Consolidateur

Written by Orta Anthony

Une pierre seule n'est qu'un caillou. Ajoutez une seconde pierre à cette première et vous obtenez un mur. Si vous mettez une pierre supplémentaire à chacune de ces pierres, vous bâtissez un empire.

Les consolidateurs sont les maitres dans l'art de creuser des galeries, consolider des mines et concevoir des édifices souterrains capables d'avoir de grands espaces. Les peuples nains sont souvent ceux qui ont les écoles formant les meilleurs artisans de ce métier, mais les preps ont également de grandes lignées de consolidateurs dans leurs rangs. Ce métier n'est pas à la portée de tout le monde et se rapproche plus du savoir d'ingénieur que du simple minier. Des écoles de métiers se trouvent principalement dans les grandes cités souterraines de Freydfer, des montagnes des Mille-Crocs et à Sélénites (prés des montagnes de Krijia. Les professionnels de cette discipline peuvent être parfois embauchés dans d'autres pays pour la construction d'un édifice religieux d'ampleur, un rempart à consolider ou un pont à établir. Cependant, ce savoir ancestral ne se brade pas et la quantité de pierres et de temps est souvent doublée pour échafauder une installation.

La particularité de cette profession se compose de trois compétences bien spécifiques :

Les pierres

La taille des pierres relève d'un art que les apprentis consolidateurs se doivent de maitriser avant tout, et cela pendant plusieurs années. En effet, les pierres ne sont pas de simples briques rectangulaires qu'utilisent la plupart des civilisations de la surface. Ici, la taille se fait en polyèdre de huit triangles, donnant un octaèdre. L'opération prend plus de temps mais donne une structure d'édification qui est nettement plus solide et tient beaucoup plus dans le temps. La capacité d'encaissement de poids est également doublée ce qui évite bien des effondrements, et la structure en triangle permet une stabilité accrue en cas de tremblement de terre.

Les murs et la consolidation

Ce deuxième point est le cœur du métier. L'édification de murs avec ces pierres en octaèdre demande une technique pointue qui ne permet pas la négligence ne serait-ce que d'une seule pièce. Les briques peuvent être taillées selon différentes tailles selon l'ampleur de l'édifice, mais dans tous les cas, des pierres pyramidales doivent être façonnées de chaque côté du mur pour le rendre plat et verrouiller toute l'imbrication du milieu. C'est dans cette partie qu'intervient la consolidation ; il est possible d'intégrer à cet enchevêtrement un support supplémentaire qui vient consolider la structure (surtout dans le cas de couloir ou de grands espaces souterrains qui doivent soutenir de lourdes charges). Il ne s'agit pas de vulgaires colonnes de soubassement ou de madriers de soutien, mais de véritables lignes verticales qui se fondent dans le reste de la structure pour en verrouiller le tout. Ces « colonnes » sont également en pierre et sont intégrées à l'intérieur du mur. Elles ne sont pas des parties qui fractionne la paroi pour le soutenir, mais des éléments qui viennent se fondre dans la structure générale avec pour but d'ajouter une répartition du poids à soutenir sur l'ensemble du mur (et non pas en des points précis).

Le troch'rûn

La dernière compétence à maitriser est le troch'rûn (« troisième point » en dialecte Onkalo dont est originaire la technique). Cette technique consiste à ajouter un troisième point d'ancrage lors de la construction. Point question de faire un mur perpendiculaire au sol ou de mettre une poutre sous le plafond, le troch'rûn permet de penser sur plusieurs dimensions. Un mur aura toujours une base en triangle qui renforcera son équilibre, le clouage sera pensé avec un troisième ancrage sur les côtés, les salles souterraines auront un plafond en abside plutôt que plat ... Le troch'rûn oblige à penser une vision globale dont tous les éléments pensent en trois parties. Par exemple, au lieu d'avoir de multiples colonnes pour soutenir le plafond d'une immense caverne, dont la fracture d'une seule pourrait amener à l'effondrement de toute la structure, le troch'rûn installera de grande stalactites ou stalagmites pyramidales dont l'arrête au sol ou au plafond marque également le commencement d'une autre pyramide à trois faces. Ainsi, si une venait à se fragiliser, le poids serait réparti sur les autres « colonnes » formées de cette manière. Cet exemple illustre le troch'rûn, ou le fait que trois points d'ancrage valent mieux que deux. Les cités souterraines de Behem, Mek et Onkalo ont été construites de cette manière et ont traversé deux ères entières.


Cover image: by Anthony orta with artbreeder

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