Que cela soit dans les cours des hauts dirigeants des cités de la Confédération, les salons privés de la petite bourgeoisie ou bien les bas-fonds les plus déplorables et reclus, un certain vulpe au charme certain semble se sentir chez lui. Ruggero Di Rocco, tel est son nom, un poète à la réputation de roublard, qui écume des cercles sociaux sans crainte ou gêne.
Peu de chose est sûre au sujet de cet humble troubadour. Il se présente comme un simple citoyen, mais possède le savoir-être d’un noble aristocrate. Politesse, flatteries, charmes et autres ressorts rhétoriques sont ses armes de prédilections au sein de toutes les strates de la société. Il vit souvent aux crochets “d’amis” ou “conquêtes” qui estiment sa compagnie des plus charmantes et ses œuvres intéressantes, divertissantes, voire aguichantes.
Loin des yeux du beau monde, le renard reste un véritable gentleman, bien que ses manières de forban peuvent être plus aisément vues. Le temps passé à ses côtés et à le voir changer de masque au gré de ses rencontres trahit bien souvent son caractère menteur et manipulateur. Mais bien qu’il aime agir aux dépens de son auditoire, le doux vulpe essaye tant que faire se peut de causer le moindre tort possible.
Du moins, tant que la personne face à lui mérite respect et courtoisie. Vulgaire criminel, riches ordures agissant sous couvert de la loi et autres tyrans attisent bien facilement son courroux et faire choir de leur piédestal ces êtres est pour Ruggero est plaisir coupable auquel il s’adonne sans gêne.
Artiste audacieux. Criminel de haut rang. Vulgaire usurpateur. Courtisan sans loyauté. Voleur au grand cœur. Protecteur des plus faibles. Misérable flatteur. Tant sont les visages de ce singulier vulpe qui s’amuse à voir ses interlocuteurs le percer, en vain, à jour.
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