Rossariva

Personne n'a réussi à conquérir la Verte Fosse par la force. En revanche, des armées ont souvent occupé ses régions frontalières pendant de brèves périodes avant de fuir devant l'hostilité de la terre et celle, plus virulente, de ses habitants.   Exemple le plus récent, Rossariva, devenue aujourd'hui une sorte de protectorat du Saint-Royaume. Mais pourquoi elle ? Qu'a donc de si particulier ce modeste port fluvial dépourvu de toute attractivité et qui, pourtant, a pu faire envie à une nation puissante, guerrière et zélote ? C'est après la découverte de l'Ossuraire et les nombreux ossements de Mastodontes que le Saint-Royaume fut intéressé par la ville.   L'occupation de Rossariva ne fut nullement pacifique, car personne dans La Verte Fosse ne voit d'un bon oeil l'arrivée d'une force étrangère. Il y eu bien quelques tentatives de négociations entre le général Doberhauser et Lucinda Saltipieri, Podestat de la ville. Elles s'achevèrent dans le désordre le plus complet lorsqu'elle décréta que la somme offerte par le Saint-Royaume en échange du contrôle de la région était une insulte pure et simple.   D'après les rumeurs, non confirmées, la Podestat, une capra connue depuis toujours pour son manque de patience, chargea le général bille en tête et enfonça sa cuirrasse. Les gardes de l'officier l'abattirent sur le champ et à sa mort, une révolte sanglante éclata dans la minute. Le massacre de Rossariva est une page bien triste de l'histoire tumultueuse de la Verte Fosse. Dans les jours qui suivirent, la ville fut fidèle à son nom, non pas pour le rouge des roches ferreuses de ses rives, mais pour celui du sang versé par les habitants et les envahisseurs.