Session XII : La Grande Roue de la Fortune

General Summary

Le corps de l'hydre reposait à terre, encore chaud et brûlant de toutes parts. Une petite tête d'ysoki apparût d'un des tunnels menant à la grotte des nappes phréatiques.

"Est-ce que tout va bien ? Est-elle morte ?"

Les aventuriers confirmèrent que la bête était bien décédée et qu'il pouvait venir en toute sécurité. Ils furent conduits aux portes du Terrier et attendirent que Rinzi les rejoingnent. Ils avaient accompli leur part du marché, il était temps qu'il accomplisse la sienne. Avec précaution, il leur tendit un parchemin sur lequel était dessiné de manière assez sommaire le chemin menant au Temple de Norgorber. Il avait gribouillé aussi les croquis correspondant aux salles qui avaient été creusées.

"Voici le plan qui mènera au Temple. Nous n'avons pas l'habitude de rompre une clause de confidentialité, alors ne dites pas que cela vient de nous. Voici les salle qui ont été creusées par les ysokis, dit-il en pointant de son petit doigt griffu les trois salle circulaires menant à l'énorme salle rectangulaire qui suivait, mais je ne sais pas exactement s'il y a eu des agrandissements ou des ajouts de salle. Nous ne nous sommes pas occupés des aménagements. Il y a de fortes chances que s'ils ont construit des structures en pierres, ils aient fait appel à des nains. Prenez garde, je sais que les ombres gardent leur lieu sacré avec de nombreux pièges. Bonne chance."

Ils constatèrent que le Temple du gardien des secrets était dans le nord du Quartier de l'Élixir, juste en dessous du Fort de l'Aube, à l'ouest des flots du Sav. Ils remercièrent Rinzi et sortirent du Terrier pour panser leurs blessures. Ils décidèrent de faire cela au Dernier Godet, afin d'attendre Odrin qui devait supposément passer par là après son travail à la mine. Une fois arrivé et servis par Gretha, la grosse tenancière de cet établissement très modeste, Thorvak en profita pour s'adresser au gobelin.

"J'ai quelque chose à t'avouer. À vrai dire, c'est moi qui ai empoisonné ta boisson avant la course."

Drark, qui avait remarqué cela, resta silencieux afin de laisser le nain s'expliquer.

"J'ai été payé pour mettre du poison dans la boisson d'une équipe comportant un gobelin. Cependant, les instructions parlaient d'un gobelin accompagné d'un orc. Quand j'ai vu qu'en fait tu n'étais pas la cible, c'était trop tard, j'ai juste pu éviter ton compagnon d'en boire. J'ai donc pris ta place pour éviter que ton équipe soit disqualifiée. Vu qu'au final il ne s'agissait que d'un petit malaise, je ne comptais pas en parler, mais avec toutes ces histoires de paris truqués et les Corbeaux du Crépuscule, je pense qu'il est nécessaire que je le mentionne pour éclairer le mystère. J'ai peut-être fait une erreur, mais je suis de votre côté."

Drark lui posa quelques questions en retour : serait-il capable de retrouver la personne qui l'avait payé ? Quelle avait été la méthode de payement ? Thorvak expliqua qu'ils fonctionnaient via des mendiants, afin d'utiliser des intermédiaires qui n'avait rien à perdre. Oui, il pourrait sûrement le reconnaître s'il le croisait. Il avait reçu la moitié de la somme en avance et il ne toucherait pas l'autre moitié car il n'avait pas honoré son contrat. Il était prêt à utiliser une partie de ses gains pour racheter des bombes, élixirs et mutagènes en prévision du combat à venir dans l'arène. En effet, l'alchimiste avait utilisé presque toutes ses bombes et le combat n'était plus que dans quelques heures.

Odrin arriva alors dans la taverne. Les aventuriers, après s'être assuré qu'il ressemblait bien à la description, l'invitèrent à boire une bière avec eux, ils payeraient ses boissons pour le dérangement. Cet argument le convinquit. Ils le questionnèrent alors sur le pari. Le vieil ouvrier était dans l'incompréhension totale. Il jura qu'il n'avait pas fait de pari, qu'il n'avait pas l'argent pour cela, et qu'il n'avait pas le temps ni l'énergie d'aller voir les courses ou les combats à la Grande Roue. Ils remarquèrent qu'il ne portait pas le collier avec le portrait de la jeune femme comme expliqué par le preneur de paris. Les aventuriers lui demandèrent de les accompagner afin de vérifier qui avait usurpé son identité et le dénoncer. En discutant avec le vieil homme, ils apprirent également que cette arène s'appelait la Grande Roue de la Fortune, car une personne était tirée au hasard dans le public pour gagner un jackpot. Cette tradition venait des essais de populariser les jeux dans l'arène, pour attirer le public après la construction onéreuse de l'édifice. Cette tradition était restée, même si elle n'était pas supposée durer éternellement. Il accepta mais décida alors de s'inscrire pour avoir une chance de gagner la somme.

