes, car la cérémonie avait déjà commencée, et elle ne pouvait être interrompue car le point de non retour avait déjà été franchi. Alors qu’ils discutaient, le chaman mit feu à un second bûcher en regardant le groupe d’un sourire mauvais. Un des gardes du corps Les aventuriers étaient hésitant sur la démarche à suivre, ils voulaient mettre un terme à tout cela, mais ils étaient incertains de leur victoire. Les combats contre la guenaude puis les minotaures les avaient affaiblis, et s’ils ne sortaient pas vainqueurs de cet affrontement ou qu’ils devaient battre en retraite, la changeline aux cheveux roux serait perdue à jamais, et ils avaient du mal à envisager cette possibilité. Alors que Balock se dirigeait vers un autre bûcher pour l’allumer, ils décidèrent alors de mettre ce qu’ils avaient trouvé dans la balance des négociations : le cube d’Horadrim contre les âmes des vivants. Cela intéressait le chaman, mais il n’entendait pas les choses de la même oreille : le rituel serait accompli, et chaque âme libérée serait tirée de ses propres rangs de minotaures et sacrifiée. Ils commencèrent à négocier le nombre. Avec répugnance, et parce qu’ils ne trouvaient pas d’autre solution, ils tentèrent de sauver un maximum d’humain… et finirent par tomber sur le nombre de quatre. Ils choisirent alors les plus jeunes, ainsi que Perda. Le minotaure prisonnier fut également échangé, et directement attaché à l’un des poteau à la place d’un villageois.

Une fois l’échange terminé, ils quittèrent les lieux, à la fois soulagés et honteux. Ils sortirent du labyrinthe et se dirigèrent vers le portail pour rentrer au village. En sortant, ils purent constater que l’arbre solitaire n’était plus là. Un sentiment de malaise les envahit. Et si l’arbre était la guenaude ? Ils savaient que ces créatures pouvaient changer de forme, qu’elles adoptaient souvent la forme de jeunes femmes, mais jamais ils n’avaient pensé qu’elle aurait pu se transformer en arbre. Ils franchirent le portail avec un dernier regard derrière eux, avec l’amertume de ne pas avoir réussi à sauver tout le monde, accompagnés des quelques survivants des bûchers.

Ils se dirigèrent vers leur chambre à l’Auberge du Triton, et s’endormirent profondément. Le lendemain, ils décidèrent d’aller avertir les villageois. Ils allèrent rencontrer Hort, ayant compris qu’il était plus ou moins le meneur du village, bien qu’il n’y ait pas de chef à proprement parler. Ils lui confièrent que le village n’était probablement plus un endroit sûr pour y vivre. En effet, lorsqu’ils avaient franchi le portail la veille, ce dernier ne s’était pas refermé, et la guenaude était toujours en liberté. Hort demanda des nouvelles de la jambe de son fils, mais ils ne l’avaient pas pas trouvée.

Alors que la conversation tirait vers sa fin, ils se rendirent compte qu’une épaisse fumée était occupée à s’élever dans le ciel depuis les marais. Un grand nuage gris foncé et noir commençait à assombrir les cieux et une odeur de brûlé se fit sentir dans leurs narines. Les aventuriers jugèrent dans leurs barbes (sauf Drark, qui cracha une insulte aux chiens). Ils ne perdirent pas une seconde : Combien de bateaux avaient-ils à leur disposition ? Était-il possible de faire fuir tout le monde ? Y-avait-il une cloche pour sonner l’alerte ? Quelles étaient les défenses disponibles et étaient-elles efficaces ?
En quelques minutes ils prirent la décision suivante : les hommes valides tenteraient de retenir les minotaures tandis que les autres tenteraient de se sauver par bateaux. Il fallait gagner un maximum de temps parce que partir sans rien signifiait probablement une vie de mendicité pour tous ces gens. Les trois aventuriers se préparèrent au combat, et décidèrent de prendre la porte Nord avec quelques hommes capables de se battre, tandis que le reste irait à la porte Sud, en espérant que cela suffise. Drark, qui s’était posté sur la tour de garde, put voir que Balock se dirigeait vers leur porte, tandis qu’une femme au cheveux blonds, longs et bouclés, accompagnait les minotaures qui prenaient la direction du Sud. Un autre groupe se dirigeait vers la palissade Est. Ils prendraient probablement plus de temps, mais s’il y avait un groupe qui partait dans cette direction, c’était sûrement parce qu’ils étaient confiants de passer d’une manière ou d’une autre. Ce serait un problème pour plus tard.

