Zark senf

Malgré sa ressemblance à une arme ulcane, Zark senf utilise du bronze d'arsenic, un matériel inutilisé par les forgerons ulcans. Il en est de même pour les fioritures en scriclu, qui requiert une expertise artisanale peu courante.

L'utilisation du scriclu à des fins ornementales n'est pas inusité chez les Yhmassans, mais ils ne manufacturent que très rarement des épées à deux mains, et jamais en bronze.

Les motifs utilisés ne ressemble pas à ceux habituelements appliqués aux armes ulcanes, ni aux yhmassanes.

La première mention de la Zark senf provient d'un passage du Ruinbog, dans la saga de Wilgarth "le sans-peur". Le texte raconte comment le héros éponyme brandit une épée dorée au cours de son ultime bataille face aux Ankhétarois. La chute de Wilgarth est reliée à l'or de l'épée, une évidence de l'influence de Kroiq, non seulement sur le héros, mais sur le peuple ulcan entier.

Et alors Wilgarth leva la lame née de l’orgueil des hommes,
l’épée dorée que nul sage n’aurait osé éveiller.
Son éclat perça les nuées comme l’œil d’un dieu jaloux,
et l’ombre de Kroiq s’étira longue et vorace
sur les champs que l’Ankhétarois profanait de son pas.

— Sage de Wilgarth le sans-peur

Quelques années plus tard, la Zark senf refait surface dans une chanson Ankhétaroise. Xalath, dit tranchant d'or, tombe au combat contre des brigands Thuyens. Le texte décrit une série de maladresse causée par un mauvais élan de l'épée qui résulte en la mort de son porteur.

Et l’or l’avait juré maître des destins,
Mais l’acier glissa comme un songe brisé,
Son pas s’égara sous un ciel chagrin,
Le fil mordit la chair de son porteur,
Le fil but la vie du conquérant voleur,
Et le ciel pleura d’un silence chagrin,
Ainsi périt l’or lorsqu’il crut trancher,
Et l’or jura l’homme esclave des destins.

— Complainte de Xalath

La Zark senf refait surface plusieurs années plus tard dans les chroniques de l'Empire d'Ankhétatir. Après des vagues de raids Nomades sur les frontières de Thuya, un nouveau clan Vavar gagne en notoriété: le clan de la lame dorée. Toutefois, les bonnes fortunes de ce clan ont rapidement tournées et toute mention disparait des archives quelques années plus tard.

Au même moment, des nouveaux cris de guerre Mookaïs apparaissent en Lotanie, suggérant le malheur qui accompagne l'infâme épée jaune moutarde.

Cornes émoussées, coeur de cendres et armes jaunes !

— Raillerie Mookaï

Au cours des siècles subséquents, les rumeurs d'une épée dorée parcourreront les multiples marchés et bazaars des Plaines centrales. Parallèlement, la légende d'une épée maudite se répand au même rythme. Au cours du septième siècle, des histoires d'aventuriers naïfs ou de marchands conscients tentant de se débarasser d'une épée malchanceuse à tout prix se multiplient.

La dernière mention officielle de Zark senf provient de la Grande guerre Centurienne, où un commandant Urvars qui, par pure coincidence se nommait également Xalath, offre l'épée à Emonia en guise de reddition.

Le dernier propriétaire connu de Zark senf est Miroslav Cherkny, qui l'a balancé dans les hautes herbes de la Vallée de Ravel en prenant la fuite.

Plusieurs sont sceptiques quant à l'existance de la Zark senf. Selon eux, l'épée sert de métaphore contre la cupidité. D'autres y voient une variation sur "tout ce qui brille n'est pas d'or", une comparaison amplifiée par la couleur jaune distinctive.

La présence de scriclu comme motif ornemental cimente l'infamie de l'épée. Comme quoi toute association à ce métal est nécessairement négative.