Généalogie de la reine Cléa DeNil (Kléa)

Une des choses qui différencie Cléa des autres membres de sa famille, c'est sa soif de différence. Elle aime voyager, se dépayser, explorer, découvrir. Sa cour se distingue des autres cour ariesque par le nombre de courtisans temporaires, de courtisans étrangers et de courtisans de milieux sociaux "inhabituels" pour une cour. En effet, la Reine apprécie de s'entourer de ces derniers, pour simplement bavarder avec eux, et satisfaire sa curiosité.

En tant que prince, Suhaim a toujours laissé une empreinte partagée. D'une part, il était assidu, studieux, intelligent, capable (de broder, notamment), bon orateur et plutôt apprécié. D'autre part, il a toujours été perçu comme plutôt étrange. Ne souhaitant pas prendre de saeada, proche de ses subordonnés, prompt à tisser des relations sincères et profondes plutôt que superficielles et nombreuses, il est souvent comparé au prince actuel.

En étant banni du palais, le prince a longtemps été banni en pensée. Même quand sa soeur est montée sur le trône, les artistes sont restés très frileux. Ne disposant plus de lui comme model, mais aussi craignant d'offenser quelqu'un d'important, ils se sont contentés, souvent, de le citer comme un détail, une ligne de marge de l'histoire de l'une ou l'autre de ses soeurs. Les artistes les plus audacieux, souvent patronnés par le prince actuel d'A-Nil, le dépeignent en comparaison au prince, ou comme un manque terrible pour la reine nilite.

La condition d'olérin a toujours passionné le prince. Le penchant scientifique, bien entendu, était au centre de ses préoccupations. Cet angle de questionnement était bien vu, encouragé. Mais il aimait se mettre au défi, questionner la psychologie, la philosophie, l'art, l'expérience directe. Jusqu'où ira un olérin pour son subordonné naturel ? Et l'inverse ? Comment définir vraiment un olérin ? Ces questions, cela dit, ne suivait pas l'idée moderne d'olérinologie, qui n'existaient pas à son époque.

L'intronisation de Raya devait servir à "redresser" A-Tibre et à taire, une fois pour toutes, les mouvements contestataires du pouvoir d'A-Nil sur place. Elle a été formée toute sa vie pour cela, contrairement à sa soeur qui devait devenir une "reine juste". Raya n'a pas déçue les attentes de sa mère : c'est une reine ferme, dure, austère et traditionnaliste, qui ne tolère pas les écarts.

Peu d'artistes ont leur place au plaias d'A-Tibre. Tous ceux qui y sont bénéficient d'une généalogie impeccable et correspondent à l'image attendue d'un contisant ariesque. Par exemple, ce sont toutes des femmes, avec les cheveux longs et une livrée reconnaissable. A l'image de ses artistes, l'art tibril est régulier, respectueux de la noblesse et prévisible. Cela dit, il existe d'autres représentations de cette reine, notamment dans l'art nilite. Là, on préfère la présenter comme "jeune soeur de la reine" ou alors en association avec sa mère.

Déterminée à paraître idéale pour sa mère, Raya ne s'est pas autorisée beaucoup de passions dans l'enfance. Mais, une fois adulte, elle trouve refuge dans le soin des plantes, à la fois par le jardinage, le paysagisme et les compositions florales. Elle passe beaucoup de temps dans ses jardins privés, qu'elle a interdit à tous ses proches, et même sa famille, de peur qu'ils détruisent son travail, qu'elle perçoit comme un "art royal". Elle réfléchis longuement à la disposition de ses plantes et aime passer du temps dans cet espace calme.

Badriya a marqué l'histoire nilite par sa cruauté. Permettant d'ôter la vie dans des circonstances exceptionnelles, elle est responsable de nombreux massacres, perdant la vue des vrais dangers pour finalement tout détruire. On la compare souvent aux dernières générations de Meyrus. En effet, son règne était marqué par la peur, l'inquiétude, et les mesures préventives aussi brutales qu'irrémédiables.

L'art est vecteur de messages. Badriya le comprenait, et l'utilisait pour expliquer son point de vue à son peuple et aux autres ariesques. Mais ces messages peuvent être contestataires, insurrectionnistes, irrespectueux des doctrines ariesques ou des pensées de Badriya. Il devait donc être contrôlé, comme tout le reste : avec méfiance et sévérité. Peu d'artiste exerçaient sous le règne de Badriya, et peu d'artiste ont osé la représenter. Encore aujourd'hui, elle est un sujet tabou dans l'art, autant pour sa vision de ce dernier que pour les potentielles réactions de ses filles.

