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La chute du Baron-Podestat

Par Nergüi

General Summary

Le 23/06/817
On a fini par quitter la joyeuse bande de cultistes d’Hassessi, qui n’était plus aussi joyeuse lors de notre départ. Si les suivants sont assez risibles, la « divinité » me met un mal à l’aise. Je n’arrive pas à me sortir son regard de la tête lorsqu’elle a tourné les yeux vers moi au moment de ma petite escapade invisible. Je ne peux pas m’empêcher de penser que si cette créature n’est peut-être pas un dieu, elle possède néanmoins des pouvoirs bien réels. Il va falloir se renseigner là-dessus, je ne peux pas m’empêcher de voir une corrélation avec l’Empereur. Sava à l’air d’avoir très mal pris le sort que lui a lancé Nico pour le calmer et l’amener à obtempérer, il ne dit rien pour l’instant mais je suis très curieux de voir comment cette histoire va finir.

On est parti en direction de l’ouest, en suivant la rivière qui traversait le temple, dans le but de rejoindre le grand lac. On va tâcher de reconnaitre la zone où on a prévu de s’installer afin de faciliter l’installation. Je me souviens également que Dhareef nous a prévenu qu’un village de la Sérénissime était installé sur les bord du lac, ça serait bien qu’on sache à quoi s’attendre à ce sujet. Le cours d’eau semble presque orangé doré, je ne sais à quoi c’est dû, peut-être le lit du torrent contiendrait-il des paillettes d’or, où la présence de la pieuvre plus haut sur le cours d’eau à un impact sur la coloration de l’eau. J’ai proposé d’appeler ce fleuve l’Ambré ou l’Ambre, nous verrons si ma proposition à autant de succès que les autres.

Le 25/06/817
En suivant la rivière et en explorant la zone, on est tombé sur un petit lac. Un endroit calme et paisible, on s’y est arrêté quelques temps lorsqu’on a entraperçu une créature étrange nager dans l’étang et chanter dans un coquillage. Vaguement féminine, définitivement pisciforme, elle ressemble aux créatures des contes que ma mère me racontait à propos des montres marins qui se plaisaient à couler les navires pour emporter les marins et les dévorer au fond de la mer. Rien de très enthousiasmant donc. Détail amusant, Nico semblait là encore fasciné par la créature (ça doit être l’eau, il doit avoir un truc avec les bestioles aquatiques en fait), il nous expliquait avec des étoiles dans les yeux que chez lui, son peuple les vénérait et leur offrait des gens en sacrifice. Un détail très intéressant. S’il est fan de sacrifices humains, il y a peut-être moyen d’en tirer profit pour moi. Après moult débats, la décision a été prise de tenter de communiquer avec la créature, on a donc essayé d’attirer son attention. Cette dernière ne semblait pas pouvoir communiquer directement avec nous mais nous a laissé un coquillage qui devait, je suppose, permettre de la comprendre. Sans succès, parce que non, je ne sais pas parler poisson à travers les coquillages, même la magie n’aide pas pour ce genre de conneries.

Pendant qu’on tentait d’entrer en contact avec la sirène, Roderich, quant à lui, avait décidé de détruire une bonne partie de notre stock de pistils d’incandescente. Il les a sniffés ce con. Pourquoi, je ne sais pas, toujours est-il que c’était parfaitement idiot, et vu la difficulté à récupérer ces merdes, on a pas mal perdu au change. Il s’est retrouvé avec les yeux, le nez et la gorge en feu à cause de la poudre, et ce n’est pas pour être méchant mais c’est bien fait pour sa gueule. On aurait pu faire des trucs intéressants avec. Si jamais tu lis ça un jour Rody (ce qui n’arrivera jamais, soyons honnête), merci beaucoup. On est reparti sur la route après ces mésaventures, sans rien de plus mais avec les pistils en moins. Vive l’efficacité …

