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Comment le monde a évolué

Notions générales

OÙ L’ON ÉVOQUE LE PASSAGE DU MOYÉCRYME À LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

Disque d’argile d'Agrippa Lunel, historien renégat de l’université d’Éole.  

Des cités en effervescence

 
Confinés à quelques îlots encerclés par l’écryme, les survivants s’organisent et construisent les premières cités. Encore habitée par une peur viscérale de la technique tenue responsable du désastre, l’humanité vit une période obscure, un âge barbare refusant toute technologie, quelle qu’elle soit.
 
Puis, les nombreux potentats locaux menacés par la surpopulation lancent une politique de grands travaux. Acculés, ils nourrissent le faible espoir de sauvegarder leur pouvoir en découvrant d’autres terres. Ils mobilisent alors la majeure partie de la population et entament la construction des premières traverses, par dizaines, dans toutes les directions. La plupart n’aboutiront pas et seront abandonnées.
 
D’autres espèrent établir une communication entre les îles en travaillant à la création de bateaux de cuivre. Ces expériences répétées et désastreuses n’ont, bien sûr, jamais permis l’avènement d’une civilisation maritime. Il est d’ailleurs bon de rappeler qu’en mémoire de tous ces sacrifiés, les travaux visant à construire des bateaux sont interdits. Ces tentatives ne sont qu’un exemple du cortège d’inventions démentes parmi lesquelles nous pouvons ajouter les premiers essais aériens ou subécryméens… Elles ont néanmoins eu l’effet bénéfique de progressivement ramener l’homme à la raison et au progrès.
 
Les travaux se recentrent sur la construction d’une traverse unique et massive, menée sans limite et qui finirait forcément par atteindre d’autres terres. À l’époque, le choix des traverses qui seront consolidées et continuées reste incertain et explique le développement chaotique de la première trame. La technique utilisée consiste à basculer d’énormes blocs de pierre dans l’écryme qui, en s’empilant progressivement, forment d’imposants piliers. On utilise sans compter la pierre qui devient le matériau de référence. Les traverses avancent d’une dizaine de mètres par jour, leur largeur dépassant souvent cent mètres. Ces viaducs interminables permettent d’oublier les peurs liées à la technique. Les premiers corps de métier apparaissent comme les tailleurs de pierre, les maîtres urbatechs ou les écrymologues spécialisés dans la récolte de fleur d’écryme et la chasse au hurleur. Encore embryonnaires, ces associations, qui deviendront plus tard les Loges, sont bien décidées à mettre à mal les aristocraties urbaines. La révolution industrielle est en marche, bousculant l’obscurantisme du Moyécryme entretenu par une élite technophobe...
 
Par un hasard inouï, les traverses finissent par en rencontrer d’autres et, en ces lieux, se construisent les jonctions. Marquant l’aboutissement de la première trame, ces agglomérations correspondent aux plus grandes concentrations humaines après les îles-mères elles-mêmes.
 

Du peuplement des traverses

 
La fin des travaux déclenche une véritable catastrophe humaine : des milliers de personnes se retrouvent sans travail, sans foyer, dispersées sur les traverses. L’effort consenti a sacrifié des générations entières qui n’ont pas connu leur cité d’origine. Ces désoeuvrés s’installent donc sur les traverses et, en s’affranchissant de tout pouvoir, importent avec leurs constructions leur ancien régime politique. En certains lieux, les choses s’enveniment et finissent en confrontations meurtrières.
 
Initialement, les jonctions servent principalement aux relations diplomatiques entre cités, avant de se recentrer sur le commerce. À terme, de grandes compagnies marchandes y sont créées, qui deviennent les konzerns.
 
Le long des traverses apparaissent également, ici et là, de grands relais. Bénéficiant de l’essor du commerce, ils prospèrent et deviennent de véritables lieux de réunions accueillant les arpenteurs de passage. Certains atteignent même parfois la taille de petites villes.
 

De la naissance des sociétés traversières

 
Chassés des cités par l’avènement de la révolution industrielle et de la bureaucratie, les anciens seigneurs féodaux se réfugient sur les traverses et y construisent de gigantesques forteresses. Connus sous le nom de seigneuries traversières, ces domaines indépendants entretiennent un mode de vie archaïque par rapport aux cités, échappant à l’influence du scientisme. Les ressources locales et artisanales ne suffisant pas à subvenir à leurs besoins, ils imposent aux caravanes et aux voyageurs des taxes de toutes natures et mènent des guerres intestines afin de piller les ressources des seigneuries voisines. Puisqu’ils ne peuvent bénéficier du progrès des Loges, les nobles préfèrent les dénigrer en aidant au développement d’un certain conservatisme traversier. Les seigneuries sont d’ailleurs le territoire de l’aragone, une religion anti-scientiste menant une vaste inquisition contre la technologie sous toutes ses formes.
 
Les communautés de pilier constituent un autre exemple de traversiers vivant éloignés des complots politiques des cités. Nichant dans des galeries souterraines creusées à même les piliers des traverses, ces gens se retrouvent isolés du monde à la suite de l’effondrement de certains pans de la première trame . Leur habitat est construit le plus souvent à partir de connaissances techniques mal maîtrisées. Rongé de l’intérieur, il menace à tout moment de sombrer dans l’écryme. Le développement anarchique de la troisième trame aurait permis à ces communautés dégénérescentes de rejoindre les cités. On murmure qu’elles se sont fondues dans les quartiers les plus pauvres où même les milices publiques ne s’aventurent plus, là où règnent les ghildes mendiantes. Enfin, certains choisissent l’itinérance et deviennent les premiers arpenteurs de la Toile.

D’une langue commune

 
Ce que fut la société de l’Antécryme importe peu puisque, confrontées aux manques de nourriture et de matières premières, les structures sociales volèrent en éclats.  L’Antécryme reste pourtant la seule explication plausible d’une langue commune. En effet, un même dialecte employé sur des terres parfois éloignées par plusieurs semaines de train ne peut être que l’héritage d’une société affranchie de l’écryme. Bien sûr, ces milliers de naufragés réunis en groupes quasi tribaux ont développé argots et jargons différents, mais des bases communes sont restées. Au premier temps de l’ère du Contact (correspondant à la fin du Moyécryme et à l’aboutissement de la première trame) puis durant l’ère de Transition, les caravanes sillonnaient la Toile, et ont amoindri les nuances de langage afin que tous puissent converser – mais surtout commercer. Il subsiste, entre les cités, de multiples nuances, des formules de politesse propres, mais les bases grammaticales sont communes et tous peuvent négocier et parlementer aisément, quelles que soient leurs origines.
 
Cette idée d’une identité et d’une culture communes avant l’apparition de l’écryme se retrouve aussi dans le développement de nos sociétés, comparable pour chacune de nos cités.

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