Session XLIII : La Paladine d'Iomédae

General Summary

Pendant quelques secondes, les aventuriers retinrent leur respiration. Ils regardaient Vidar avec attention afin de savoir s’il allait décoller pour partir à la chasse au démon. Il était beaucoup plus rapide que le démon en vol, mais dans sa tête, il savait que même avec les soins de Marduk, il n’aurait sûrement pas l’avantage en un contre un. Il avait vu à quel point Marduk avait encaissé de lourds dégâts, malgré les parades qu’il avait faites avec son bouclier maintenant complètement brisé, puis aspiré par le Nalfeshnie. Avec toutes ces pensées lui traversant l’esprit, il sentit une longue lassitude le traverser. Il était en effet trop fatigué et sa transformation en dragon n’allait plus durer longtemps. S’il se retrouvait isolé, il pourrait se faire capturer, ou même aller rejoindre prématurément ses ancêtres. Et ça, il n’en était pas question. Il avait encore à faire dans ce monde.

« Hey, par ici ! »

C’était Baltazar qui revenait de son expédition d’exploration. Il avait profité des combats pour aller de l’avant et aider les soldats pris dans les combats avec les géants. L’iruxi avait rapidement voulu savoir quelle était la situation plus globale, savoir si les hommes de Glenwyrm l’emportaient ou s’ils allaient devoir penser à une retraite stratégiques. Il avait rapidement constaté que les combats étaient plutôt équilibré, et que l’aide des aventuriers avait permis de mettre hors d’état de nuire plusieurs géants et d’enlever une grosse épine du pieds des soldats. Il n’imaginait même pas si le démon avait pu agir librement dans cette bataille. Sa force et ses pouvoirs étaient grandement supérieurs à ceux des géants et cela aurait sûrement joué dans la balance. Le ruffian était donc intervenu ci et là, plantant une lance dans le dos d’un géant, parant un coup destiné à un nain en détresse, volant d’une escarmouche à l’autre pour aider les défenseurs.

« Venez par ici, les soldats se rassemblent et j’ai trouvé leur état-major. »

Vidar reprit sa forme de humanoïde tandis que Baltazar arrivait pour le soutenir.

« Attends, nous avons une personne ici qui ... » répondit Marduk, mais la jeune femme avait déjà disparu à travers la porte rejoignant la tour de guet juste à côté du corps de garde. Ils se précipitèrent à sa poursuite et purent entendre sa voix faible.

« Bayu ! Bayu … tu vas bien ? Dis-moi que ça va ! »

Elle était agenouillée devant une silhouette sombre, une sorte d’énorme ours, avec la fourrure sombre dans laquelle de la mousse semblait s’être intégrée, comme si elle était en symbiose avec son porteur. Le museau, les oreilles et la tête en général faisaient davantage penser à un loup qu’un ours. Dépassant de sa tête, des grands bois un peu similaires à ceux des cerfs lui donnaient un air divin. Les crocs qui dépassaient de sa gueule étaient terrifiants et du sang coulait de bouche ouverte de lassitude. Au bout de ses pattes, des griffes épaisses dépassaient, probablement tranchantes comme des rasoirs. La bête était occupé de se vider de son sang et semblait agoniser lentement. La guerrière avait les larmes aux yeux et tentait, après avoir déchiré une partie de bannière gisant non loin, de panser les plaies grossièrement, en pressant aussi fort qu’elle le pouvait. La créature grognait lorsqu’elle appuyait avec vigueur mais ne bougeait pas de plus d’un pouce.

Marduk accourut alors et, sans hésiter, lui fit une imposition des mains. La magie de Sarenrae passa de ses mains à la créature, mais il lui sembla que quelque chose, un maléfice ou autre effet néfaste empêchait ses soins d’agir comme ils auraient dû. La créature semblait cependant reprendre du poil de la bête et se releva lentement. Elle faisait plus de deux mètres et demi et avait l’allure d’un être des profondeurs des bois ancestraux. Drark l’examina attentivement et quelque chose lui rappelait les descriptions du Premier Monde, lieu d’origine des fées, des gnomes et autres créatures issue de magie primordiale.

