La guilde des sanctuaires

Les garants de la paix lors des fêtes de cycle

La guilde des sanctuaires peut être considérée comme une faction à part entière. Ses membres habitent des zones bien précises du monde, qui sont les sanctuaires des civilisations disparues: les Avorn, les Haidru et les Darnet, respectivement "peuple de la Terre", "peuple de l'Air" et "peuple de l'Eau". Ces sanctuaires sont disséminés un peu partout sur le continent et de véritables villes se sont formées aux alentours. Les Gardes, nom que se donne ce peuple, y vit dans des conditions parfois assez rudes selon le positionnement géographique du site. On peut en trouver en bord de mer, au coeur d'une montagne, près d'une ville Faag...   Ces sanctuaires sont placés de telle sorte qu'à un certain moment, tous les puits de lumière se retrouvent exactement au-dessus d'un sanctuaire. Cela est considéré par tous les peuples, sauf les Bator, comme le commencement d'une nouvelle année. C'est l'occasion de grandes festivités et, même si les Bator n'ont aucune réjouissance à fêter un élément en lien avec la lumière, c'est un moment de relative paix et d'échange entre les peuples.   Pour les Astris, c'est un moment particulièrement important parce qu'il marque le commencement d'un nouvel itinéraire sur le continent, chacun poursuivant un nouveau but. C'est le moment où des tribus se font et se défont, au gré du destin que chacun se fixe. En général, les itinéraires définis à ce moment-là prévoient un point d'arrivée pour la prochaine fête de cycle, même si, souvent, ils sont revus en cours de route en fonction des difficultés rencontrées en cours de route.     Les Gardes sont donc responsables, lors de ces événements, de la sécurité et de la bonne tenue des festivités. C'est une tâche lourde de sens et qui définit le futur du continent, alors que des alliances se font et se défont. C'est donc un moment hautement politique. Les Gardes sont très fiers, toujours très sérieux et, à force de passer du temps près de ces sanctuaires, ont tendance à parler en parabole qui ne sont pas toujours bien comprises par leurs interlocuteurs. Les Gardes développent ainsi, pour certains, une sorte de don de voyance, là où d'autres y voient un brin de folie.  

Organisation et modes de vie

  C'est une société très hiérarchisée, qui ressemble à une organisation militaire. Pour chaque sanctuaire, un seigneur est nommé pour une période de dix ans, temps long qui permet d'assurer une stabilité nécessaire pour les sanctuaires. Les seigneurs font la loi mais sont soumis, dans leurs décisions, au code ancestral de la guilde qui permet d'éviter toute tentative de débordement autoritaire.   Un seigneur a sous ses ordres plus capitaines, qui ordonnent eux-mêmes à plusieurs sergents, chacun gérant à leur tour des unités de soldats.   Le recrutement se fait parmi la population des villes de la guilde, mais il n'est pas rare d'y trouver des Faags ou des Astris, attirés par des conditions de vie souvent plus confortables qu'ailleurs.   De nombreux habitants et voyageurs consacrent leur temps dans ces cités à étudier et explorer les sanctuaires eux-mêmes, pour essayer de mieux comprendre les anciennes civilisations et déceler l'origine de la coque de pierre. De nombreuses théories sont développées à ce sujet et, s'il existait dans le monde un pouvoir capable de créer la coque, si ce pouvoir pouvait être contrôlé, celui qui le posséderait serait quasiment maître de Litharion.   Il y a donc, en plus de cette organisation très militaire, un important écosysteme d'archéologie, contrôlé par la guilde. Tout objet découvert doit faire l'objet d'un inventaire méticuleux et rien ne sort des sanctuaires sans l'aval des Gardes. L'enjeu est tellement important que de nombreux conflits ont démarré à cause de cela, malgré la mission de paix de la Guilde, qui parfois oublie sa mission première et justifie ses exactions par des actes plus ou moins moraux.  

Parenthèse sur l'état de la recherche

  Pour l'instant, la recherche s'arrête sur des difficultés de compréhension de langages différents, partiellement ou mal traduits. La pierre de Rosette n'a pas encore été trouvée. Toutefois, les trois anciennes civilisations sont bien distinctes et il est clair qu'un conflit les a opposés et que la coque est apparue à la suite de ce dernier. La raison de ce grand conflit et, plus important, ce qui a créé la coque, n'est pas définie.  

