Népale
Aussi nommée “Voile de terreur”, la Népale est la brume endémique du Llahe la plus rare. Pourtant, il suffit de la mentionner pour provoquer un frisson chez les habitants du Miroir Brisé. Elle leur a d’ailleurs inspiré un certain nombre de légendes et autres contes effrayants qui animent parfois leurs veillées. Considérée comme la menace ultime, la plupart vous diront qu’ils préfèreraient faire face au Solsarion plutôt que d’avoir l’horreur de faire un séjour de quelques secondes dans l’un de ses bancs laiteux.
Aspect & comportement
La Népale peut être facilement comparée à un nuage en terme de couleur, seulement lorsqu’elle est observée de loin. Lorsque l’on s’en rapproche cependant, certaines nuances viennent perturber cette confusion. Tout d’abord, la forme en est torturée : plutôt que de former un volume cotonneux, la Népale s’étend en fines lames opaques qui étendent leurs bras sur plusieurs dizaines de mètres et qui se superposent les unes aux autres dans une régularité étonnante. Ces strates peuvent parfois s’élever sur des hauteurs impressionnantes, jusqu'à dix ou quinze mètres, produisant ainsi de fantastiques structures insolites. Elle est si condensée qu’elle est parfaitement mate et qu’elle donne presque l’impression d’être solide. Il s’agit pourtant bel et bien d’une brume et elle avale objets, animaux et personnes sans opposer de résistance. Aussi, si on les observe d’assez près en journée, on réalise que la surface de ces lames semble bouillonner et produit ce qui ressemble à des bulles, qui apparaissent et disparaissent paresseusement sans produire le moindre son. La Népale apparaît durant les premières heures de la nuit. Elle s’épanouit dans l’obscurité et son massif gagne en envergure jusqu’à l’aube. La lumière du soleil semble l’affaiblir et elle se rétracte durant plusieurs heures avant de totalement disparaître vers le milieu de l’après-midi. Elle ne se déplace strictement pas : lorsqu’elle prend source quelque part, elle fleurit ainsi et disparaît sans avoir parcouru le moindre mètre de distance, même par temps de forte tempête. Cette immobilité, ainsi que sa courte apparition, pourraient laisser penser qu’elle est relativement aisée à éviter, pourtant elle constitue le danger qui effraie le plus les habitants du Llahe. En effet, absolument rien ne permet de prévoir où elle prendra racine, et on sait qu’elle le fera à la nuit, lorsque les corps fatigués se délassent. En outre, sa croissance nocturne est extrêmement rapide, et peut parfois prendre des proportions gargantuesques capables d’engloutir plusieurs maisons d’un dam avant le matin. Les flaqueux ont pris l’habitude d’effectuer une surveillance inquiète des environs jusqu’à ce que la nuit soit assez avancée, mais ne peuvent éviter certains incidents, qui sont invariablement tragiques.Effets
On dit que respirer de la Népale pure constitue l’une des pires expériences possibles dans le Refuge, et ceux qui ont survécu à ce genre d’accidents ne font rien pour contredire cette rumeur. Nulles séquelles physiques visibles, cependant ils racontent qu’à la première inspiration, la réalité s’écroule autour de vous : les volutes ouatés s’insinuent dans votre esprit pour provoquer, immédiatement, de terribles visions d’horreur. Vos pires angoisses prennent des formes nouvelles, tangibles, et vous tombez au fin fond de vous-même sans aucune issue à ce cauchemar sans fin. Les victimes sont aussitôt incapables du moindre mouvement conscient et tombent en général au sol, le corps pris de convulsions, les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte dans des hurlements épouvantés. La seule façon de sauver quelqu’un dans cette situation est d’entrer dans le nuage en apnée totale, de le localiser dans l’épais brouillard blanc et de le tracter en dehors. Il faut agir dans les quelques minutes qui suivent la première exposition, car au bout de ce délai, les suppliciés se mettent à s’auto-mutiler avec leurs propres ongles, souvent en se crevant les yeux ou en s’arrachant des lambeaux de peau. Quelques minutes de plus, et c’est l’arrêt cardiaque. La terreur provoquée par la brume est indicible, et elle laisse de profondes marques dans la santé mentale des survivants. Ceux-ci mettent de longs mois à se remettre partiellement de ce traumatisme, et il leur sera à jamais impossible de trouver paisiblement le sommeil.Usage alchimique
Bien qu’elle soit rare, la Népale n’est pas particulièrement difficile à récolter. Ceux qui la recherchent attendent seulement le crépuscule et comptent sur leur chance. Si un germe de Népale se déclare, il leur suffit d’installer leurs voiles à une dizaine de mètres et de revenir le lendemain pour en récupérer une grande quantité sans prendre beaucoup de risques. La plupart courent d’autres brumes et profitent simplement des opportunités si elles se présentent durant le voyage. De toute façon, le voile de terreur n’est pas particulièrement recherché sur le marché brumique car il n’entre dans la composition que de certaines préparations très spécialisées, et il est à noter que sa manipulation est très difficile et n’est à la portée que des meilleurs alchimistes. Son effet principal est, assez logiquement, celui de l’épouvante. Sans même avoir besoin d’être associée à d’autres brumes, la Népale peut produire une préparation capable de soumettre la cible à une profonde et durable terreur, provoquant sa fuite instantanée et, en surdosage, des tremblements incontrôlables pendant plusieurs heures ainsi que des cauchemars sur plusieurs jours. Au quotidien, cela n’intéresse pas de trop les véléides, pourtant cet effet peut attirer la convoitise des explorateurs en prévision de mauvaises rencontres, ainsi que les forces militaires en temps de guerre. On souligne également un assez fort effet d’obscurcissement. Astucieusement combinée à la Lentepierre ou à l’Obô, elle peut produire d’opaques voiles qui peuvent plonger dans les ténèbres les plus totales des prairies entières en plein milieu de la journée, mais aussi des encres, peintures et teintures permanentes et même des fumigènes colorés qui servent de balise aux voyageurs. Elle fonctionne relativement bien en association avec la Ccun pour tout ce qui concerne effets énergisants, dont elle démultiplie l’efficacité - tout en rendant les préparations plus hasardeuses en raison de sa forte tendance à l’effrayant. On s’en sert aussi pour activer les potions et mélanges fortifiants, lorsque l’on arrive à l’incorporer dans des préparations à base de Mesperile.Glyphe alchimique pour la Népale
Valeur
Moyenne basse
Rareté
Rare (Llahe seulement)
Odeur
Fraîche, presque mentholée
Couleur
Blanc/beige laiteux
Lieux Associés
Technologies Associées