Le 26/06/817
A la tombée de la nuit, on a fini par arriver à un petit camp de pêcheur. Ces derniers, qui sont sur le pied de guerre d’ailleurs ; ils parlent la langue de la Sérénissime, ce qui aurait tendance à confirmer les soupçons de la présence d’une colonie de la Sérénissime non loin. Les quelques gardes présents (méfiants au début mais on les calme rapidement) sont dirigés par deux types avec de bonnes grosses têtes de malfrats, Cristofo et Romigi, qui nous expliquent qu’ils sont au service du Baron-Podestat de la Nouvelle-Gubio et qu’ils sont là pour faire la chasse et capturer des sirènes, qui seraient responsables de problèmes avec la colonie. D’ailleurs ils disent être les survivants de l’expédition précédente dont on à plus eu aucune nouvelle et qui était censée être installée bien plus au nord. Nico avait l’air assez remonté contre les pêcheurs et les gardes qui avaient « l’audace » d’essayer de tuer les sirènes, moi je peux les comprendre, entre manger et être mangé, je préfère la place de prédateur. Ils ont installé un grand filet en travers de la rivière afin de piéger la sirène qu’on a vu amont, chose qui n’a pas non plus plu à Nico. On a monté le camp avec eux pour la nuit. Pendant la nuit d’ailleurs, les sirènes ont attaqué. Elles ont utilisé leurs pouvoirs sur l’eau pour faire tomber un pêcheur du ponton, on n’a plus jamais revu le bougre. Au matin on est reparti, en conservant une bonne distance avec la rivière au cas où.

Le 28/06/817
Après quelques temps de voyage on a fini par arriver en vue du bourg de la Nouvelle-Gubio, un petit village de pierre et de bois qui doit être installé là depuis quelques temps déjà. Bien organisé, la ville est facilement défendable vu qu’elle est nichée à flanc de montagne et semble construite sur des paliers différents accessibles par divers escaliers. Un petit port au bord du lac qui semble abandonné pour l’instant, sans doute à cause des sirènes ; d’ailleurs les quelques-unes qui sont tombées entre les mains des habitants ont l’air d’être en train de sécher près de la plage, bien en vue de leur congénères, une méthode dissuasive qui déjà fait ses preuves si on me demande mon avis. On s’apprête à descendre prendre contact avec les autorités locales, on verra bien ce que ça donne.

Les gardes et les habitants de la colonie semblaient incrédules et sur la défensive à notre arrivée. Ils ne devaient pas s’attendre à voir d’autres gens de la Sérénissime débarquer. Le contraste entre la « caste dirigeante » incarnée par le Baron-Podestat et ses hommes, et le reste des colons est saisissant, si les gens ici semblent relativement accablés par la faim et le manque, le dirigeant et ses proches quant à eux ne semblent manquer de rien. J’ai pu aussi remarquer une forte présence d’esclaves dans la ville, bien plus que ce à quoi je me serais attendu en temps normal. Après quelques discussions, on a fini par les convaincre de nous permettre de rencontrer le fameux Baron-Podestat, un homme corpulent appelé Benefacio Almana.

Un homme charmant ce Baron-Podestat. Comme prévu, il a passé toute l’entrevue à tenter d’asseoir son autorité sur nous, j’ai pris les choses en main pour le remettre à se place en me présentant comme conseiller spécial du Baron-Marchand envoyé pour diriger la région. Sous ses airs d’hospitalité, il était suffisamment inquiet de notre présence que pour conserver ses hommes dans la pièce ou autour de la maison. Il nous a expliqué que le Baron responsable de l’expédition qu’il servait en tant que Podestat est décédé lors d’un affrontement contre les centaures après l’avoir anobli, affrontement sensé être la raison du déménagement de leur comptoir depuis l’endroit prévu jusqu’ici. Comme c’est pratique. Il nous a montré le document authentifiant son accession au statut de noble signé par Giuseppe di Castellona, le noble en charge initialement ; je n’ai rien remarqué de particulier dessus, mais Roderich nous a confié un peu plus tard qu’il pensé avoir décelé des indices le laissant penser à un faux. Impressionnant, il doit être doué (ou connaitre des gens qui le sont) pour produire un faux de cette qualité. L’alchimiste a gardé ses conclusions pour lui fort heureusement, on serait probablement mort sinon. La réunion s’est terminée de façon tendue, alors que l’usurpateur voulait nous garder prisonnier, nous avons réussi à le convaincre de nous laisser partir en vantant la grande puissance de notre armée … Ses gardes nous ont escorté directement à la sortie, sans escale, parfois de façon assez brusque lorsque nous n’allions pas aussi vite qu’ils l’auraient souhaité.

