Description. La Guerre Draconique fut l'un des plus grands conflit (certains diront cataclysme) du Premier Âge. Cet affrontement titanesque opposa les dragons primordiaux chromatiques, incarnations de la fureur brute et de la domination, aux dragons métalliques, gardiens de l’équilibre et défenseurs d’un monde encore fragile. Le théâtre de cette guerre fut principalement la vaste région qui deviendrait plus tard les
Terres Brûlées. Autrefois, ce territoire était une contrée fertile, couverte de forêts millénaires, de rivières étincelantes et de plaines verdoyantes où naissaient les premières civilisations mortelles. Mais le feu des dragons, les tempêtes élémentaires et la déchirure des cieux par leurs affrontements transformèrent peu à peu cette région en un paysage de désolation : plaines vitrifiées par les flammes, volcans instables surgis des entrailles de la terre, rivières de cendres remplaçant les cours d’eau limpides, et vallées entières réduites à des gouffres calcinés.
Ce n’était pas une guerre de simples territoires. C’était une guerre de visions du monde. Pour les chromatiques, menés par
Ktaroth Le Dragon du Crépuscule Rouge, la force et la peur étaient les seules lois légitimes. Ils voulaient imposer leur règne absolu, remodeler Mythrania en un royaume de flammes et de cendres où les mortels n’auraient été que proies ou esclaves. Pour les métalliques, guidés par
Tai-Ran le Dragon d’Or Ancestral, la survie du monde dépendait d’un équilibre fragile. Leur rôle n’était pas de dominer, mais de protéger les créatures émergentes et de préserver l’harmonie entre la magie et la nature. Lorsque ces deux idéologies se heurtèrent, il n’y eut pas de compromis possible. Chaque bataille était un cataclysme : le ciel s’embrasait de flammes écarlates, la terre s’ouvrait sous les coups des griffes colossales, et les océans eux-mêmes entraient en furie sous le souffle des dragons . Le monde tout entier semblait vaciller, comme si la création elle-même pouvait être réduite en cendres. Aujourd’hui encore, les cicatrices de cette guerre demeurent. Les Terres Brûlées portent l’empreinte du brasier éternel, marquant la mémoire des peuples qui naquirent ensuite. Pour les mortels, la Guerre Draconique est devenue un mythe fondateur, une histoire transmise dans les sagas elfiques, les runes naines et les légendes humaines. Mais pour les dragons, c’est une blessure toujours vive, un rappel de leur propre orgueil et de leur héritage divisé.
Les Dragons Chromatiques
Dirigés par Ktaroth,, les dragons chromatiques cherchaient à imposer leur règne sur Mythrania. Leur objectif n’était pas seulement de dominer les terres, mais de remodeler le monde à l’image de leur puissance destructrice. Aux côtés de Ktaroth se trouvaient plusieurs de ses descendants et alliés :
Syraxar. Le Dragon Noir des Abîmes, maître des marécages toxiques et du venin.
Xyntheris. La Reine d’Émeraude, une dragonne verte rusée, experte en manipulation et en empoisonnement des forêts.
Vorakthys. Le Léviathan Azuré, un dragon bleu capable de déchaîner des tempêtes magiques et de foudroyer des armées entières.
Les Dragons Métalliques
Leur opposition fut menée par Tai-Ran, le Dragon d’Or Ancestral, gardien de l’équilibre et protecteur du monde naissant. Tai-Ran, sage et puissant, tenta d’abord de négocier la paix, mais se résolut à la guerre face à l’avidité de ses frères chromatiques. Ses alliés furent :
Thaliakaera. La Dracosire d’Argent, protectrice des glaces et de la pureté, célèbre pour sa défense du sanctuaire de Lythmar.
Ormyth, le Dragon de Bronze des Marées. Dont le souffle pouvait provoquert des tempêtes maritimes.
Cindariel. La Dragonne de Cuivre, réputée pour ses flammes purificatrices et sa capacité à unir les peuples naissants contre les destructeurs.
