Salut des statues des allysthasiologistes (a- li-sta-zio-lo- jist)
La révérence académique de l'A.I.E.A.
L'humilité s'enseigne, comme toutes les compétences. La conscience hiérarchique, comme le présentent les directeurs de l'Académie Impériale, est même une compétence très importante pour l'Académie Impériale d'Eminence Allysthasiologique (A.I.E.A.). Si elle se passe de leçons, elle circule à travers toute la culture de l'Académie. C'est l'enseignement de cette révérence, surtout envers ses supérieurs intellectuels, qui est soulignée la première pour parler de cette drôle de tradition.
Au nombre de trente, les statues des allysthasiologistes sont saluées individuellement tout au long de l'année, lors de cérémonies dédiées. Mais leur salut ne se limite pas à ces saluts collectifs. Il est aussi important de s'incliner devant leur groupe chaque fois qu'on leur fait face. Les règles entourant la salutation de ces statues sont nombreuses, à l'image des moeurs de salutation envers les différents rôles infernaux.
Histoire
Instauré à la première inauguration de ces statues, le salut des statues était alors un évènement rare, ponctuel et très cérémonieux. Il avait lieu une à trois fois par an, était annoncé à l'avance et faisait l'objet d'une journée autour du rituel. Loin de porter la majorité de "l'apprentissage de la révérence", ce salut était plutôt associé à l'histoire de l'allysthasiologie et à la reconnaissance de la direction. La tradition existait surtout pour prouver les capacités de l'administration à faire obéir ses élèves à toutes sortes d'ordres étranges, comme pourrait s'en vanter une école pré scission.
Exécution
Si les circonstances du salut et le rôle du saluant influencent les moeurs exactes à suivre pour les salut, il existe des tendances globales. Par exemple, le salut individuel est préféré. Ainsi, le saluant doit s'incliner et se présenter à chacune des statues.
Variations
Traditionnellement, les non-diplômés doivent avoir leurs jambes sur le sol, de la cheville au genou, et leurs deux bras dans leur dos. Ils doivent se pencher jusqu'à perdre de vue la statue, puis la saluer par son nom et certains de ses exploits. On attend d'eux une très grande humilité, une tendance plus courante aux offrandes et beaucoup de cérémonies.
Les diplômés peuvent se permettre de rester debout et doivent seulement s'incliner, mains dans le dos, en citant le nom de la statue et des exploits supérieurs aux leurs. La comparaison volontaire avec chaque statue est très importante.
Le salut précédent ou suivant un examen, une présentation exceptionnelle ou des vacances doit être complète et individuelle. Elle doit être faite de façon solennelle et révérencieuse, dans une tenue appropriée. Des offrandes peuvent être brûlées à ces occasions, que ce soit dans le braséro commun, ou individuellement. Cela dit, faire des offrandes individuelles à moins de la totalité des statues peut être mal vu.
Le salut lié à un simple passage peut être commun, effectué de plus loin. Au lieu de nommer chaque statues et leurs exploits, le saluant peut alors simplement remercier le destin d'avoir offert aux mondes de telles personnes de science, en citant une chose qu'iel leur doit.
Composants et Outils
Placés au centre de ce rituel, les statues des allysthasiologistes sont devenues un élément majeur, iconique, de l'expérience "A.I.E.A.". Construites comme symbole de l'autorité du nouveau directeur, de changement, et de respect pour l'histoire de la pratique, ces statues ont pris une importance plus grande encore depuis la nomination de sa majesté impériale infernale le prince Sibyen Hell'U. Leur association avec l'apprentissage et le quotidien n'a, en effet, jamais été aussi forte.
Participants
Le salut des statues des allysthasiologistes fait partie du règlement intérieur de l'A.I.E.A.. Tous les étudiants et le personnel de cette académie doivent s'y soumettre, selon des conditions propres à leur rôle. Même les visiteurs devraient, par principe de politesse et de respect des règlements locaux, pratiquer cette tradition.
D'ailleurs, la pratique (ou l'absence de celle-ci) du salut de la part d'un candidat aux examens d'entrées peut influencer les résultats de ce dernier. En effet, la "révérence hiérarchique" est une des "compétences comportementales" évaluées.
Je m'incline devant eux aussi, tu sais. C'est tout naturel. Aucun de nous ne leur est même égal, Perceval, alors non, je ne peux pas te dispenser. Imagines l'effet sur ma réputation : tu aurais l'air au-dessus de moi.
Le personnel a un rôle sensiblement plus important dans ce rituel. En effet, lors des évènements majeurs, le personnel effectue le salut avant les étudiants. On peut y voir une forme d'exemple. Additionnellement, cet ordre force les étudiants et les visiteurs à observer la supériorité des statues, allant jusqu'à dépasser le corps professoral (souvent décris comme tout puissant à l'Académie Impériale).
Respect
Avant chaque examen, après chaque examen, avant de partir en vacances, à la reprise des cours, quand une assemblée à lieu devant elles, quand un allysthasiologiste visite l'école et à chaque fois qu'un étudiant passe devant, un salut doit être effectué. Evidemment, chacune de ces circonstances comprend son propre jeu de règles. Et, tout aussi évidemment, bon nombre de ces règles sont perçues comme absurdes par au moins le quart des étudiants de l'A.I.E.A., qui ne les pratique surtout que pour rester scolarisés dans leur académie.
Importance
Ce rituel fait parti de la vie quotidienne des étudiants et du personnel de l'A.I.E.A. mais, pour autant, il n'en est pas moins symbolique. La façon dont il est pratiqué, l'état d'esprit auquel il s'accompagne, les détails qui l'entourent, évoluent au fur et à mesure que le pratiquant évolue lui-même. Plein d'espoir, d'appréhension, de la révérence innocente de l'ignorant au début, il mue vers une habitude rassurante, le rappel quotidien de sa place. Il offre un cadre, un objectif et une limite, tout à la fois. Pour ceux qui le pratiquent, il finit toujours par revêtir une certaine importance, ne serait-ce que par la place qu'il prend.
Me fais pas croire qu'il n'y a pas une petite partie de toi qui l'aime bien, ce petit théâtre impérial. Tous ces gens à genoux devant une certaine statue. Si, je suis sûre que c'est ton truc. Tordu, va.
Pour ceux qui ne l'ont jamais pratiqué, ce rituel paraît souvent ridicule. Il est pointé du doigt comme un outil d'endoctrinement. Parfois, il est souligné comme signe que l'A.I.E.A. tiens plus de la secte que de l'école. D'autres fois, il est singé par des envieux, devant d'autres statues. Ce mépris, bien qu'interdit dans l'Académie Impériale et, selon son degré, interdit tout court, est assez répandu pour être la norme des non pratiquants.

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