Site de Noosiu

  Le site de Noosiu se situe sur la côte à l'ouest de Litharion, au bord de la Grande Mer. Il est situé à proximité du delta d'un grand fleuve, le Kalope. La ville associée à ce site fait partie des plus riches gérées par la Guilde, de par son emplacement hautement stratégique d'un point de vue commercial. De plus, c'est un site qui bénéficie de bonnes conditions de lumière, étant bordé d'un côté par la mer et de l'autre par une grande vallée. Le climat y est par contre très rude, avec de grosses tempêtes et des crues très changeantes, en fonction du déplacement de la coque et des puits. Le sanctuaire est accessible en permanence malgré les crues, via un long système de tunnels qui parcourent l'entièreté du site. Ces tunnels datent de l'époque du sanctuaire et les matériaux utilisés ne sont pas bien définis.   Le site s'étend sur plusieurs kilomètres et est organisé en cercles concentriques. Le centre s'élève toujours au-dessus du niveau de l'eau. C'est une sorte de tour qui rappelle les circonvolutions d'un coquillage, dont la coquille mesurerait plus dizaines de mètres de haut. Lors de la Fête de Cycle, seul le coquillage est émergé et parfaitement éclairé. Depuis la ville, on peut voir la coquille briller sur une eau parfaitement plate et, depuis certaines hauteurs, on peut distinguer les autres cercles concentriques immergés émettre de la lumière. C'est un moment de foi religieuse importante pour les Astris, qui viennent d'achever un long périple pour assister à cet événement.   Chaque cercle est relié à ses deux proches voisins par les tunnels, qui prennent des formes arrondies. Pour accéder au centre du site, plus d'une heure de marche est nécessaire et pour atteindre l'extrémité la plus avancée vers la mer, il faut marcher une heure de plus. Trois entrées depuis la terre ferme existent pour descendre dans le site, qui mènent chacune vers des points relativement éloignés les uns des autres dans le sanctuaire. On y trouve des cavités plus grandes, des sortes de cavernes qui forment des boursouflures sur le cercle. À l'intérieur de ces cavernes, les murs sont couverts de symboles d'une langue ancienne, l'écriture des Darnet. Y sont transcris les histoires d'un ancien temps, dans un langage très imagé mais très mal traduit pour le moment. Lors de la fête de Cycle, certains symboles seulement s'illuminent, changeant d'une fête à l'autre. Chaque fois, de nombreux chercheurs notent les symboles en question, essayant de comprendre la logique. Depuis un siècle, date à laquelle il a été décidé de compiler ces symboles, aucune logique ne semble apparaître.   Plusieurs camps ont été formés dans le sanctuaire même, pour éviter des allers-retours  quotidiens. Personne ne vit à l'année à l'intérieur mais les Gardes y font des veillées durant plusieurs jours.   

Althario, seigneur de la Garde à Noosiu

Althario est le seigneur de la Garde à Noosiu. C'est un nain à la peau claire, burinée par des années passées dans les tempêtes salées du bord de mer. Il a un caractère très sec et déteste parler pour ne rien dire. Ses subalternes le craignent plus qu'ils ne le respectent, même s'ils lui reconnaissent une grande efficacité dans ses prises de décision. Ses choix ne semblent pas forcément cohérents de prime abord, mais on se rend souvent compte qu'il avait un coup d'avance. Dans tous les cas, peu de gens osent questionner ses choix. Fils d'un Astri et d'une Garde, il a été élevé par sa mère qui l'emmenait partout lors de ses missions de surveillance. Il connaît donc chaque recoin du site de Noosiu depuis son enfance. Son père est reparti en migration avant sa naissance et il ne l'a jamais connu. Cela ne l'affecte plus, ayant à présent près de cent Cycles et n'ayant aucun autre intérêt que la protection de Noosiu et la peau mirtoitante d'une Bator (très rare à cet endroit). Il a lentement gravi les échelons de la hiérarchie de la Garde, faisant preuve d'une grande lucidité sur les enjeux de sécurité liés au site et d'une ambition sans borne. Il lorgne sur les découvertes des archéologues et c'est lui qui compile le système de douanes.