La fumée épaisse et noire entourait maintenant tout le village. Les herbes hautes des marécages avaient pris feu, et l’humidité ambiante rendait les émanations épaisses et complètement opaques. Drark, sur sa tour de guet, observa les environs à la recherche d’un signe de mouvement. Les autres s’étaient placés derrière la porte et attendaient les dernières instructions afin de savoir comment ils allaient recevoir les assaillants. Des cornes et des museaux franchirent alors l’épais voile cendré que formait la fumée. Une dizaine de minotaures s’avancèrent vers les remparts, la bouche dégoulinant d’un sang noirâtre, les yeux brillants comme des braises et une brume brûlante les enveloppants. Ils maniaient d’énormes épées et haches enflammées, se mouvant avec une grâce démoniaque, faisant frissonner de par leurs déplacements chaotiques et contre nature. Deux créatures foncèrent sur la porte, munies d’un bélier, et se mirent à marteler la porte. Drark en profita pour jeter un feu grégeois sur les assaillants, mais put constater avec colère que depuis leur transformation, le feu semblait ne rien leur faire. Balock riposta en lançant une boule de feu sur le gobelin qui l’évita de justesse en se cachant derrière la palissade de la tour. Les monstres plantèrent alors leurs armes dans les remparts, afin de démarrer un feu qui serait ensuite impossible à arrêter. Il était clair qu’ils ne venaient pas simplement pour tuer les habitants, mais qu’ils comptaient réduire ce village en cendre. Un minotaure empressé n’attendit pas que la porte, retenue par les villageois ainsi que Vidar et Marduk, soit brisée, et escalada la palissade pour s’attaquer aux défenseurs. Il fit tournoyer sa grosse hache et frappa tous ceux qui l’entouraient. Les défenseurs se ruèrent sur lui et un déluge de coups s’abattit sur lui. Avant de rendre l’âme, il cracha du sang bouilli sur ses adversaires, qui brûla chair et tissus sur son passage. En voyant les dégâts de ce sang bruni, ils comprirent que ce combat allait être plus compliqué qu’anticipé. Ils allaient peut-être parvenir à tenir ce flanc, mais si la porte Sud tombait, il leur serait impossible de défendre le village.

La porte céda dans grand fracas. Pour les affaiblir, Drark avait jeté tout ce qu’il lui restait de bombes, aussi diverses soient-elles : bombes putréfiantes, acides, fantomatiques, tout ce qu’il avait sous la main. À court d’infusions alchimiques, il sortit alors une fronde qu’une vieille femme lui avait donné à l’aube des combats. Son mari l’utilisait pour chasser, mais cela faisait fort longtemps qu’il était mort. Elle savait qu’un sorte d’enchantement avait été placé sur celle-ci et désirait qu’elle soit encore utilisé à bon escient. Ils risquaient de ne pas passer la matinée de toute façon. Vidar l’avait examinée, et il vit directement qu’au-delà des runes placées dessus, il était possible de provoquer des déflagrations sonores en la secouant fermement dans le vent. Drark utilisa sa position avantageuse pour déchaîner le pouvoir de sa fronde. En contrebas, les combats faisaient rage pour tenir la porte. Marduk et Vidar mettaient tout en œuvre pour garder les minotaures dans le goulot d’étranglement que constituait la porte. Les monstres étaient assoiffés de sang, complètement méconnaissables comparés à la veille, où ils semblaient capable de raison. Les enragés faisaient tournoyer leurs haches, crachaient du sang et chargeaient dans la mêlées comme possédés par les Abysses elles-mêmes, aiguillés par les ordres du chaman, écoutant ses prières comme des injonctions divines. Les aventuriers comprirent qu’il faudrait couper la tête du serpent s’ils désiraient avoir une quelconque chance de victoire. Vidar commença alors à le cibler avec de nombreux sortilèges, faisant appel à son ancêtre Fafnira pour intensifier la puissance de ses malédictions. Ses yeux se mirent à briller de reflets bleu profond, et il commença à briser les os du meneur. Drark, qui esquiva encore une fois une boule de feu qui lui était destinée, compris alors les intentions de l’oracle et, après avoir éteint le feu qui menaçait la tour de guet, focalisa ses tirs sur le chaman. Ce dernier, furieux de voir que ses sortilèges ne créaient pas autant le chaos et la destruction que souhaité, se lança alors dans la mêlée, promettant à ses ennemis une mort rapide mais douloureuse. Le combat fut intense, et l’énorme épée du chaman trouva des failles dans l’armure du nain qui se mit à saigner, souillé par la lame maudite. Marduk, qui jusque-là avait principalement opéré en tant que garde du corps de ses compagnons, repoussant, mettant à terre ses ennemis et abritant ses alliés, agrippa alors le chaman. Vidar, également aidé par le gobelin qui créait une distraction pour la créature avec sa fronde, en profita pour asséner un grand coup de marteau sur Balock, et on entendit des os se briser sous le poids. Le minotaure se dégagea, et frappa à nouveau tous ses adversaires à portée. La lame rebondit sur le bouclier de Marduk, mais le nain fut à nouveau atteint. Le champion fit une prière à Sarenrae pour empêcher son compagnon de rejoindre le fleuve des âmes une seconde fois, et sortit son épée pour faire déferler la fureur de sa déesse contre ces créatures impies. Le combat était serré, mais le chaman dans sa fureur avait complètement ignoré la prudence. Il était en mauvaise posture et assailli de toutes parts. Les aventuriers parvinrent à le mettre à terre, le marteau des Odeson dans l’épais crâne du bovidé. Cela créa un mouvement de panique chez les minotaures qui battirent en retraite. Le groupe regarda alors autour d’eux. Ils avaient tenu, et maintenu en vie la plupart des défenseurs qui les aidaient, mais quand le regard se porta vers la porte Sud, la fumée et les flammes qu’ils purent voir leur confirma que cela ne se passait pas aussi bien à l’autre porte. Ils n’avaient pas non plus le temps et le matériel pour réparer la porte et ils le savaient, les minotaures s’étaient enfuis temporairement, ils n’avaient qu’à attendre que l’autre partie du village tombe pour revenir à la charge et prendre en tenaille les survivants. L’épée de Damoclès était prête à tomber, cela n’était plus qu’une question de minutes...

Date du Rapport
09 Jul 2023
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