Yesod

Yesod est la neuvième séphira de l’Arbre de Vie, située sur le Pilier de l’Équilibre et confiée aux anges.

Royaume des songes et de l’inconscient, il se distingue par ses paysages crépusculaires parcourus de fleuves de lait et d’encre, dominés par Levannah, un astre lunaire insaisissable qui rythme la vie spirituelle des habitants. Les cités de Yesod, suspendues comme des spirales galactiques autour de Levannah, se composent de matières translucides et changeantes, reflétant l’état intérieur de leurs habitants. Le Palais Miroir, sanctuaire central du royaume, symbolise cette nature mouvante : ses salles se reconfigurent en fonction des émotions inconscientes de ceux qui y pénètrent.

La culture de Yesod repose sur l’impermanence et la fluidité de l’identité. Les cycles lunaires rythment la vie des élohim, qui pratiquent l’oniromancie et conçoivent les rêves comme des messages directs d’EL. Les temples-mémoires préservent ces songes collectifs, constituant une cartographie de la volonté divine. L’art, la musique et les rituels reflètent cette spiritualité onirique, transformant chaque cycle lunaire en célébration de renaissance et de métamorphose.

Yesod occupe une place stratégique comme carrefour entre les mondes spirituels et Malkouth. Les anges y veillent sur les âmes en transit, stimulant leur inconscient pour les guider vers la conscience. Le royaume développe aussi une industrie cristalline centrée sur les boules de cristal, instruments de suivi et d’interprétation des âmes.

Géographie

Yesod est un des royaumes les plus mystérieux de la Création. L’espace-temps y est sombre, crépusculaire. Ses paysages de végétation noire ou brune sont sillonnés par d’innombrables fleuves de lait ou d’encre. C’est là que les âmes des mortels progressent, leur lumière seule révélant les alentours. Dans le ciel violet de Yesod, un grand astre lunaire, appelé Levannah, brille et rythme la vie des élohim. Le plus étrange est que personne parmi les élohim ne peut atteindre cet astre, qui semble perpétuellement s’éloigner à mesure qu’on l’approche. Malgré cela, les élohim logent dans le ciel, autour de l’astre mystérieux, dans des cités de lumière immenses qui ont la forme de galaxies.

Au-delà, dans le cosmos insondable de Yesod, des chaînes de cristal noir immenses, aux origines inconnues, semblent soutenir la structure même du royaume. Des rumeurs circulent encore sur ces chaînes cosmiques même au Far-Tikkun. Les commémorateurs pensent qu’elles furent construites par les élohim de la troisième hiérarchie à l’aube du Tikkun, avec l’aide des primordieux, comme prototype des Piliers de la Création.

Le souverain de Yesod réside dans le Palais Mirroir, sanctuaire central du royaume où les âmes sont canalisées. Le Palais Miroir semble flotter entre deux dimensions. Depuis l’extérieur, il apparaît comme une immense structure cristalline, mais ses contours se déforment, ondulent et se reflètent dans les eaux luminescentes de Yesod. À l’intérieur, les pièces du palais se réorganisent en fonction des émotions ou des pensées inconscientes des visiteurs. Une galerie de miroirs peut se transformer en une bibliothèque flottante ou en une vaste salle de bal selon les désirs profonds de ceux qui y entrent.

Architecture

L’architecture de Yesod reflète la nature mouvante et onirique de ce royaume. Les cités, suspendues dans le ciel violet autour de Levannah, ne suivent pas de plan fixe : elles se déploient comme des spirales galactiques, leurs avenues de lumière s’entrecroisant comme les bras d’une constellation. Les bâtiments semblent faits de matière translucide, cristal, verre liquide, pierre luminescente, qui capte la clarté lunaire et se teinte différemment selon les phases de Levannah. Ainsi, une même cité ne présente jamais le même visage d’un cycle lunaire à l’autre.

Le Palais Miroir incarne l’essence de cette architecture. Son extérieur, cristallin et étincelant, paraît immuable, mais ses formes s’altèrent et ondulent dans les reflets des fleuves de lait et d’encre. À l’intérieur, les structures sont entièrement malléables : couloirs et salles se réarrangent au gré des émotions inconscientes de leurs visiteurs. Cette plasticité architecturale est considérée non pas comme un artifice, mais comme l’expression même de la vérité de Yesod : un monde façonné par le rêve et l’inconscient.