Le 01/07/817
Une fois parti, nous nous sommes empressés de rejoindre la caravane afin de prévenir les responsables de la situation. Comme attendu de sa part, à la connaissance de ce qui s’est passé, le Commodore s’est montré véhément et tout à fait prêt à partir à l’assaut de la Nouvelle-Gubio si nous pouvions trouver un plan ayant une chance de faire pencher la balance en notre faveur. Nous y avons réfléchi pendant la nuit et avons arrêté notre choix sur un plan relativement hasardeux : nous allons faire en sorte de libérer la sirène chassée par les hommes de la Nouvelle-Gubio en espérant que ça amène les sirènes à nous aider par la suite, c’est un pari sur lequel je ne compte pas trop, en revanche, ce sur quoi je mise davantage, c’est l’infiltration de la Nouvelle-Gubio dans le but de créer une diversion et d’assassiner Benefacio. Les troupes du Commodore devant profiter du chaos pour attaquer. Ça devrait être suffisant pour désorganiser les défenses de la colonie et nous permettre de gagner la bataille je pense, et si ce cher conquistador est aussi efficace que sa réputation le suggère, ça ne devrait pas poser de problème. On a prévenu le Commodore qui a pris ses dispositions et on partira au matin en direction du lac dans lequel on avait vu la sirène, en espérant qu’on puisse communiquer avec elle cette fois-ci, sinon cette histoire sera une véritable perte de temps.

Le 04/07/817
On a contourné la pêcherie et atteint le lac. Nico s’est changé en une espèce de bestiole monstrueuse que je n’avais jamais vu auparavant. Ça ressemblait à un lézard géant de l’enfer avec une gueule en forme de piège à ours … Ce genre de créature n’est pas naturelle, et ça aurait tendance à donner raison à tous ceux qui disent que Cauh’Pa est l’antichambre de l’enfer. Toujours est-il que le monstre écailleux à fini par attirer l’attention de la sirène (j’imagine qu’entre mangeurs d’hommes, ils se comprennent) et j’ai utilisé un sortilège de Langage pour parvenir à comprendre la créature, sans succès, cette dernière ne pouvant à priori pas s’exprimer dans l’air. Bestiole inutile. Fort heureusement, le présent de Dhareef devait nous permettre de respirer sous l’eau pendant un moment, et sans ça, on se serait retrouve le bec dans l’eau sans mauvais jeu de mots. Je me suis donc immergé dans le lac, avec la sensation très déplaisante de me noyer pendant les quelques instants qu’il a fallu à mon corps pour s’adapter au nouvel environnement.

J’ai pu alors commencer à discuter avec la femme-poisson, nommée Halira à priori, qui s’avère avoir le niveau intellectuel d’un enfant … C’est bien parti pour la grande alliance que tu-sais-qui voulait nouer avec leur peuple. Bon d’accord, je suis mauvaise langue, la créature a parlé d’une grande cité habitée par son peuple au plus profond de la mer intérieure. Elle a parlé d’un Ranisat ainsi que d’une chef nommée Kharista qui ne s’adresserait jamais aux étrangers. Avec un peu de chance, libérer Halira nous permettra peut-être d’avoir de bonnes relations avec ce peuple dans l’avenir (à moins que les actions de Benefacio aient d’ores et déjà rendu une coexistence pacifique impossible). Elle a un peu de mal avec les concepts n’impliquant pas un bain de sang, j’ai remarqué qu’à chaque fois qu’on parlait de s’occuper des pêcheurs, elle parlait de les manger. Qu’est-ce que j’expliquais auparavant à propos des sirènes qui entrainent les marins dans les grands fonds pour les dévorer déjà ?