Depuis sa montée sur le trône, à dix-huit ans, Badriya s'est interdit toute forme de passion et de plaisir. La vie se résumait aux devoirs et son seul bonheur résidait dans l'accomplissement et l'épanouissement de ses trois enfants. Selon ses propres morales, Badriya ne méritait pas la vie, et donc pas la joie. Elle a abandonné son intérêt pour les sciences à cause de ça.

Badriya se disputait de plus en plus souvent avec ses filles, avant sa mort. Raya voulait être vue comme supérieure à sa soeur, par sa montée sur le trône. Cléa, elle, voulait d'un monde plus juste, et d'une ouverture toujours plus grande. Après la fugue de Gazala Elmandjra, première fille et première enfant d'Ourada Elmandjra, elle a sombré plus profondément dans son mépris d'elle-même. Elle était intime d'Ourada et, voyant que celle-ci assouplissait ses défenses, elle crut que son entourage perdait fois en elle. Elle l'interpréta comme un signe divin et se livra d'elle-même aux temples, demandant aux divinités ariesques de la juger. Elle fut condamnée pour non respect de la vie par les dieux, mais devant ses regrets on lui permit une "assension".

Petite-fille de la reine Amurra DeNil, Nahila est jeune quand elle monte sur le trône. Elle se trouve à la tête d'un clan vaste et instable, où des dizaines de "DeNil" réclament leur part d'un gâteau résolument trop petit. La jeune Nahila essaie de les contenter et parvient à ramener un ordre précaire, formant pour elle-même une descendance nombreuse et forte, pour la remplacer. Elle offre des titres à ses cousins pour les calmer et la famille royale s'étend dans tout Aria. Sa maîtrise calme est souvent moquée, à son époque, car peu reconnaissent ses intrigues pour ce qu'elles sont, les prenant pour des marques de faiblesse.

Amatrice d'art et d'occupations oisives, Nahila est l'amie des artistes, qui emplissent son palais. Elle encourage l'art chez ses enfants et chez son peuple, offrant des litres de peinture aux temples pour les distribuer dans la population et encourageant l'apprentissage de poésies aux enfants. Elle pratique elle-même la poésie, le chant, plusieurs instruments et la peinture. On la connaissait pour tenir de nombreux conseils dans des salles d'art. Certains pensent que ses œuvres recèlent des secrets encodés dans l'art.

Nahila n'a jamais voulu régner, mais elle a toujours aimé les intrigues politiques. Si sa soeur ainée la princesse Shadin avait été fertile, Nahila aurait aimé être dans son conseil et opérer pour elle, dans l'ombre où elle a toujours été plus à l'aise. Passionnée d'art, de psychologie et de théâtre, la reine Nahila passait plus de temps à satisfaire ses envies qu'à régner. Beaucoup d'historiens lui reprochent ce tempérament passionné, inconstant. Pourtant, c'est aussi à sa passion qu'elle doit d'avoir maintenu sa lignée, malgré le trouble qui tomba sur sa famille.

Oisive, égoïste, déconnectée de la réalité, trop douce, naïve, etc... de nombreux qualificatifs, moins flatteurs les uns que les autres, ont été associé à la reine, de son vivant et après sa mort. C'est sans doute ces défauts, ou en tout cas leur réputation, qui a permis le trouble de s'installer aussi profondément à Aria. Les groupes d'opposition au pouvoir ariesque et à la noblesse "fainéante" se sont levés. La reine Nahila est morte en protégeant sa famille, trop mal équipée pour ce genre de conflits, à l'opposé de tout ce qu'elle pouvait comprendre.

Entourée de plus d'une centaine de DeNil, la princesse Hanane ne s'est jamais sentie vraiment importante. Elle savait que sa mère hériterait et que, depuis l'engagement de sa soeur dans les ordres, elle était elle-aussi vouée à hériter un jour. Cela dit, elle n'avait aucun doute que, si la passion de la politique ne naissait jamais chez elle, les prétendants ne manqueraient pas pour la remplacer. Elle a donc toujours été oisive et peu concentrée. Entre son tempérament et la mort prématurée de Lital, avant que celle-ci n'entame son premier cycle, ont nourrit de nombreuses rumeurs sur l'avis que les dieux avaient de sa famille.

