Kucing

Tu adorais ce genre de situation. En haut de la tour du château de Klengel, tu pouvais observer tout le petit monde foncer dans les couloirs comme des fourmis pressées. Tu n’avais pas eu de mal à pénétrer dans les lieux, trop peu gardés pour quelqu’un de ton talent, ni à voler l’Orbe de Cendre, car pas suffisamment surveillée. Tu avais trouvé le mécanisme de protection particulièrement amusant à désactiver, t’avait finalement un peu déçu sur la dernière partie du casse-tête. Tout aurait pu se passer sans encombre car tu avais évité les gardes, les pièges, les attrapes, et tu avais l’Orbe dans tes mains, mais… tu avais finalement sentis la faim gronder en toi. Toutes ces précautions avaient eu le désavantage de prendre du temps. Et depuis que tu t’étais transformée en goule, le temps, c’était de la viande. Ce ne fut pas par choix que tu avais pris cette voie, mais voilà quelques années, alors que tu avais décidé de dérober un artefact ancien dans les catacombes de Medan, tu te fis mordre par une goule et tu étais rentré chez toi dans un état fiévreux. Ton duo de toujours, Aldger, t’avais alors apporté chez un médecin, puis finalement dans tes derniers jours, tu avais été transporté chez le croque-mort.

Tu t’étais finalement réveillé, ou plutôt la faim t’avait réveillé, car l’odeur du cadavre en putréfaction au pieu de la dalle de pierre sur laquelle tu reposais, t’avais ouvert l’appétit. Tu pus alors voir l’œil dégoûté d’Aldger, quelques mètres plus loin, tandis que tu dévorais de manière bestiale la carcasse bientôt vide. À côté de ton compagnon, le croque-mort avait un regard compréhensif. Ce n’était pas la première fois qu’il assistait à cela. Une fois la faim assouvie, tu parvins à réfléchir à nouveau normalement. Vous eûtes une brève discussion où le croque-mort expliqua ce qu’il s’était passé et ce qui se passerait pour la suite. Tu avais donc été atteint par la fièvre des goules, et il avait pris la décision, avec l’aide de ton fidèle ami, de ne pas abréger tes souffrances mais de te laisser la traverser afin que tu aies une seconde vie. Tu pouvais voir sur l’étagère non loin les outils qu’il utilisait lorsqu’on décidait d’en finir : des pieux, des grandes lanières de cuir, de l’encens, et autres matières inflammables. À y réfléchir, bien que ta peau occupée à se décomposer te faisait des frissons, tu préférais quand même cette voie-ci. Le croque-mort expliqua alors que la non-vie était bien différente de la vie par bien des aspects, mais que sur de nombreux plans cela ressemblait et pouvait avoir ses côtés agréables. Vous continuâtes à faire équipe encore pendant de nombreuses années, et malgré la répugnance première d’Aldger vis-à-vis de toi, au final cela ne changeait pas grand-chose. Étant tous les deux félides, vous mangiez déjà de la viande avant, il dût juste accepter le fait que tu en mangeais maintenant beaucoup plus, et de manière plus brutale. C’était ce qui venait de se passer. La faim t’avait prise au ventre, et tu avais décidé de tuer un domestique pour manger. Maintenant que tu étais rassasié, tu remettais un peu en question ta décision. Était-ce vraiment le moment pour ? Il était trop tard de toute façon. Il ne te restait plus qu’à sortir d’ici.

Tu savais que tu étais capable de descendre les murs de cette tour sans problème, mais ils étaient beaucoup trop exposé au reste du château. Rapidement on te repérerait et tu serais la cible de tous les archers. Tu descendis du toit pour rejoindre agilement la pièce en passant par la fenêtre ouverte. Sans perdre de temps, tu pris la direction des escaliers et tu fis profil bas au cas où tu tomberais nez à nez avec un résidents des lieux. Arrivé en bas des escaliers, tu improvisas, telle était ton habitude, et pris dans la direction de la porte la plus large. Les gardes couraient dans tous les sens depuis plus de vingt minutes, ils devaient maintenant fouiller les recoins les moins gardés, ce qui te laisserait plus de champ libre dans les zones principales.


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