Ccun

P armis les brumes qui n'apparaissent que sur le plateau du Llahe , la Ccun est celle que l’on peut rencontrer le plus souvent, après l'Indolente . Puissante et dangereuse, sa difficulté à la récolte en fait un danger plutôt qu’une ressource. Elle est crainte par les voyageurs, ainsi que par les habitants des flaques. Pour les chanceux qui parviennent à poser leurs voiles de condensation au bon endroit cependant, elle est la promesse d’un joli pactole.  

Aspect & comportement

  La Ccun est une brume volatile, qui forme des poches très mobiles qui s’élèvent à une vingtaine de centimètres au-dessus du sol et peuvent faire jusqu’à 3m de haut. Elle est pourpre lorsqu’elle se concentre, mais les volutes plus légers présentent une couleur rosée, ce qui les rend parfois difficiles à percevoir de loin. Il s’agit de l’une des rares brumes à produire du son : un très léger grésillement, comme un scintillement auditif, qui ne s’entend que si on s’en approche au point de la frôler - ce qui est très déconseillé !   Son comportement est plutôt erratique et difficile à prédire : elle a tendance à se rassembler en masses oblongues, qui se scindent et se reforment en dérivant lentement dans un sens aléatoire, sans relation avec celui du vent. De loin, on pourrait croire à un troupeau d’animaux imposants en migration, avec tout le chaos des mouvements aléatoires inhérents à ce genre de déplacements.   Ses mouvements sont tellement imprévisibles qu’il est parfois nécessaire d’évacuer des dams entiers pendant plusieurs heures, voire jours, le temps que le banc de Ccun s’éloigne suffisamment du village. Fort heureusement, ses apparitions sont peu communes, et sa vitesse est assez réduite pour ne pas surprendre les voyageurs vigilants. Elle est généralement contournée d’assez loin. A noter que la plupart des animaux du Llahe, même les nuisibles tels que les Shilkrits, l'évitent également soigneusement.    

Effets

  Si avoir la malchance d’inspirer un fin volute rosé ne provoque qu’une sensation légèrement euphorisante et une migraine quasiment instantanée, entrer dans une poche de Ccun est extrêmement dangereux. Les survivants d’une telle expérience racontent que leurs voies respiratoires se sont mises à piquer puis à brûler avec une grande intensité après seulement quelques secondes, provoquant une vive douleur ainsi qu’une suffocation immédiate. Désorientées, les victimes ont ensuite perdu progressivement la vue, la brume s’attaquant directement à leur cornée.   Il est possible de perdurer environs cinq minutes ainsi - car il est très difficile de se déplacer dans la poche et donc d’en trouver la sortie, mais la douleur est atroce et finit par conduire à la mort. Les corps récupérés après le déplacement de la brume sont complètement rongés et difficiles à identifier… Ceux qui en réchappent souffrent toute leur vie de séquelles graves, suivant la durée d’exposition : peau brûlée, muqueuses corrodées et surtout yeux abîmés. Ils nécessitent des soins immédiats. Malgré les efforts de leurs semblables, certains sont devenus définitivement aveugles, ou se sont trouvés gravement défigurés. Parmis les voyageurs expérimentés du Llahe et leurs montures, il n’est pas rare d’en croiser arborant de vilaines cicatrices de peau boursouflées à la façon d’une brûlure. Il est facile d’en deviner l’origine.   Lorsque piégé par une formation de Ccun, il est conseillé de s'aplatir au sol et de ramper le plus rapidement possible : bien que le dos soit attaqué, les victimes peuvent ainsi préserver leurs yeux et parviennent à s’orienter plus facilement vers le salut.    

Usage alchimique

  Contrairement à l’Indolente, qui stagne paresseusement au-dessus des flaques, la Ccun et ses déplacements aléatoires est beaucoup plus ardue à récolter. Les récupérateurs n’ont d’autre choix que d’installer leurs voiles quelque part et d’espérer avoir la chance de se trouver sur la trajectoire d’un banc pourpre. C’est la raison pour laquelle on en récolte peu, et ce qui explique notamment la valeur de cet ingrédient alchimique, qui possède de nombreux atouts.   Tout d’abord, la Ccun est la brume énergisante par excellence. En version concentrée, elle fournit des élixirs particulièrement prisés car ils peuvent être consommés par les véléides mais aussi par leurs montures. Ses effets sont très puissants : un coup de fouet impressionnant d’une durée remarquable, des forces décuplées et un effacement de la fatigue… Bien sûr, à noter que le dosage est à surveiller sur ces préparations, car ces dopages laissent les consommateurs dans un état d’épuisement profond une fois les effets estompés, et peuvent provoquer de graves soucis de santé si ingurgités trop régulièrement.   Il s’agit également d’une brume médicinale car elle dispose de remarquables propriétés régénérantes. Les spécialistes de l’Athanor ont d’ailleurs mesuré que celles-ci étaient supérieures à celles de l’Indolente… Sa rareté sur le marché en fait cependant un ingrédient de luxe en ce qui concerne le soin, et elle est réservée aux potions plus puissantes destinées aux maux les plus graves.   L’un de ses moindres effets est corrosif, c’est d’ailleurs ce qui rend sa manipulation si délicate. Combinée avec les bonnes brumes, comme la Breen ou la terrible Gooj, elle peut entrer dans la composition de puissants acides capables de ronger les fondations des plus solides structures - ou les chairs de redoutables ennemis…   Enfin, on peut noter de très légers effets anti-poison, qui peuvent servir d’activateur dans des antidotes à base de Nodelude. Cependant, son impact moindre et son prix élevé font que l’on s’en sert très rarement dans ce cas de figure - on lui préfèrera la Speck de Vertoile, qui fonctionne bien mieux et que l’on trouve plus facilement.