Ennuyée par l'art pour l'art, Hanane a toujours vu les pratiques artistiques comme des méthodes d'enregistrement du réel. Immortaliser une image, reproduire un son qui sera le même dans un millénaire, raconter des évènements, etc... pour elle, l'art n'est qu'une extension de la mémoire, conçu pour servir et compléter cette dernière dans son imperfection.

Curieuse, la princesse Hanane n'était oisive que pour ce qui concernait son rôle. Elle ne rechignait que rarememnt à l'étude (bien qu'elle n'ai jamais aimé la chimie ou les mathématiques). Elle se prend d'amour pour l'histoire, la façon de la raconter et la façon de la représenter. Elle apprend le dessin pour cela, et se forme à l'archéologie. Beaucoup de courtisans se moquent secrètement d'elle mais sa mère, toujours inspirée par feu le prince Hassan, pense que les passions de connaissance sont un signe qu'une personne très importante sommeil dans son enfant. Ainsi, la princesse est encouragée, et produit des travaux d'histoire très important pour son époque.

C'est sa passion qui coûta la vie à la princesse Hanane. Férue d'histoire, elle s'est coincée par accident dans une ruine. Le temps que l'on parvienne à la délivrer, l'hypothermie l'a mise dans un tel état que les soigneurs n'ont pu lui empêcher le trépas. Elle a succombé au palais, entourée de sa famille.

Nièce du célèbre Prince Hassan DeNil, Amurra essaie de marcher dans ses pas, autant que dans ceux de sa mère. Concurrencée par ses nombreux cousins, elle s'efforce d'être à la hauteur. A plusieurs reprises, il lui est rappelé que son oncle aurait pu occuper le trône, si elle avait été décevante. Elle s'efforce donc de se distinguer par ses capacités de régence, par son éducation. Si on devait résumer son règne en une phrase, on dirait qu'il a suivi la volonté du Firqil.

Représentée avec sa famille comme l'heureuse héritière d'Azhar, comme la parfaite nièce d'Hassan, Amurra est assez peu représentée pour elle même (à part dans ses commandes personnelles). Elle pratique peu les arts, sinon la broderie (par devoir). Elle se désintéresse des artistes, qui lui rendent. Parfois, elle est représentée selon ses relations, ou avec des personnalités importantes.

Amurra était très pieuse. Connue pour sa passion pour le Firqil, pour ses lois, ses textes, elle visitait souvent les temples. Perçue comme vertueuse, cette passion était encouragée par ses proches. Cela dit, son oncle se questionnait du bien fondé de demander aux dieux de la guider. Après tout, une reine devait savoir ses choses à l'intérieur d'elle-même.

On peut considérer qu'Amurra a survécu à son règne. Contrairement à de nombreuses reines, elle a fait sa succession de manière naturelle.

Altruiste et généreux, le prince est avant tout connu pour son influence sur sa mère, notamment sur les questions sociales. Il a des avis très tranchés sur ce qui concerne les droits individuels. Ces avis ont plusieurs fois été portés à Medinadiun. La domesticité du palais nilite parle de lui avec beaucoup d'éloges. Pourtant, presque personne ne peut se vanter de l'avoir déjà vu. Caché derrière une grande quantité de tissus, le prince est surtout un personnage pudique et timide. Si ce trait peut choquer à l'étranger, il est souligné comme une vertu pour un fils royal, une vertue rafraichissante à côté du fils de la reine précédente.

La discrétion du prince n'arrange pas ses représentations artistiques. Si de nombreux poèmes et de nombreux chants vantent sa gentillesse et son dévouement, sa beauté n'est déclarée presque nulle part. Les peintres du palais la vantent, mais refusent de s'étendre sur le sujet. Pour autant, le prince n'est pas étranger au milieu des artistes. Au contraire, il y est connu et apprécié, pour ses nombreux parainages. Beaucoup d'artistes ont bénéficié de son aide pour entrer au palais, ou plutôt de l'aide de son entourage directe, qu'il charge de repérer des artistes de valeur pour lui.

On considère souvent le prince comme passionné par la passion. Il s'entoure de personnes passionnées, que ce soit par un art, une science, un savoir faire, etc... tout en restant lui-même caché et discret, il semble se satisfaire de vivre le bonheur à travers l'épanouissement des autres. Son "instinct olérin" doit être plus développé que celui des autres, pour expliquer un tel comportement. En tout cas, rien n'indique que le prince ne pratique la moindre activité, sinon celle d'influencer. Certains vont jusqu'à arguer que sa vraie passion est l'éducation. Tout le monde sait que les princes nilite n'ont jamais eu la charge de baba de leur fratrie (contrairement à d'autres nations ariesques). Pourtant, le prince passe beaucoup de temps avec ses jeunes soeurs.