« Merci deux fois, pour moi et pour lui. Je me présente, je m’appelle Vahalis et voici Bayu. Je fais partie de la garde de Glenwyrm et nous étions en mission pour sécuriser les routes et villages de notre vallée et nous sommes tombés sur des géants. »

Les aventuriers se présentèrent également, puis Marduk enchaîna en s’adressant à la créature :

« Et vous êtes quoi exactement ? »

L’énorme ours répondit par un grognement.

« Bayu est un peu mon ange gardien, mon protecteur. Lorsque nous étions petits, ma sœur et moi avons été attaqués par des bandits et il est venu, sortit tout droit des montagnes, pour nous aider. Depuis, il veille sur nous, même si des fois il ne devrait pas ! Elle lui donna un petit coup sur son grand avant-bras. Il n’était pas supposé suivre notre bataillon, car il n’est pas autorisé à joindre nos forces, ma sœur l’avait interdit car les autres chevaliers ne comprendraient sûrement pas notre lien. Il a une apparence trop effrayante, les gardes tenteraient sûrement de le chasser. »

Après avoir vérifié s’il allait mieux, elle jeta un œil à l’extérieur du bâtiment et revint en disant :

« Allez, il est temps pour toi d’y aller sinon les chevaliers te verront… et merci d’être venu. »

Bayu émit un petit grognement et prit le chemin de la sortie, essayant de passer inaperçu dans les rues malgré sa taille démesurée.

« Venez, allons rejoindre le commandant Rega, chef de ma compagnie. »

Ils suivirent la jeune femme qui les mena vers le centre de la bourgade. Comme annoncé par Baltazar, les combats avaient cessés et on en était à l’évaluation des pertes, la prise en charge des blessés et des prisonniers. Le commandant Rega, ainsi que deux de ses lieutenants, se tenaient sur un tas de débris sur la place du village. La façade de l’hôtel de ville s’était effondrée, probablement à cause de rochers lancés par les géants, et c’était sur ce tas de pierres que le commandant donnait ses ordres dans toutes les directions.

« Commandant Rega, je vous présente des alliés de valeur. Ils m’ont sauvé la mise et ont aidé des civils à sortir des combats en sécurité. On était dans une posture difficile dans le haut du village, surtout suite à l’arrivée d’un démon à tête de sanglier ! »

« Racontez-moi tout. » répondit l’humain en armure lourde des chevaliers infernaux.

Vahalis raconta en quelques mots leur combat et ce qui en suivit, tout en altérant légèrement l’histoire afin qu’elle soit la cible des soins de Marduk et non Bayu, qu’elle ne mentionna pas. Après que les présentations furent faites, le commandant Rega leur proposa de les accompagner dans leur retour vers Glenwyrm. Vahalis renchérit en disant que sa sœur serait sûrement enchantée de rencontrer les personnes qui l’ont sauvée.

« Nous allons raccompagner les civils et les blessés à Glenwyrm. Sur la route, nous nous sommes donnés rendez-vous avec les autres bataillons pour faire le point sur la situation. Chaque contingent devait se rendre à un village et faire un rapport sur la situation. Vu comment cela s’est passé ici, à Gravençon, il est fort probable qu’on doive rapatrier tous les habitants des environs. »

Les cinq compagnons acceptèrent l’invitation et la fin de l’après-midi fut dédiée aux rapatriement des civils sur la route de Glenwyrm. Bien que les soldats aient subi des pertes notables, les civils, entre autre grâce à l’aide inattendue des aventuriers, avaient permis d’éviter la catastrophe.

La nuit tomba et ils purent distinguer au loin de nombreuses torches et feux de camp naître dans l’obscurité. Ils furent emmenés, après avoir déposé leurs affaires là où ils passeraient la nuit, dans le cercle fermé des tentes de l’état-major. Ils furent arrêtés par les gardes tandis que Vahalis passait.

« Attendez une minute, je reviens vous chercher. » souffla-t-elle.

Ils la virent se jeter dans les bras d’une femme un peu plus grande, un peu plus âgée qu’elle, avec une longue chevelure blonde et lumineuse comme soleil. Elle portait une armure ornée de nombreux symboles que Marduk reconnut comme ceux d’Iomédae. Tout autour d’elle, les autres commandants écoutèrent attentivement et attendaient qu’elle ait fini avec sa sœur. Elle avait visiblement une place privilégiée dans ce cercle des personnes de pouvoir. Les deux sœurs finirent alors leur conversation et la championne fit un signe aux gardes qui laissèrent passer les aventuriers. Une fois à portée de voix, elle les accueilli chaleureusement.