Déroulement de la Guerre
Le Premier Brasier (12 du Premier Âge). Ce fut Ktaroth,, qui alluma la première étincelle du conflit. Rassemblant une légion de ses descendants et alliés — surtout des dragons rouges, mais aussi quelques bleus et noirs — il fondit sur les plaines fertiles de Valandor, alors prospères et peuplées des premières tribus humaines. Son souffle embrasa des centaines de kilomètres carrés en une seule nuit, consumant les forêts, vaporisant les rivières et réduisant des milliers de créatures au silence. Cet acte n’avait pas de valeur stratégique immédiate : c’était un message, une démonstration de force pour intimider les dragons métalliques. La terre, jadis riche et verte, devint une étendue de scories et de cendres, et les survivants des tribus locales en firent une malédiction transmise à travers les générations. Ce brasier marqua officiellement le début des hostilités et donna son nom à la guerre.
La Bataille des Cendres Noires (27 du Premier Âge). Cette bataille marqua l’entrée en scène de
Syraxar. Dans un affrontement titanesque contre les armées menées par Thaliakaera, il employa une stratégie perfide : plutôt que d’affronter directement ses ennemis dans le ciel, il empoisonna les rivières et marécages de la vallée de Norvelith, répandant un venin draconique qui fit mourir la végétation, corrompit la faune et asphyxia les populations mortelles naissantes. En quelques jours, la vallée devint un marais pestilentiel où même les arbres hurlaient en se décomposant debout. Thaliakaera, guidée par sa magie, réussit à repousser Syraxar et ses suivants, scellant plusieurs de ses cavernes avec de ^puissants enchantements. Mais elle ne put purifier la vallée entièrement : les terres restèrent à jamais souillées et empoisonnées, gagnant leur nom de Cendres Noires. Ce fut la première victoire défensive des dragons métalliques, mais elle révéla la brutalité et la ruse des chromatiques.
Le Siège du Sanctuaire de Lythmar (41 du Premier Âge). Le Sanctuaire Draconique de
Lythmar représentait le cœur spirituel des dragons métalliques : un lieu où les premiers nés d’or, d’argent et de bronze se liaient aux forces de la nature et méditaient sur l’équilibre du monde. Voyant là une faiblesse symbolique, les dragons chromatiques, menés par Xyntheris et Syraxar, déclenchèrent une attaque coordonnée. Pendant soixante jours et soixante nuits, le ciel au-dessus de l’île de Lythmar fut embrasé par les flammes et assombri par les nuages empoisonnés. Des dragons noirs polluaient l’air de leurs miasmes tandis que les verts tentaient de submerger les enchantements du sanctuaire par leur magie corruptrice. Les défenseurs métalliques, menés par Thaliakaera et Ormyth, ripostèrent avec acharnement. La bataille fut remportée de justesse par les métalliques, mais le prix fut terrible : le sanctuaire fut irrémédiablement endommagé, ses pierres sacrées brisées et sa magie affaiblie. Ce fut une victoire amère, car les dragons métalliques perdirent leur plus puissant foyer spirituel, ce qui entama leur cohésion dans le conflit.
La Bataille de l’Œil de Feu (63 du Premier Âge). L’ultime affrontement de la Guerre Draconique opposa les deux figures majeures : Tai-Ran et Ktaroth. Leur duel se déroula au-dessus des plaines d’Ascalor, aujourd'hui renommées
Terres Brûlées. Pendant des jours, les cieux furent incendiés par leurs souffles antagonistes : le feu crépusculaire de Ktaroth, capable de réduire la pierre en poussière, contre la lumière dorée de Tai-Ran, qui purifiait et déchirait les ombres. Le choc de leur combat fissura la terre elle-même. Des geysers de lave jaillirent, des gouffres s’ouvrirent, engloutissant forêts et villages. Le point culminant fut leur affrontement direct, lorsque leurs souffles se rencontrèrent : l’explosion embrasa le ciel, visible jusqu’aux côtes les plus lointaines. On raconte que les étoiles tremblèrent ce soir-là. Lorsque le feu et la lumière se dissipèrent, les plaines d’Ascalor n’existaient plus. À leur place s’étendait un désert de lave, de cendres et de volcans : les Terres Brûlées. Ktaroth, gravement blessé, se retira aux confins du monde pour panser ses plaies, tandis que Tai-Ran, épuisé, disparut avec ses alliés métalliques pour préserver ce qui restait du monde.
Un Mythe Fondateur. La Guerre Draconique reste dans les récits comme le premier grand conflit de Mythrania depuis le départ des dieux, opposant les forces de la destruction et celles de l’équilibre. Elle est chantée dans les sagas draconiques, gravée dans les runes naines et murmurée dans les temples elfiques. Elle demeure un rappel de la fragilité du monde face à l’orgueil des dragons — et de la nécessité de préserver l’équilibre.
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