La princesse Charifa était attendue autant que son frère. Plusieurs soigneurs ont, durant la grossesse de la reine Cléa (Demoiselle Nationale à cette époque) ont déclaré qu'elle aurait plusieurs enfants. Cela dit, la jeune princesse n'eut jamais la chance de vivre pour de bon. Nommée par sa mère, son existence s'arrêta dès lors. La princesse Charifa ne fut jamais présentée au public, et que très peu citée dans la documentation.

Parler de la princesse est un crime de trahison, puisque son souvenir cause une douleur si vive à la reine qu'il attente à sa vie.

Certaines pièces d'art datant de la grossesse de la reine présentent deux enfants dans son ventre, ou deux âmes tournant autour d'elle. Aujourd'hui, il est dit que ces deux âmes représentent la supériorité innée du prince. Certains (dont monsieur Le) prétendent même qu'il s'agit des âmes "soeurs" s'alliant pour donner naissance au prince. La princesse n'est jamais mentionnée, par peur ou, pour la plupart des personnes, par ignorance.

Nul ne sait à quel moment à cesser de vivre la princesse. Cela dit, il est à supposer que c'est sa mort qui entraîna le travail de la reine, ou en tout cas son agonie. La princesse ne respirait pas, à sa naissance. Un soigneur a tenté de la ranimer dans la salle de travail mais, en vertu des lois de préservation, son corps a vite été emmené par le firqil, avant qu'elle n'ait eut le temps d'être sauvée.

Beaucoup plus jeune que le prince, la princesse Arwa-Norhan a beaucoup bénéficié de l'influence et de la protection de ce dernier dans son éducation. Malgré cette influence très calme, la jeune princesse a développé une personnalité plus dure, plus proche de celle de sa grand-mère. Autoritaire et indépendante, elle refuse qu'on la commande et prend le contrôle dès qu'elle le peut, prétextant s'entraîner pour son accession au trône.

Représentée comme enfant chérie du reinaume, Arwa-Norhan intéresse plus les artistes qu'elle n'est intéressée par l'Art, laissant ces devoirs d'influence à son frère et à sa mère. Elle garde cela dit un œil sur ce que l'Art dit d'elle, et n'en a jusque là rien trouvé à redire. En effet, elle est présentée comme une bénédiction divine, une enfant parfaite pour l'héritage, signe que les dieux ont pardonné à la reine Cléa les fautes de sa mère. Parfois représentée avec son frère, elle est alors la lumière quand lui se dissout dans l'ombre.

Les domestiques du palais aiment à dire que trois choses différencient la princesse Arwa-Norhan de sa grand-mère : sa bonne santé, l'absence de besoin lié à sa fermeté et ses passions. Parce que, malgré son caractère trempé et son apparente froideur, la princesse est une personne passionnée. Son plus grand intérêt reste l'herboristerie, qui l'a emmenée jusqu'à entretenir son jardin privé. Elle apprécie aussi l'étude des différents textile et de leur fabrication, même si elle ne pratique pas elle-même cette dernière.

Encore relativement jeune à la fermeture de la porte, la princesse Clia ne montrait pas de signes particuliers d'attirance (ou de compétence) pour le trône du reinaume. Proche de ses frères et soeur et très attentive à leurs attentes, elle constitue plutôt une "châtelaine attentive", le genre de membre de la famille royale à soutenir l'Art et les relations de la famille, plutôt que de jouer le grand jeu politique. Sa douceur est cela dit bien appréciée, compte tenu de la faible probabilité qu'elle hérite.

Appréciée pour sa douceur, la princesse est souvent représentée et mise en avant. Ses qualités sont mises en avant dans diverses pièces. Cela dit, elle n'est quasiment jamais représentée seule. A la place, on la valorise comme la soeur de la princesse Arwa-Norhan et du prince Ghali, ou encore comme la fille de la Reine.

A la fermeture de la porte, l'âge de la princesse la forçait encore à suivre un emploi du temps relativement stricte, voué à éveiller ses capacités. Cela dit, elle montre un intérêt assez grand pour l'Art en général, et la danse en particulier.