Drark en cavale
Cela faisait déjà un petit temps que tu avais mentionné un voyage dans les Marches. Tu aimais Medan et ton village dans les ruines de cette cité ancestrale, mais cela ne suffisait pas à assouvir ta soif d'aventure, de découverte et surtout, d'adrénaline. Tu avais déjà un peu appris à connaître ces picotements, cette sensation d'excitation lorsque les mixture que tu mélangeais se mettaient à bouillir et à changer de couleur dans un chaos de couleurs vives et e explosion de senteurs immondes et étranges. Tu te remercions d'avoir ton odorat de gobelin, visiblement plus résistant que celui des hommes. Toutes tes tentatives de vendre tes produits artisanaux dans le centre-ville de Medan s'étaient soldées par des échecs. Les gens te regardaient de travers en train d'essayer de vendre tes concoctions fumantes Personne ne semblait comprendre le génie de tes découvertes. Même les sérums parfaitement inoffensifs semblaient les rebuter. Par exemple, ce mutagène qui permettait d'avoir des yeux de chats : extrêmement utile si tu as perdu quelque chose dans le noir et que tu n'as pas le temps ou l'envie d'allumer une torche, mais ils bloquaient sur le fait qu'on avait ensuite des yeux bizarres durant la durée de la potion. Quel bande d'ancêtres... Les gobelins de ton village voyaient évidemment l'intérêt de ce genre de produit, mais pour être honnête, mis à part les bombes produisant des flammes, ce dont ils ne se lasseraient jamais, plus rien ne les impressionnait maintenant. Ils avaient beaucoup à faire pour rendre votre bidon-ville viable et ton alchimie n'était pas la priorité. Ce que personne ne semblait comprendre, c'était la puissance de cette alchimie. Tu avais déjà vu l'archimage Zellstra réaliser des prodiges devant les yeux de toute la ville, et tu avais l'intime conviction, de par tes découvertes chaque jour, que l'alchimie était capable de faire tout autant, voire plus. Tu avais d'ailleurs entendu parler d'une ville où l'alchimie était le cœur de la cité. On racontait d'ailleurs qu'ils avaient réussi à créer la pierre philosophale, cailloux légendaire capable de transformer le plomb en or. Toute la ville était faite d'or, d'où son nom d'Orville. Cela semblait être le paradis sur terre. Voyant que tu commençais à stagner dans ta progression autodidacte, tu pris la décision de partir à l'aventure pour découvrir les secrets de l'alchimie. La première étape était évidente : Orville. La seconde serait à déterminer une fois que les alchimistes d'Orville t'auraient livré leurs secrets. Un matin, tu rassemblas tes affaires et pris la route au petit matin. On t'avait indiqué la route et pendant plus d'une journée, tu marchas vers l'ouest sans trop diverger du chemin. En route, une petite cariole qui ne payait pas de mine, mais qui avait un air étrange et énigmatique te dépassa calmement sur la route.
"Hola voyageur, il me semble que nos chemins vont dans la même direction, pourrais-tu me donner un petit coup de main ? Mes pieds sont fatigués et la route est encore longue"
De la petite cariole, une tête amicale te sourit. Il s'agissait de deux humains d'une trentaine d'année avec des bouches légèrement édentées. "Sais tu jouer au Centenaire ? Il nous manque un joueur pour la route. Si tu veux bien être notre partenaire, tu peux monter."
"Je suppose que cela ne doit pas être bien sorcier d'apprendre !" et tu montas dans la cariole en prenant la main ouverte qui était tendue vers toi.
En effet, cela n'était pas sorcier. Il s'agissait d'un jeu où il fallait prédire une série de résultats de dés. La seule règle, maison, que Jenkal et Fiz avaient rajoutée, était qu'il fallait boire à chaque fois que l'on perdait. Le voyage allait passer plus vite que prévu. Ils n'allaient pas vraiment au même endroit que toi, mais ils pouvaient te rapprocher des routes de commerces qui passaient plus au sud, et qui elles, te mèneraient à Orville.
Tu perdis. Beaucoup.
Tu ne savais pas si ils truquaient le jeu, ou si les remous de la cariole faisaient exprès de te faire perdre, mais en peu de temps, tu te rendis compte que la soirée était tombée. Les étoiles dansaient autour de toi et vous prîtes un repas en chantant des chansons à boire. C'est à partir de là que tes souvenirs furent brouillés.
Lorsque tu te réveillas, ton mal de tête semblait être passé. Jenkal et Fiz avaient disparu, et tu n'étais pas du tout à l'endroit de tes derniers souvenirs. Tu étais à côté d'une sorte de petite chapelle de pierre, dans laquelle une inscription était gravée : "Toute créature a le droit de vivre. Des petites statuettes de pierre se trouvaient dans la chapelle. Et juste aux pieds de cette chapelle, un corps inanimé était allongé. De la taille d'un homme, il était recouvert d'écailles bleues et avait la tête d'un lézard aux dents pointues. Sa longue queue remua d'un coup et vous prouva que tu avais devant toi une personne vivante. Il semblait en bonne forme mais une odeur de sang te fit douter de son état. Tu vérifias rapidement s'il allait bien, et tu pu constater que ses avoirs étaient très maigres... aussi maigres que les tiens. Il avait un sac de voyage, une lance, rien de bien fantastique. Tu pris quelques minutes pour partir en éclaireur : une chapelle signifiait souvent une agglomération. Après quelques dizaines de mètres, tu eus la confirmation par des lanternes qui pendaient aux murs de maisons, plus en contrebas, dans la nuit. Lorsque tu revins, deux silhouettes se trouvaient devant le corps de l'iruxi.
"J'hésitais encore sur la démarche à suivre, en faire un met pour ma rôtisserie ou le réveiller ? Mais maintenant que vous êtes là, je pense qu'on va pouvoir l'amener jusqu'au village pas loin."
Tu allumas ton briquet pour révéler ton visage. Ils avaient l'air d'être des voyageurs amicaux.
"Je l'ai déjà fouillé, rien d'intéressant sur lui, ne vous donnez pas la peine."
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