Terres Beornides
Arrachez un Hobbit sédentaire à son existence confortable de la Comté et lâchez-le dans les Moyennes Vallées Est des Terres Sauvages : une fois remis du choc initial à l’aide d’une tasse de thé revigorante, d’une généreuse tranche de gâteau et d’un siège moelleux, il ne manquera pas de commenter les beautés de cette région. « Un peu fouillis, dira-t-il, l’herbe gagnerait à être tondue, les arbres à être élagués et les routes à être mieux entretenues, mais cela n’est pas sans me rappeler les paysages de la Comté. » Les Moyennes Vallées Est sont une terre riche et fertile. Vertes prairies et collines arrondies courent du Fleuve à la Forêt. En été, d’immenses champs de fleurs s’empanachent de mille couleurs éclatantes, et l’automne est propice à la chasse dans les sous-bois. En dépit des apparences, il s’agit néanmoins des Terres Sauvages. Pour généreuses qu’elles paraissent, elles n’en sont pas moins dangereuses. Même sous la protection de Beorn, les gens qui vivent ici doivent avoir du coeur au ventre : l’intrusion d’Orques et d’autres monstres est monnaie courante. La région est délimitée par le Grand Fleuve à l’ouest et la Forêt Noire à l’est. Au nord se trouvent le Bois aux Elfes et le territoire des Viglundides. La limite sud, quant à elle, demeure indistincte : autrefois, le domaine de Beorn était bordé par la Veille Route de la Forêt, mais désormais ses fidèles se sont établis plusieurs kilomètres au sud de celleci. La limite entre les Moyennes Vallées Est et le Val d’Anduin Est fait débat entre Beornides et Hommes des Bois de la Forêt Noire.
Le bourdonnement des abeilles et le chant des oiseaux sont omniprésents sur le territoire des Beornides. Des abeilles énormes, aussi grosses que le pouce, butinent dans les hautes herbes. Renards, lapins, écureuils et animaux sauvages divers abondent ; cette région abrite une faune abondante. La vie s’y épanouit sans subir l’influence néfaste de la Forêt Noire : la livrée des écureuils est ici d’un roux éclatant, exempt du noir lugubre qu’arborent leurs cousins souillés par l’Ombre. Naturellement, on trouve de nombreux ours dans les sous-bois. Il n’est pas rare d’en voir un gambader jusqu’à l’Anduin pour s’y désaltérer ou attraper un saumon. Les Beornides considèrent ces plantigrades comme leurs frères : malheur à celui qui s’en prend à un ours. Les Beornides élèvent vaches, moutons et poneys, des animaux que l’on trouve également à l’état sauvage. Beorn s’occupe quant à lui d’un élevage de chiens merveilleux ; pour autant, les chiens sauvages sont rares dans la région. Quant aux loups sauvages, ils se cantonnent en général à l’autre rive du fleuve. Les Terres du Fleuve
Cette région fertile accueille de nombreux Hommes depuis l’aube des temps. Chaque famille élargie possède des terres agricoles et des pâturages ceignant une ferme fortifiée. Contrairement aux Hommes des Bois, les autochtones ne sont pas organisés en Maisons et n’ont obéi, jusqu’à récemment, à aucun chef dont l’autorité dépasse le cadre d’une exploitation. Désormais, ils se font appeler Beornides ; fidèles à Beorn, ils respectent ses lois. Ce n’est pas le cas de tous ceux qui vivent dans les environs, mais cela ne pose aucun problème à l’intéressé : il n’oblige personne à écouter sa bonne parole. Si la plupart des Beornides vivent dans des fermes isolées, il existe cependant quelques… « villes » serait une appellation très exagérée. Appelons-les villages, ou hameaux, maigre poignée de bâtiments agglutinés autour d’un relais de poste ou d’un pont ; l’un des plus importants a vu le jour à proximité du Vieux Gué. Les Beornides forment un peuple simple : ni auberge ni échoppe, peu de négociants, de camelots colportant les artifices de la civilisation. Notre Hobbit hypothétique porterait certainement aux nues le beurre et le pain des Beornides, mais il s’offusquerait de l’absence d’assiettes en porcelaine ou de couteaux à beurre digne de ce nom. Les hameaux les plus développés proposent néanmoins le gîte et le couvert aux voyageurs : un individu de passage est certain d’y trouver à souper et un lit pour la nuit. Cette terre n’abrite aucun autre individu doué de parole, à l’exception des Nains et autres voyageurs qui se hâtent en direction de l’ouest ou du sud. Au sud-est, cependant, vivent quelques Nains : la Veille Route qui traverse la Forêt Noire fut tracée par le peuple de Durin, et était naguère protégée par une série de forts. Route et forts sont aujourd’hui à l’abandon, mais des Nains peuplent encore les environs de Sanctepierre.
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