Cosmonarchie Annensalienne

La société Annensalienne naît avec l'avènement de la dictature des Fazaban.
  Dès son enfance, la première nation extra-solaire fait face à une forte instabilité. Tiraillé par les militantismes de ses alliés, et toujours sous la menace de la Terre, le nouveau régime chercha à affermir son assise par la construction d'une identité nationale de toute pièce et l'établissement d'un système répressif ciblant initialement les mondes extérieurs puis qui va s'élargir à l'ensemble de la société.
Au fil des décennies, la Cosmonarchie se structura sous la forme d'une société féodale dont la classe dominante était issue des armateurs et des grands dirigeants des bonyads de l'ancien régime.  

Bonyatavan

C'est dans ce cadre que se réinvente la Bonyatavan, implémentée initialement sous la République d'Annensale dans le but de favoriser la croissance de l'économie, les puissants magnats, intégrés dans les sphères politiques s'allièrent avec le nouveau pouvoir des Fazaban afin d'imposer le nouvel ordre social. De cette alliance, l'institution économique se mua en force politique dont ses représentants allaient intégrer la classe sociale des armateurs.  

Néo-féodalisme

Les conséquences de l'intégration des bonyads au pouvoir mènent à un changement profond de la société qui adopte une structure divisée en castes, comparables aux ordres sociaux du moyen âge européen, maintenues en grande partie par une répression brutale.

Farmāndār

Lorsqu'elle obtint son indépendance, la région d'Annensale est faiblement industrialisée et fait un usage rare de machines outils pour un secteur primaire disproportionné. Dans les décennies qui suivirent, les importants besoins en ressources des bonyads accentuèrent l'hypertrophie de ce secteur sans pour autant parvenir à augmenter les capacités industrielles. On vit ainsi se développer une classe laborieuse aux moyens anachroniques, souvent réduite à des outils rudimentaires et à la force physique des travailleurs. La détérioration des rapports entre cette classe laborieuse et l'élite annensalienne sera instrumentalisée pour justifier d'une répression accrue qui aboutira à l'établissement de la caste des farmānbardāre (les obéissants, soumis au commandement).  

Mobāromtaz

Une deuxième classe, la Mobāromtaz (combattant distingué), assumant un rôle guerrier, est créée de toute pièce pour encadrer la masse laborieuse. La Mobāromtaz se définit comme une classe d'élus, dont le sentiment de supériorité vis à vis du tiers état est entretenu par un ensemble de rituels et un mode de vie spartiate qui leur est réservé. Les missions militaires n'étant pas distinguées des missions de police, la mobāromtaz se comporte également comme une force d'occupation brutale et souvent parasitaire. De nombreux témoignages rapportés après la Grande Guerre Orionne font état de garnisons annensaliennes se livrant au pillage contre les habitants de leur région pour les maintenir dans une terreur constante.  

Kārgar-e māher

La Kārgar-e māher (ouvrier habile), regroupe les individus qui bénéficient d'un statut privilégié et héréditaire leur permettant d'exercer des fonctions de direction au sein de la Farmāndār. Considérés souvent comme une petite noblesse, leurs prérogatives sont limitées aux activités civiles au sein desquelles ils composent les personnels scientifiques et administratifs. Malgré cet apparente importance, les farmandaris demeurent inférieurs en statut à la Mobāromtaz et sont soumis à une surveillance accrue pour briser toute vélléité de réforme.

L'émergence d'une Nation

La culture annensalienne trouve sa source dans le traumatisme du réchauffement climatique qui força les populations irakiennes, iraniennes, afghanes et pakistanaises à quitter la Terre. Cet exode, vécu comme une nécessité par la première génération devint une humiliation lorsque les puissances terrestres se partagèrent les territoires déserts encore riches en ressources. Ainsi émergea un narratif complotiste, largement adopté par la première génération d'annensaliens, accusant les grandes puissances d'avoir provoqué la catastrophe pour s'accaparer les terres de leurs ancêtres.   Dans les années qui suivirent, ce mythe fut érigé comme évènement fondateur de la nation annensalienne, alimentant un sentiment revanchiste qui sera largement exploité par les marchands de la colonie lors de la Révolte des Armateurs. Enfin les nouveaux dirigeants de la Cosmonarchie récupèrent le récit à leur compte raccrochant leurs familles aux leaders de la Révolte avant de se présenter comme la classe guerrière faisant rempart contre la domination terrestre.

Un mirroir de l'Ennemi

L'opposition avec "les puissances de la Terre", désignant initialement les puissances occidentales, puis élargies à toutes les nations terrestres, justifie un rejet total des valeurs et idées "terriennes", notamment celles issues de la culture occidentale. Le sociologue Jerome Falwin résumait ainsi la vision de la cosmonarchie.

"Le monde antique aurait vu l'émergence de la culture occidentale en grèce avant de se répandre au moyen-orient. Universalisme, valeur de l'individu et protection des faibles caractérisaient cette vision du monde qui accoucha des trois grands monothéismes avant de se propager à travers le monde est contre nature. Les annensaliens forment un peuple qui réfutent ces présupposés et cherchent à revenir vers des sociétés organisées selon les rapports primordiaux entre dominants-dominés, faibles et forts. La supériorité présumée de la vision annensalienne se base sur la simple ancienneté et une prétendue efficacité des cultures qu'elle encense : perses, sassanides, assyriennes admirées pour la brutalité de leurs armées envers leurs ennemis.
Si l'on observe cette propagande d'un oeil critique, il apparaît, de manière évidente que les chefs de la Cosmonarchie ne cherchent qu'à monter de toute pièce une culture martiale basée sur la haine d'un Ennemi héréditaire et sur l'obéissance aveugle à une clique d'oligarques cruels et vindicatifs."

- Jerome Falwin, De la culture Annensalienne

En parallèle, le nouveau régime conçoit de toute pièce une culture pseudo-iranienne inspirée des empires perses, sassanides et assyriens mettant en avant les traditions martiales et le mépris de l'individu de ces régimes de l'antiquité.

De par sa nature décentralisée, les objectifs de la Cosmonarchie dépendent en grande partie de chaque dirigeant.

Fondation

Grand Jeu

Grande Guerre Orionne

Destruction

     

Postérité :

La Cosmonarchie Annensalienne laissa une empreinte durable sur les sociétés de la Route Orionne, si bien que de nombreux historiens de 2500 la présente comme la première expérience civilisationnelle spatiale, la comparant souvent à l'Empire Akkadien de la Terre.   Le Saint Empire Tianustani, plus jeune des Grands s'inscrit dans la continuité de ce "premier empire stellaire". La noblesse impériale reprend en effet la structure de la Bonyatavan avec la mainmise d'une élite loyale sur les procédés économiques. Les analystes et historiens situent souvent ; à tort ou à raison ; le centre de gravité de l'Empire à Annensale, notamment à cause des nombreuses familles de la noblesses descendant des directions des Bonyad.   Annensale est toutefois pour la majorité de la panhumanité, une monstruosité du passé, similaires aux totalitarismes du 21e siècle. Que vous intérogiez le citoyen confédéré ou républicain, tous deux auront retenu des cours d'histoire les horreurs de l'Empire Annensalien, de ses multiples violations des droits de l'Homme et de son bellicisme. Annensale est ainsi dans la mémoire collective retenue, à juste titre, comme une des aberrations que l'humanité semble capable de créer.