Sajuuk
Sajuuk est la divinité principale de Kharak, particulièrement vénérée dans l'hémisphère nord. Bien que son culte remonte aux origines de l'histoire connue, ses origines exactes sont perdues. Il est communément appelé le Grand Architecte ou Celui Dont La Main Façonne Ce Qui Est. Au fil des siècles, la perte des savoirs ancestraux a mené à de multiples interprétations théologiques, souvent opposées.
Pour nous tous, Sajuuk est notre étoile. Sa lumière divine alourdit les sables de notre planète, dispensant à la fois châtiment et bénédiction. Ce feu brûlant est un don paradoxal : l'énergie qu'il nous accorde est aussi celle qui nous consume. Chaque jour, son regard ardent nous met à l'épreuve sous sa chaleur implacable ; chaque nuit, sa clémence nous libère dans la fraîcheur des ténèbres. Sajuuk est l'œil scintillant qui nous observe sans répit, punissant et bénissant dans une danse éternelle.
Interprétations Historiques
Les cultes des Kiiths Gaalsien, Somtaaw, Siidim et Ferriil sont considérés comme les quatre piliers historiques de la foi en Sajuuk. Leurs doctrines ont façonné l'histoire de Kharak.
- La doctrine de Kiith Gaalsien : Pour ce kiith autrefois extrêmement puissant, les Kharakides furent placés par Sajuuk sur cette planète désertique pour y endurer la souffrance.
Cette condition était vue soit comme une punition pour une faute originelle, soit comme la nature même de l'existence voulue par Sajuuk.
Leur code religieux strict, le Décret de Kah'a, exigeait une humilité absolue, l'acceptation sans faille des épreuves et une obéissance rigoureuse aux rituels. Toute tentative d'améliorer son sort était considérée comme une arrogance hérétique devant être châtiée.
- La foi de Kiith Somtaaw : Les Somtaaw vénéraient Sajuuk sous un autre nom et un autre aspect : Jakuul, un puissant dieu guerrier imaginé brandissant une épée rougeoyante et menant des armées célestes étincelantes.
Ils perçoivent leur présence sur Kharak comme une épreuve de force et de volonté, un test visant à déterminer si les Kharakides pouvaient devenir les égaux de leur dieu.
Les légendes Somtaaw mentionnent que Jakuul aurait lui-même gravé les énigmatiques Rouleaux de Métal Stellaire, des reliques sacrées d'une valeur inestimable.
- Le dogme de Kiith Siidim : Bien que leurs pratiques religieuses antérieures soient mal connues, le Kiith-Sa Sasaraad imposa une transformation suprémaciste de leur foi.
Il promulgua un dogme affirmant que seuls les membres de Kiith Siidim possédaient une Origine Divine. Tous les autres kiithid n'étaient, selon cette doctrine, que des Gritiidim ("le Peuple des Sables"), des êtres inférieurs nés de la poussière de Kharak.
- L'énigme de Kiith Ferriil : Ce kiith, aujourd'hui disparu, exerça une influence spirituelle prépondérante sur une grande partie du Nord entre 255 KDS et 350 KDS.
Suite à sa disparition, la nature exacte de sa doctrine nous échappe. Les rares fragments de textes qui leur sont attribués sont obscurs ou rédigés dans des dialectes anciens intraduisibles.
Ce que nous savons d'eux provient principalement des références critiques faites par leurs rivaux.
Croyances à l'Ère de la Raison
Les incompatibilités entre les doctrines Siidim et Gaalsien furent la cause principale des Guerres d'Hérésie, une période de conflit total qui a redéfini la société kharakide. L'une des conséquences majeures de cette ère de violence fut la Grande Migration du Sud, durant laquelle Kiith Paktu et d'autres réfugiés fuirent le Nord pour fonder une nouvelle société. Dans le Temps de la Raison qui a suivi, bien que la pensée athée ou agnostique progresse, le culte de Sajuuk s'est adapté en plusieurs courants modernes
- Le courant S'jet : Répandu chez les S'jet et les Kaalel, ce courant rationaliste ne considère pas Sajuuk comme une divinité, mais comme une figure historique kharakide. Son "œuvre" se trouverait dans les ruines et les artéfacts. La vocation de ce courant est d'apprendre de lui en cherchant à comprendre ce qu'il a façonné.
- Le courant majoritaire moderne : Dérivé de la foi Somtaaw, il prône l'humilité, le courage et la protection du Kiith. Il enseigne que les Kharakides doivent endurer l'épreuve de Kharak, car un jour Sajuuk viendra sauver les plus dignes.
- Le courant du Sud : Centré sur la figure de Majiir Paktu, considéré comme un prophète qui a réussi l'épreuve de Sajuuk en guidant son peuple vers une terre promise. Pour ses adeptes, le Sud est un paradis qu'il faut protéger. Le dogme se focalise sur le respect de la nature et de la terre sacrée dont ils sont les gardiens.
- Le dogme Doine : Parfois qualifié de "Néo-Gaalsien", ce culte secret croit que les vices des Kiith provoquent l'avancée des sables. Il prône une humilité quasi absolue dans le but de restaurer Kharak en un paradis. Le développement spatial est vu comme une insulte à Sajuuk ; le ciel est son domaine, et les Kharakides, ayant gâché le monde qu'il leur a donné, doivent se purger pour mériter de le reconstruire.
Principes Fondamentaux
Bien que chaque courant ait ses propres nuances, plusieurs principes fondamentaux communs se retrouvent dans la plupart des pratiques du culte :
- Le Travail comme Prière : L'acte de construire, de maintenir et de réparer est en soi une forme de dévotion.
- L'Ordre contre le Chaos : Le désert est perçu comme le chaos. Les villes, les Transporteurs, et les structures sociales comme le Kiith, sont des bastions d'ordre.
- La Connaissance comme Révélation : Comprendre les lois de la physique, la météorologie ou la géologie, c'est déchiffrer le plan de l'Architecte.
- L'Humilité face au Désert : La reconnaissance de la fragilité de la civilisation face à la puissance de Kharak. Ce principe, enseigne l'acceptation des épreuves comme faisant partie du plan de Sajuuk.
- Le Sacrifice pour le Collectif : La survie du Kiith prime sur celle de l'individu. Le sacrifice de ressources, de temps, et parfois de sa vie pour le bien commun est considéré comme un acte de dévotion.
Rituels et Lieux de Culte
Les rituels sont économes en ressources et intégrés à la vie quotidienne. Ils incluent la bénédiction des outils, les prières pour l'eau et les vœux de voyage. Les cérémonies communautaires marquent les fondations de nouvelles constructions et célèbrent la fin des saisons difficiles, comme Huur'an (la Saison des Vents).
Les temples sont rarement des édifices opulents, mais des lieux à haute valeur symbolique. Il peut s'agir d'édifices religieux, de monastères d'archives, d'ateliers ancestraux ou de structures naturelles impressionnantes. Des institutions comme les Crèches Technologiques possèdent également une dimension sacrée, liée à la préservation du savoir du Kiith.
Le Signe de Saajuk, un très ancient symbole pour representer le Grand Architecte