Une fois arrivés à l'arène, ils demandèrent à voir le responsable des prises de pari. Kalkuc accepta de les voir et ils purent exposer la situation problématique. Alors qu'il trouvait leurs inquiétudes comme une certaine paranoïa, ils parvirent à le convaincre de prendre des mesures, aidés par le sauf-conduit fourni par Hargis. Le postulat était que si les personnes derrière le pari étaient les mêmes que pour Harkian Monite, il y avait de fortes chances qu'Odrin ne vive plus très longtemps après les combats. Il fut décidé qu'il resterait avec Kalkuc le temps des combats, entouré de la garde personnelle du responsable. De plus, des instructions seraient données aux preneurs de paris pour qu'ils tentent de l'arrêter s'il venait se présenter pour réclamer sa mise.

Maintenant que cela était réglé, ils prirent la direction des Cuves de l'Entropie, car Drark était à sec d'un point de vue des potions. Étant donné que Thorvak connaissait le propriétaire, Gladant Spireane, ils auraient peut-être des prix avantageux. Une fois arrivé dans l'Antre des Protéens, ils s'arrangèrent avec l'alchimiste, marchandant pour obtenir des élixirs, des mutagènes, et la possibilité de réaliser des bombes artisanales, plus instables, mais néanmoins sûrement nécessaire pour un combat complet.

Ils prirent ensuite la direction de la Grande Roue et se préparèrent au combat : Drark et Tim prirent des mutagènes de vif-argent, tandis que Marduk ingéra un mutagène du juggernaut. Ils appliquèrent le poison précédemment acheté sur leurs armes. Les grilles furent levées et le combat débuta sous les acclamations de la foule. Il s'agissait d'un combat dans une arène constituée d'une fosse au centre, traversée par un pont, et d'une grande zone autour où des piliers étaient placés, pouvant accorder une certaine couverture. De l'eau était déversée de par les bords de l'arène et venait couler dans la fosse, pouvant emporter les combattans maladroits. Les aventuriers affrontait les "Frères du Clan du Loup". Ils semblaient venir de la Marche de Pierre. Le groupe était composé d'un rôdeur, d'un moine, d'un barbare et d'un druide.

Le druide fut le plus vif, et il commença par se mettre à couvert et puis enchanter les pieds du barbare, lui permettant de filer comme le vent. Baltazar avança de quelques pas pour couvrir ses compagnons, et se prépara à mettre le premier venu à terre. Le barbare fut cette personne. Il chargea comme un buffle vers l'iruxi qui s'était avancé. Baltazar le manqua de justesse, et se prit en retour un énorme coup d'épée qui lui trancha le torse avec violence. Le moine profita de l'engagement pour contourner le front et s'en prendre à la ligne de fond, plus précisément à l'alchimiste. Il sprinta et décerna à Drark deux coups de poing bien placés qui l'entamèrent sévèrement. Le rôdeur siffla son loup qui partit prendre en tenaille les deux tireurs, et s'attaqua au nain armé de son arbalète, tandis que le maître restait à distance pour utiliser son arc. Marduk s'avança alors pour venir en aider à son compagnon, reconnaissant que le barbare semblait le plus dangereux. Il le mit à terre sans grande difficulté, armé uniquement de son bouclier pour le moment. Derrière lui, Drark comprit qu'il était en difficulté : le moine et le loup étaient sur eux mais le champion et le ruffian ne pouvaient rien pour lui, occupé à prendre en charge la mastodonte de combat. Il prit donc la tangente et se dégagea du combat, puis riposta avec un de ses feux grégeois. Il frappa le moine en pleine figure et le disciple prit feu instantanément. Tim fit de même avec le loup, se trouvant alors dos à dos avec Drark, et tira sur l'animal devant lui. Le druide enchaîna en lançant un sortilège pour agrandir le barbare, qui reçu plusieurs coups de Baltazar qui tenta de lui rendre la pareille. Le barbare se releva, passa en rage bestiale, ressemblant de plus en plus à un loup. Ses poils poussèrent à une vitesse incroyable, des griffes et des dents grandirent dans sa bouche qui ressemblait de plus en plus à une gueule. Il tenta d'achever l'iruxi et de le mettre hors combat, ce qu'il manqua de faire, mais de peu : l'homme-lézard dégoulinait de sang et il n'en aurait plus pour très longtemps à ce rythme. Marduk profita de l'inattention du combattant pour lui mettre une balayette, puis se rua vers le druide pour tenter de l'entraver, mais ce dernier fut trop vif. Le moine, encore brûlant, tenta de finir le gobelin, entrant finalement en posture du loup pour achever sa proie, mais le gobelin tenu bon, encaissant les coups sans fléchir. Il répondit en le bombardant à nouveau de feu grégeois, le mettant hors d'état de nuire. Après cette action héroïque, le rôdeur l'acheva d'un tir d'arc bien placé. Le combat était maintenant avec un équipier de moins dans chaque camp. Les aventuriers comprirent qu'il était temps de se focaliser sur l'un ou l'autre adversaire afin de diminuer le nombre de menaces. Ils se concentrèrent sur le barbare, le criblant de carreaux et le matraquant de poing clouté, puis sur le loup, pour ne laisser que le rôdeur et le druide. Les flots commençaient à faire pas mal de remous et les deux adversaires en question furent tirés vers le centre de l'arène, les forçant à faire des choix agressifs et téméraires. Le champion prit le temps de soigner le ruffian pour repasser à l'attaque sans risque de tomber inconscient. Le druide se transforma en loup et se jeta sur Marduk, l'ayant engagé. Le rôdeur tenta de l'aider en prenant en tenaille ses adversaires. Malheureusement pour eux, les aventuriers étaient encore trop résistant et leur tentative désespérée de retourner la balance en leur faveur fut soldée par un échec. Baltazar acheva le druide d'un coup extraordinaire avant qu'il ne puisse tenter quoi que ce soit en forme de loup, et le rôdeur tomba juste après. Le combat était remporté !