« Je vous souhaite la bienvenue parmi nous, cela fait du bien d’avoir des alliés inattendus en ce moment. Je m’appelle Éléanore D’Argatil. Je ne suis pas sûr que je m’en remettrais si ma sœur devait passer l’arme à gauche dans cette guerre avec les géants. Merci infiniment pour votre aide. »

Les aventuriers se présentèrent et expliquèrent leur situation. Ils profitèrent d’avoir une interlocutrice haute placée dans le commandement des forces de la région pour en apprendre davantage. Les autres villages avaient presque tous été attaqués, et ceux épargnés l’avaient été parce que les habitants s’étaient enfuis avant l’arrivée des pillards. Ils en apprirent également davantage sur la capitale du la Marche de Pierre. Glenwyrm était dirigée par l’Ordre du Dieu Griffu. Il s’agissait d’une branche de l’Ordre des Chevaliers Infernaux, la plus pieuse et religieuse des branches. Tout comme les autres chevaliers infernaux, leur but était de défendre la civilisation contre le chaos grandissant, afin de permettre à celle-ci de prospérer et d’évoluer sur le plan civique et technologique, de préserver la Loi contre le Chaos. Mais pour les aider dans leur tâche, les chevaliers de l’Ordre du Dieu Griffu en appellent à l’aide aux dieux les plus aptes à les guider dans cette tâche : Iomédae, Torag, Irori, Abadar et finalement Asmodéus. Une main gantelée de fer avec cinq doigts, cinq griffes, pour cinq protecteurs de la civilisation.

Les aventuriers étaient surpris de la présence du Prince Noir dans le panthéon du Dieu Griffu, mais la championne d’Iomédae justifia :

« En réalité nombreuses sont les personnes admiratives de la hiérarchie, l’administration solide et efficace des Enfers, leur expliqua Éléanore. Certains pensent d’ailleurs que la première société structurée vient des plans infernaux. Asmodéus étant une des divinités les plus anciennes, il fut un des premiers, si pas le premier, à structurer le monde afin de bâtir le monde des humanoïdes dessus. Et si des personnes doutent de ses intentions, il ne faut pas oublier qu’il fut celui qui construisit la cage de Rovagug, afin d’enfermer la Bête Hirsute pour l’éternité dans les entrailles de Golarion. Les chevaliers infernaux de Torag, Iomédae, Irori et Abadar s’entraînent donc à vaincre les diables, tandis que ceux d’Asmodéus s’en inspirent. Et puis il ne faut pas oublier qu’un diable ne peut briser sa parole, cela peut donc en faire un allié de choix en cas d’extrême nécessité. »

Bien que cela ne suffit pas à convaincre les aventuriers, ils comprenaient un peu mieux le point de vue de l’Ordre du Dieu Griffu.

« Savez-vous ce qu’il va advenir des géants ? » demanda Marduk.

« Nous les avons interrogés, et nous devrons rendre le jugement demain matin. Il existe plusieurs possibilités : soit nous les gardons prisonniers, soit nous les relâchons, soit nous les tuons. »

« En tant que nouvel allié, comme vous l’avez dit, j’aimerais vous faire part de mon point de vue. Je pense qu’ils ont droit à une seconde chance. En tant que serviteur de Sarenrae, je suis certain que cela pourra leur ouvrir les portes de la rédemption, et que leur entrée dans le conflit n’est certainement pas un choix personnel, mais plutôt une injonction de leur meneur pensant à des profits personnels, ne faisant aucun fait des moutons lancés dans la guerre. »

« J’entends votre parole, mais il faut encore délibérer avec l’état-major si nous souhaitons prendre le risque de les retrouver à la prochaine bataille, armes à la main, tuant nos frères et sœurs. Cela va de toute façon ne pas être une décision facile. »

Ils discutèrent encore un peu, puis les aventuriers laissèrent la championne s’occuper des préparatifs du lendemain. Le groupe avait envie d’en apprendre davantage sur ce conflit avec les géants, et décidèrent qu’ils devaient interroger également les colosses avant que leur jugement ne soit rendu. Ils se dirigèrent alors vers les cellules, où les géants étaient enfermés, enchaînés aux barreaux avec un étau autour du cou et des poignets, ainsi qu’un second au niveau des chevilles. Un garde à l’entrée de la zone les interpela :

« Qui va là ? Que venez-vous faire ici ? »

« Nous venons prendre des renseignements auprès des prisonniers. » répliqua Baltazar.