Les cités secondaires de Yesod reprennent ce principe de fluidité. Leurs bâtiments ne possèdent pas de murs solides, mais des parois changeantes de brume ou de lumière figée, que les habitants peuvent traverser à volonté ou remodeler par leurs pouvoirs de Mentosis. De gigantesques miroirs suspendus dominent les places publiques, servant à la fois de décor sacré et d’outils rituels, reflétant les songes collectifs des communautés.

L’architecture religieuse prend la forme des temples-mémoires : vastes sanctuaires labyrinthiques où les rêves des élohim sont inscrits et préservés dans des sphères de cristal. Le plan de ces temples est intentionnellement complexe, chaque visite étant conçue comme un voyage initiatique au cœur de l’inconscient.

Enfin, les infrastructures utilitaires de Yesod sont intégrées aux chaînes cosmiques de cristal noir qui soutiennent le royaume. Les élohim y ont bâti des ponts suspendus, des observatoires et des autels, dont l’esthétique allie monumentalité et fragilité apparente. Ces édifices semblent à la fois solides comme la pierre et fugaces comme une illusion.

Ainsi, l’architecture de Yesod incarne une esthétique du mouvant et du reflet. Elle ne vise pas la stabilité ou la permanence, mais la métamorphose perpétuelle. Chaque façade est un miroir, chaque salle un rêve, et chaque cité une projection de l’inconscient collectif qui habite le royaume.

Culture

La vie des élohim de Yesod est rythmée par les cycles lunaires de Levannah, dont l’éclat changeant reflète l’Orh Ein Sof. Les phases de la lune influencent directement les rôles et responsabilités des habitants : chaque cycle est une initiation à un nouvel aspect de l’existence, et chaque éloha expérimente successivement plusieurs fonctions dans la société. Cette alternance forge une identité fluide, toujours en mutation, et renforce leur connexion au Grand Dessein.

Les élohim de Yesod embrassent l’impermanence. Pour eux, l’identité n’est jamais figée mais se transforme au fil des songes, des expériences et des visions. L’équilibre recherché n’est pas entre stabilité et chaos, mais entre conscient et inconscient, dans une perpétuelle dialectique. Les rêves y sont considérés comme des messages directs d’EL, porteurs de sens cachés et de révélations prophétiques. Ainsi, le sommeil et la méditation occupent une place sacrée : une partie importante de la vie quotidienne est consacrée à la quête onirique.

Tous les anges de Yesod pratiquent l’oniromancie, l’art de la communication par les rêves, grâce à leurs pouvoirs de Mentosis. Ces pratiques nourrissent une véritable culture du songe, où les récits nocturnes sont partagés, décryptés et archivés dans de vastes temples-mémoires, afin de constituer une cartographie des volontés divines. Les plus sages des élohim deviennent des oniromanciens reconnus, capables d’interpréter les rêves d’autrui et de guider leur communauté.

L’art de Yesod est profondément marqué par cette spiritualité du rêve : les fresques représentent des paysages mouvants et des créatures chimériques, les chants imitent le flux des songes, et l’architecture elle-même semble changer selon la lumière lunaire, comme si les cités reflétaient l’état intérieur de ceux qui les habitent. Les festivités suivent le rythme des cycles lunaires, chaque phase donnant lieu à des rituels de transformation, où les élohim célèbrent la mort d’un rôle ancien et la naissance d’une nouvelle facette de leur être.

En somme, la culture de Yesod repose sur une vision initiatique et cyclique de l’existence. Chaque rêve est une porte, chaque cycle une renaissance, et chaque éloha un être en perpétuel devenir, façonné par les échos de l’inconscient collectif et les reflets changeants de Levannah.

Production et industries

Les anges furent installés à Yesod pour veiller sur les très nombreuses âmes d’EL qui circulent entre le royaume et Malkouth. Le chemin reliant les deux royaumes est en effet le plus emprunté de la Création par les âmes. Les anges veillent sur ces âmes avant ou/et après leur incarnation dans le monde matériel de Malkouth. Els les analysent et les stimulent dans le but de développer chez eux un inconscient, première étape vers la conscience. Ce travail est long. Il faut souvent des millions d’années pour qu’une âme réussisse à atteindre le premier palier de conscience, qui lui permet de continuer son développement et son ascension vers EL.