Les aventuriers n'auraient pas le temps de sympathiser avec leurs concurrents, ils devaient se dépêcher d'aller voir si Odrin allait venir récupérer sa mise. Ils foncèrent aux guichets, Drark et Marduk fendirent la foule, tandis que Thorvak se posta en guetteur sur une caisse de bois. Une fois arrivés aux guichets, non sans peine, ils demandèrent aux gardes si le vieil homme était venu chercher ses gains. Le message fut relayé rapidement aux preneurs de paris et il s'avéra que dans le chaos, Odrin venait de réclamer son dû sans être arrêté. En effet, ils virent le crâne chauve de l'ouvrier s'éloigner dans la foule excitée. Marduk et Drark foncèrent sans attendre perdre une seconde. De sa position, Tim tenta de leur indiquer la direction. Ils lui tombèrent dessus avant qu'il ne puisse s'échapper et l'emenèrent dans une salle fourni pas Kalkuc pour l'interroger. Le responsable fut dépêché, et les deux Odrin se retrouvèrent dans la pièce pour passer aux questions. Les aventuriers les questionnèrent, essayant de distinguer qui était le menteur, et qui était l'imposteur. Ils étaient pratiquement raccords sur tous les points. Le Odrin qui venait d'aller chercher sa mise possédait le pendentif qui avait été mis comme gage, tandis que l'autre Odrin ne savait aucunement de qui cela pouvait être. S'agissait-il d'un sortilège ? D'un clone ? Ou d'une autre duperie ? Ils commençaient à perdre patience mais avaient le sentiment que le Odrin qui était venu chercher la mise dégageait une certaine ambiguïté. Ce dernier soutenait qu'il était bel et bien Odrin, qu'il n'avait rien à voir avec une quelconque organisation, et qu'il avait misé toutes ses économies de ces dix dernières années suite à un songe qui lui était apparu durant la nuit. Ils le questionnèrent alors sur les Corbeaux du Crépuscule, soutenant qu'ils n'avaient aucune envie de leur faire du mal, et qu'ils comptaient rester en dehors de leurs affaires d'arnaques, mais qu'ils désiraient parler à Mirzini. Tant bien que mal, ils réussirent à glâner quelques informations, dont l'endroit qui leur faisait office de quartier général : la Dernière Goutte, une taverne du Quartier de la Roue. Ils libérèrent le premier Odrin, qui essaya de gratter une partie de la somme gagnée durant les paris. Sa famille, et particulièrement son fils, en aurait bien besoin. Cette affaire ne fut pas réglée, et le vieil homme dépité leur demanda de ramener au moins une partie de cet argent chez lui ensuite. Après tout, la somme avait été remportée au nom d'Odrin ! Alors qu'ils se dirigeaient vers la taverne, Marduk se demanda s'ils avaient fait le bon choix, s'ils avaient pris le bon Odrin...

À l'approche de l'établissement, ils décidèrent de suivre un certain plan d'action : Drark irait en premier, pour passer inaperçu, tandis que Marduk entrerait avec Odrin. Thorvak, lui suivrait un peu après, histoire d'arriver en renfort surprise au cas où les choses tournaient mal. Le gobelin alla en éclaireur, s'installa à une table, et attendit, une bière à la main. Marduk et Odrin franchirent quelques minutes plus tard la porte, qui se referma d'un coup sec derrière eux...

Date du Rapport
19 Feb 2023
Lieu principal
Lieu Secondaire

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