« Ils ont déjà été interrogés, j’ai ordre de m’assurer à ce qu’on les laisse tranquille. »

« J’ai également été garde dans un camp un peu similaire à celui-ci, débuta Marduk, je connais bien les labeurs du métier. »

« Ah oui ? » répliqua le soldat.

« Oui, j’assurais la sécurité d’un camp à Mirben, bien loin d’ici. Vous faites un dur métier, essentiel et pourtant parfois un peu ingrat… pas vrai, soldat … ?»

« Davon. Je ne vous le fais pas dire. On se battait contre des géants ce matin et notre journée ne fait que commencer avec la garde de nuit. Faut avoir les reins solides pour ce genre de métier. On dormira une fois qu’on sera mort, comme on dit ! »

« C’est exactement ce que disait mon ami Gaz ! Vous le connaissez par hasard ? »

« Pas du tout, mais on dirait qu’on se serait bien entendu. »

« C’est certain, mon équipe et moi, on était comme les doigts d’une seule main, ou d’une seule main griffue si j’en crois votre plastron ! (on pouvait y voir l’emblème de l’Ordre du Dieu Griffu) Entre nous, si vous désirez prendre une petite pause bien méritée, sachez que je me porte garant de la sécurité de la zone, avec dix ans dans le métier, je sais de quoi je parle, ne vous inquiétez pas. »

Le garde hésita, puis répondit :

« Je vais juste aller uriner un peu plus loin et je reviens. Ouvrez bien l’œil, j’ai un honneur à tenir ! »

« Ne vous en faites pas, personne n’entrera dans la zone sous notre protection. »

Les autres aventuriers regardèrent alors le soldat s’éloigner avec un air perplexe.

« Les gardes dans ce genre, c’est mon rayon, ajouta Marduk avec un air de satisfaction. J’en ai côtoyé toute ma vie. Des bons gars, qui manquent parfois d’un peu de reconnaissance, et c’est ça que je lui ai servi. »

Ils se dirigèrent alors vers un géant et lui demandèrent alors des informations standards sur l’attaque : la raison, qui était leur chef, d’où venaient-ils, etc. Le géant répondit avec un grognement dans une langue inconnue. Ils ne semblaient pas parler le commun.

« Je pense que la langue parlée par les géants est le jothun, mais je n’en parle pas un mot. » s’avança l’alchimiste. Il commença alors à parler haut et fort en nain, espérant que les frontières limitrophes entre ces deux nations auraient poussé certains géants à apprendre les rudiments de cette langue. Il aurait bien demandé à Vidar de le faire, mais suite aux blessures subies pendant la journée, il était parti se reposer. Un des géants réagit, et Drark entama une conversation principalement constituée de gestes primitifs, agrémentés parfois de quelques mots naniques peu compréhensibles. Après plusieurs minutes, il se retourna vers Baltazar et Marduk :

« C’est pas possible, je ne rien en tirer de clair, il faut aller chercher un interprète. »

Ils sillonnèrent alors le camp à la recherche d’un interprète qu’il ramenèrent à l’entrée de la zone où les prisonniers étaient gardés. Davon était à nouveau en faction.

« Que faites-vous ? Les prisonniers ont déjà été interrogés. Pour cela, il vous faut l’autorisation de l’état-major. »

« Vous ! Allez lui demander, on attend ici. » fit Drark d’un ton sec et assertif qu’on ne reconnaissait pas vraiment chez lui.

Ils virent une expression de confusion sur le visage du soldat. Et peut-être était-ce parce qu’il avait l’habitude de recevoir des ordres, mais Davon fit un soupir et se dirigea vers les tentes au milieu du camp. Les aventuriers en profitèrent alors pour vite se diriger vers le géant le plus proche et commencèrent leur interrogatoire.

