Petit BG illustré

28/06/25

La rédaction d’un background peut paraître relativement intimidante mais est en réalité assez simple quand on a une petite recette. C’est d’autant plus important pour une campagne longue d’avoir un personnage relativement profond.

C’est quoi, un bon BG ?

  • Il permet de définir les contours de la psychologie du personnage et explique comment il en est arrivé là où il est en est.
  • Il donne de l’épaisseur au personnage en l’insérant dans son propre univers (ses peurs, ses doutes, ses croyances, ses relations avec autrui, ses relations avec l’ordre établi,…)
  • Il stimule l’imagination du MJ en lui fournissant un terrain de jeu à explorer et peaufiner, pour ensuite lui permettre de proposer des perspectives d’arcs narratifs et de quêtes persos. Pratiquement, ça implique de laisser des zones d’ombres que le MJ peut explorer.
  • Il est suffisamment défini pour aider au RP mais suffisamment large pour offrir des perspectives d’évolution. Votre héros ne sera pas la même personne au niveau 1 et au niveau 15 : il aura vécu des trucs, rencontré des gens et évolué de manière générale.

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    C’est quoi les erreurs à ne pas faire ?

  • Les loners. Les persos dark qui ne fonctionnent pas dans un groupe et refusent de coopérer. C’est insupportable pour le MJ, pour le groupe et généralement pour le joueur aussi. Cela peut éventuellement marcher s’il a une distinction claire entre le PJ et le joueur : le PJ devra aller « à l’encontre de son instinct » pour fonctionner dans un groupe. Idem pour un personnage qui ne « veut » pas aller à l’aventure : ça peut marcher si d’une manière ou d’une autre il ne veut pas mais sait qu’il le doit, comme Sam Gamegie.
  • Les persos busted. Quand l’aventure commence au niveau 1, c’est important de rester cohérent en termes de niveau de puissance. Ce qui marche bien, c’est faire des personnages compétents mais inexpérimentés. C’est plutôt okay de faire un perso busted qui a perdu ses pouvoirs, par exemple.
  • Le main character syndrome. Assez évident : chaque perso est le héros de son propre arc, mais l’histoire complète ne tourne pas autour de lui au détriment des autres.
  • Un perso trop fixe psychologiquement, sans perspective d’évolution ou sans but défini. Généralement ce sont des personnages One Trick Poney qui ne tiennent pas sur la durée.
  • Ne pas « lire la table » : généralement c’est assez naturel mais en gros éviter de faire un personnage dont l’idée ne colle pas avec le mood général. Ex : trop loufouque façon Donjon de Naheulbeuk pour une campagne sérieuse, un murderhobo ultra violent et monodimentionel pour une campagne un peu deep, etc.
  • Quelques petites recettes, inspirée de L’anatomie du scenario, de John Truby

  • Un truc que j’aime beaucoup c’est commencer le perso par une question vaguement existentielle : « Comment vivre avec le poids des erreurs passées ? », « comment apprendre à vivre normalement en allant à l’encontre de sa nature profonde, mais pour un mieux ? »,… ça permet d’avoir un personnage relativement profond d’emblée
  • Un héros avec un but défini mais suffisamment large et libre d’interprétation pour être évolutif (une quête de rédemption, une quête d’humanité, une quête d’honneur,…) en opposition avec un objectif trop fermé (ex : tuer X, trouver Y). C’est mieux si sa quête personnelle implique, ne fut-ce qu’implicitement, de grandir et d’évoluer en tant que personne (positivement ou négativement).
  • Des opposants en chemin (1-2 mineurs, 1 majeur) qui ont la quête opposée et/ou complémentaire (refus de la rédemption, refus d’humanité) : ça peut être un ancien rival, un membre de la famille, …
  • Un mentor qui l’aide ou l’aiguille dans sa quête (une divinité, un maitre de stage, un supérieur hiérarchique,...)
  • Un entourage positif qui peut déclencher des retournements de situation et/ou appuyer la quête (donc pas spécialement un mentor mais plutôt un entourage d’amis, une famille, un clan, …) : cela permet aussi d’insérer le héros dans un contexte.
  • Des explications vagues et partielles autour de l’environnement du perso qui laissent de la place au MJ pour développer le lore autour de ce dernier, ce qui implique de se créer des mystères pour soit même, du genre « Depuis ma naissance, j’ai ce pendentif magique mais je ne sais pas qui me la donné ni quel est son pouvoir ».
  • ⁠Faire la distinction entre ce que le perso sait, ce que le joueur sait et ce que le MJ sait
  • Un perso s’insère dans un contexte politique, religieux, social, amical, familial : au mieux ses rapports sont définis au mieux sera votre RP. C’est cool de le mettre en scène dans des situations précises pour définir ses réactions : face à l’injustice, face au meurtre/la violence, face à sa famille, face à son temps libre, etc
  • Répondre à quelques questions simples exploitable par le MJ, plus ou moins subtilement selon votre degré de motivation lors de la rédaction (sous-entendu ou clairement précisé). Les préférées de Gui sont :
  • o Quelle est sa plus grande peur ?

    o Quelles sont les petites ou grandes choses de la vie qu’il apprécie ?

    o Quels sont les traits de caractères qu’il apprécie ou qu’il n'aime pas ?

    A garder en tête:

  • Le nombre de pages ne veut absolument rien dire
  • Si l’écriture vous emmerde, c’est tout à fait okay d’utiliser ChatGPT pour la mise en musique générale du truc. Il est assez efficace pour rédiger sur base d’instructions du genre « écris moi une scène où mon personnage fait X , alors que c’est nouveau pour lui », ou « ça donnerait quoi mon personnage qui garde des enfants pour 3h ? ». C’est une source d’inspiration assez puissante pour épaissir son perso.
  • Un BG peut consister en une liste de bullet point si l’écriture en prose vous terrifie (voir le point sur ChatGPT cependant)
  • Un bon BG se fait généralement en collaboration avec le MJ, Gui est assez demandeur de ce genre de conversation donc faut pas hésiter à le spammer.

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