Shayannah Lamory dite "le Croc"

Shayannah "le Croc" Lamory vit le jour dans une famille modeste, dans un hôpital rudimentaire en 2142. Accompagnée de ses deux frères et six soeurs, elle était encore jeune lors de l'installation dans l'épave, elle travaillait ensuite avec ses parents à la rénovation du bateau depuis son plus jeune âge. Son père, Farid, était un modèle de douceur, n'avait jamais ne serait-ce qu'haussé la voix contre ses enfants, qu'il adorait. Sa mère, Amandine, ancienne esclave combattante d'arène, était connue pour ses colères fracassantes. Elle était grande (1m87), si fine qu'on aurai pu la croire maladive, ce que détrompaient ses grands yeux noirs profond. Sa peau était noire comme le charbon et ses longs cheveux étaient finement tréssés jusqu'à sa taille. Ils étaient bien sur passés sous sa ceinture, une chaine dorée, comme il était à la mode de l'époque.   Tout bascula le 25 Juin 2160, lors de La nuit des morts. Alors âgée de 18 ans, Shayannah vit sa famille périr au complet devant ses yeux. L'attaque des goules, surgit en pleine nuit, comme vomie par le désert. Sa famille dormait alors sur le lieu même de leur labeur, dans une ancienne salle des machines, et n'eurent aucun échappatoire à la faim des morts. Elle même était chez son amante de l'époque (dont l'Histoire n'a pas retenu le nom) et ne pu qu'assister, impuissante, à l'horrible scène.   Alors montée en haut du Lamoricière, pour échapper à la mort, elle aperçu une lueur dans le désert. Y voyant un espoir, elle se saisit d'une barre de fer, et se créa un passage dans la horde, frappant, mordant, et surtout, courant vers la lueur. Ce fut ainsi elle qui rencontra pour la première fois des marchands Maliens, qui comprirent bien vite la situation, et volèrent au secours de la colonie. La bataille dura presque 5 jours, le temps de nettoyer le bâteau et les environs. Les marchands, ainsi que Shayannah fûrent célébrés, et la Constitution fût créée, scellant l'amitié avec les marchands par la même occasion.   Shayannah, après avoir participé aux funerailles de sa famille, ne porta plus que du blanc toute sa vie, couleur du deuil à Lamorici. Elle repartie avec les marchands, et les Lamoriciens pensèrent ne jamais la revoir.   Il est difficile d'avoir une estimation réaliste de ses activités pendant les 10 ans qui suivirent, mais, un jour de 2170, elle revint, accompagnée de marchands Touaregs, cette fois. Elle avait pendant son absence appris une dizaine de langues, et noué des partenariats commerciaux à travers tout le Tenere. Le grand marché de Lamorici était né.   Elle fonda par la suite l'ordre des Alharis, pour répondre aux demandes des marchands de sécuriser les routes de commerce. Guerrière patiente et tenace, elle était connue pour son habileté avec un fusil, et appris aux Lamoriciens l'art de l'embuscade. Elle enseigna ainsi aux premiers Alharis comment se recouvrir de sable et rester immobile des heures, comme communiquer avec des miroirs ou de la fumée sans se faire remarquer, et autres tactiques apprises au cours de ses voyages.   Elle passa ainsi une vingtaine d'années à protéger l'Oasis, acquérant par la même une réputation redoutable auprès des pillards, qui la surnommaient "le Croc", référence au collier qu'elle portait constamment, chaine argentée épaisse qui portait une griffe énorme. Jamais elle n'a raconté quoi que ce soit sur ce collier, mais le message était relativement clair.   Alors que vinrent ses vieux jours, elle renonça à sa place chez les Alharis, et un siège permanent lui fut offert à l'assemblée. Le réferendum fût houleux, et il n'est pas certain qu'elle désirait réellement le poste. Elle participa ainsi à la vie politique de la ville, relativement discrète, jusqu'à sa mort, dans son sommeil, en 2220.   Ses funerailles durèrent plus d'une semaine, et des marchands issus de tout le Tenere vinrent lui rendre hommage. Encore aujourd'hui son mythe perdure et de nombreux Lamoriciens portent un collier portant une griffe, souvent en ivoire, en son honneur.
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