Bien que le géant fût de prime abord peu disposé à parler, Baltazar et Drark, n’ayant pas toute la nuit devant eux car Davon allait revenir dans les minutes qui suivaient, passèrent directement à la méthode forte d’interrogatoire : un feu grégeois entre les dents du géant et la menace d’avoir un iruxi massif le forçant à claquer sa mâchoire violemment. Ils apprirent donc plusieurs éléments qui les intéressaient. Les incursions des géants étaient à l’initiative d’un certain Nosk, meneur de leur clan et prenaient leur origines dans les ruines de Skatunga. Les géants semblaient avoir un lien avec les Crocs d’Obsidienne. Cela n’était pas tout à fait clair, mais il semblait que le chef des géants était en contact avec Ulgan. Puis le prisonnier expliqua qu’il trouvait légitime de reprendre ses terres, mais que pour sa défense, il n’avait jamais approuvé le fait de s’allier avec les démons, et que selon lui ils n’auraient jamais dû ouvrir la porte dans la montagne. Cela attisa la curiosité des interrogateurs, mais ils comprirent vite, à force de questions sans réponse, que lui, Trum, ne savait pas grand-chose de plus. Ils en conclurent qu’il s’agissait d’un portail menant dans les Abysses, royaume du Chaos et des vils démons. Ils clôturèrent leur interrogatoire sur cette nouvelle inquiétante, alors que la silhouette de Davon se dessinait dans la nuit, et cela ne leur disait rien qui vaille...

Les aventuriers décidèrent alors d’aller faire leur rapport à Éléanore. Ils savaient qu’ils avaient agi en évitant la voie classique de la hiérarchie, mais ils ne savaient pas si leur propre interrogatoire avait été aussi révélateur que le leur, et ils sentaient que dans ce qu’ils avaient appris, des informations importantes se trouvaient. Ils se frayèrent un chemin entre les gardes à l’entrée des tentes de l’état-major et se dirigèrent directement vers la paladine.

 « Nous avons quelques informations à vous révéler sur la situation actuelle des géants, de Glenwyrm, mais également des montagnes en général... » 

Après une longue explication, ils terminèrent par :

« Nous pensons que le Clan des Crocs d’Obsidienne est derrière tout cela, cela fait un petit temps que nous les traquons et il semblerait que leur but est de semer le chaos dans toute la Redana. » affirma Marduk.

« Et qui sont ces Crocs d’Obsidienne ? Je n’en ai jamais entendu parler. » répliqua Éléanore.

« Un clan d’orcs qui ont tué le roi de notre ami, et juré la perte des siens. Un certain Ulgan, chef de guerre aux intentions mauvaises et vénérant Rovagug, est à la tête de ces initiatives. Cela fait des années que Vidar le traque et il semblerait que nous allons bientôt toucher au but. » ajouta Baltazar.

« Disciple de Rovagug ? La Bête Hirsute ? Cela serait terrible. Si vous trouvez des preuves, il est essentiel que vous me les ameniez à Glenwyrm au plus tôt. Je pense que le Conseil du Dieu Griffu aura besoin de concret si je veux le convaincre de me laisser commander une force afin de mettre fin à cela. »

« Et d’ailleurs, j’ai l’intime conviction que Dal’ris est derrière tout cela. » conclut Marduk.

« Pardon ? Dal’ris ? L’archiprêtre du Conseil ? Vous le connaissez ? » d’un coup, elle sembla beaucoup plus interloquée, et un voile de doute passa sur son visage. Il était clair que jusqu’ici elle avait été assez convaincue des allégations que le groupe faisaient, mais là il s’agissait d’une révélation à laquelle elle ne croyait pas du tout, et cela risquait de remettre en question toutes les hypothèses que les aventuriers avaient avancées.

« Vous savez que le Haut Prêtre Dal’ris Rabadashur est un membre respecté du Conseil et qu’il œuvre pour le bien de la cité depuis qu’il est arrivé ici, et que ses décisions ont permis d’affermir la sécurité, le bien-être et l’honneur de ses habitants ? »

« Oubliez ce que je viens de dire. Je m’avance peut-être un peu trop vite dans mes hypothèses. On en reparlera peut-être plus tard. »

Et ils laissèrent Éléanore seule au coin du feu, les pensées se bousculant dans sa tête tandis que la nuit ne lui porterait sûrement pas suffisamment conseil pour une fois...

Date du Rapport
01 Sep 2024
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