Genèse
Il existe ceux qui croient que le monde est né lorsque le Grand Vide a pris conscience de lui-même et a explosé en un chaos innommable, forgeant l’existence à travers des collisions violentes et des cataclysmes mêlant pensée et forme. D’autres pensent que le monde a été imaginé tel qu’il est aujourd’hui, son infinie tapisserie de flore et de faune rêvée à la vie par cette même grande conscience. Certains encore croient que le monde n’est qu’un rêve de cette conscience suprême, et qu’au moment où elle se réveillera, tout disparaîtra simplement dans le néant.
Quoi qu’il en soit, l’histoire du monde tel qu’on le connaît commence avec les premières entités à avoir peuplé ces terres : les dieux. On raconte que les dieux sont venus au monde il y a des éons, depuis le "Grand Au-delà", à travers un immense portail qui aurait existé autrefois, bien que sa localisation soit perdue dans les sables du temps. Les érudits des mystères du monde spéculent que les dieux ont été attirés ici par l’abondance et la diversité de la vie qui peuplaient déjà ces terres.
Les premiers dieux à avoir été attirés dans le monde seraient Melsôh, le dieu de la Nature ; Daeron, le dieu de l’Énergie Primordiale ; Célestia, la déesse de la Vie ; Mortisia, la déesse de la Mort ; et Mythaera, la déesse du Temps. On dit que lorsque ces cinq divinités habitaient et régnaient ensemble sur les terres, il n’existait ni Bien ni Mal, et les conflits étaient rares. Tout était neutre, l’avenir restait à forger et l’histoire à écrire.
On croit que de nombreuses unions ont eu lieu entre les dieux, donnant naissance à plusieurs enfants. Sylvara, la déesse de la Beauté, chérie des Elfes, serait la fille de Célestia et de Melsôh. En outre, d’autres dieux naquirent dans le monde : Célestia donna deux autres enfants à Melsôh, étant fidèlement dévouée à lui – Glorion, le dieu de la Bravoure, et Juris, le dieu de l’Ordre. Mythaera et Daeron eurent des jumeaux – Abador, le dieu de la Civilisation, et Belthor, le dieu de la Forge et père des Nains. Peu après, une brève mais passionnée liaison entre Mortisia et Daeron donna naissance à Syltharion, l’ancien dieu de la Magie.
L’arrivée de ces jeunes dieux dans le monde eut un impact massif. Alors que des querelles éclataient entre les parents, leurs enfants prenaient parti. D’importants schismes idéologiques apparurent, si rigides que toute tentative de ponts ou de conciliation semblait vaine. Daeron, étant le dieu de l’Énergie Primordiale, n’avait pas respecté le temps nécessaire à Mythaera pour porter leurs fils, et avait, selon elle, trop vite libéré cette énergie en s’unissant à Mortisia. Mythaera déchaîna sa colère sur Mortisia – lentement mais cruellement, comme une goutte d’eau incessante sur le front.
Célestia, de son côté, reprochait également à Mortisia de prendre continuellement la vie qu’elle semait sur les terres. Avec ses fils à ses côtés, elle chassa Mortisia de ses domaines. Mortisia se retira dans une caverne d’une chaîne de montagnes lointaine, où elle établit sa demeure. Célestia et ses fils commencèrent aussi à se heurter à Melsôh, qui s’opposait fermement à leur traitement de Mortisia. Selon lui, la mort était une partie nécessaire du cycle de la nature et sans elle, la vie ne pourrait exister. Célestia, inflexible, ne pouvait accepter cet argument, ce qui poussa Melsôh à quitter sa compagnie.
Les tensions entre les dieux, leurs enfants et leurs idéologies divergentes menèrent inévitablement à la Guerre de l’Ordre et du Chaos, un conflit brutal qui dura mille ans. Ce fut une période de bouleversements où des alliances inattendues furent forgées et des trahisons profondes eurent lieu.
Parmi ces conflits, des créatures terribles et de puissants artefacts furent créés, changeant le visage du monde pour toujours. Finalement, le chaos culmina dans une guerre encore plus vaste – la Première Guerre du Bien et du Mal – attirant des dieux maléfiques comme Baanor et Umbra, ainsi que leurs créations démoniaques, dans le monde. Bien que le Bien triompha temporairement, les dieux décidèrent de sceller définitivement le portail par lequel ils étaient venus et de quitter ce plan d’existence, laissant aux mortels la responsabilité de leur propre destinée.
Ainsi prit fin l’Âge des Dieux, laissant derrière lui un monde marqué par des conflits, mais riche en magie, en histoires, et en espoir pour l’avenir.
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