L’industrie cristalline de Yesod se concentre essentiellement sur la production de boules de cristal, qui permettent aux anges de suivre les âmes depuis n’importe où, en se connectant à des Trônes sentinelles. Des trônes et des séraphins sont présents pour construire la base du pilier de l'Équilibre.

Histoire

Le royaume de Yesod est dédié aux anges, sous la protection du Grand Architecte. Les anges y ont fondé une monarchie absolue de droit divin. C’est Sidéraël Fitzarch qui le premier règne sur le royaume, dès le Haut-Tikkun, jusqu’à la Seconde Brisure. Sidéraël base ses décisions sur les Courants, des flux de pensées et d’émotions circulant dans le réseau EL, représentant l’inconscient des élohim de Yesod, mais aussi leur volonté profonde, leurs rêves.

Après la Seconde Brisure, Yesod est envahie par des entités cauchemardesques. Ces échos d’âmes terrifiées s’attaquent à tout ce qui bouge. L’archange Nitel, en collaboration avec Kruziel de la Milice des Songes, dompte ces ombres pour reconquérir le Palais Miroir.

Le symbolisme de Yesod

Yesod (יסוד, "Fondation" en hébreu) est la neuvième séphira de l'Arbre de Vie dans la Kabbale. Elle agit comme un pont entre les mondes spirituels supérieurs et le monde matériel représenté par Malkouth (le Royaume). Yesod incarne la structure sous-jacente de la réalité, l'énergie qui soutient et relie toutes les choses. Elle est associée à l'inconscient, à la mémoire et à la force vitale qui permet la manifestation des idées dans le monde tangible.

Position et rôle dans l'Arbre de Vie

• Position : Située juste au-dessus de Malkouth, sur le Pilier de l'Équilibre, Yesod est la séphira qui canalise et filtre les influences des séphiroth supérieures vers le monde physique.
• Rôle : Elle est le réservoir énergétique où les idées et les forces des séphiroth supérieures se concrétisent pour être projetées dans la réalité. Yesod agit comme un miroir, reflétant les énergies spirituelles dans une forme accessible.

Symbolisme de Yesod

• Fondation : Elle représente les bases invisibles qui soutiennent le monde matériel, comme une charpente qui maintient un bâtiment.
• Inconscient : Yesod est liée aux rêves, aux symboles, à la mémoire et aux forces psychiques.
• Fertilité et création : Elle est la matrice où les idées prennent forme avant leur manifestation finale.

Attributs

• Nom divin : "Shaddai El Chai" (שדי אל חי), signifiant "Dieu tout-puissant et vivant", évoquant la vitalité et le soutien divins.
• Couleur : Violet ou argenté, symbolisant le lien entre le spirituel et le matériel, ainsi que la transformation.
• Planète : La Lune, associée aux cycles, aux émotions et aux énergies changeantes.

Qualités spirituelles

• Connexion spirituelle : Yesod enseigne l’importance de comprendre les bases invisibles qui sous-tendent le monde physique.
• Mémoire et intuition : Elle est le réservoir des souvenirs collectifs et des instincts, un lieu où le subconscient rencontre le conscient.
• Création active : Yesod guide le processus de transformation des idées abstraites en réalités concrètes.

Yesod et Malkouth : La connexion entre le ciel et la terre

Yesod est le lien vital entre les royaumes spirituels et le monde matériel. Sans Yesod, les influences spirituelles ne pourraient pas atteindre Malkouth, et le monde matériel serait déconnecté de sa source divine. Yesod est à la fois un filtre et un transmetteur, s’assurant que l’énergie divine est transformée en formes adaptées à la réalité physique.

Défis liés à Yesod

• Illusion : Yesod, en tant que miroir, peut parfois donner des reflets déformés, créant des illusions ou des fausses perceptions.
• Instabilité : Si l'énergie de Yesod est déséquilibrée, elle peut entraîner des fluctuations émotionnelles, un sentiment de confusion ou une difficulté à manifester des idées.