Après les négociations, la gamine a voulu que je joue avec elle, et j’ai bien été obligé d’accepter vu que je voulais que les éventuelles relations qu’on pourrait avoir avec elle et son peuple commence sur un mauvais pas. La prochaine je m’abstiendrais, ou alors je laisserai Nico y aller puisqu’il aime autant l’eau et les écailles, mais hors de question que je me fasse avoir à nouveau par cette saloperie à branchies. Cette folle-furieuse m’a baladé tout le long du lac à une vitesse invraisemblable, J’ai cru que mon épaule allait se détacher de mon corps et que les caillasses sur lesquelles elle m’a trainé au fond du cours d’eau allait avoir raison de moi. Je tenais plus sur mes jambes lorsque je suis revenu à la surface, elle a au moins eu la décence de tenter de me soigner lorsqu’on lui a expliqué que non, les personnes normales ne font ce genre de choses. Elle m’a refilé une sorte de dragée-coquillage qui a atténué la douleur lorsque j’ai croqué dedans. Enfin bref, après un peu de repos, on est reparti en direction de la pêcherie afin de tenir notre engagement et libérer la psychopathe à queue de poisson.

Le 05/07/817
Arrivé sur place, on a revu Cristofo et Romigi, qui avaient l’air nettement moins patibulaire après avoir passé une heure à me prendre un à un chacun des galets de cette foutue rivière à cause de l’autre gamine écailleuse. Après quelques discussions, on les a finalement convaincus que le Baron-Podestat nous avais envoyé pour leur demander de redescendre à la Nouvelle-Gubio à cause d’attaque massive de sirènes. Certes, ça fera quelques hommes supplémentaires lors de l’attaque, mais vu qu’on a prévu une infiltration et un assassinat, ça ne devrait pas changer grand-chose. Ces crétins ne se prennent pas pour de la merde, ils ne sont pas compliqués à manœuvrer. Une fois qu’ils sont partis on en a profité pour trancher le filet ce qui a probablement permis à Halira-la-salope de retourner dans le trou boueux qui lui sert de foyer.

Le 07/07/817
On a finalement repris la route en direction de la colonie, en suivant la rivière discrètement. Arrivé en vue du bourg, on a terminé l’établissement du plan et avons décidé de nous séparer pour l’occasion, Roderich devait partir seul et utiliser ses connaissances en alchimie pour créer un incendie qui devait faire office de diversion, tandis que moi et les autres, sous couvert d’un sort d’invisibilité, devions nous rapprocher au plus près de la maison du Podestat pour pouvoir frapper dès que la diversion attirera une bonne part de ses gardes personnels ailleurs. L’infiltration c’est passé sans aucun problème, ma magie d’invisibilité étant relativement exceptionnelle pour ce genre d’actions.

On est passé à l’action au moment au le plafond du bâtiment attenant à la mine à littéralement explosé ! Je ne sais pas ce qu’à fait l’académicien mais c’était foutrement efficace ! On a attaqué, bien sûr, tous les gardes n’étaient pas sortis, et on est tombé nez à nez avec plusieurs d’entre eux. Nico s’est de nouveau transformé en cet espèce de monstrueux démon reptilien tandis que Sava s’est jeté dans la mêlée. Je peux me moquer d’eux pour leur manie et leurs méthodes mais je dois bien reconnaitre qu’ils sont efficaces dans ce qu’ils font. Il faudra que je pose subtilement la question à Nico un de ces jours pour savoir s’il n’est pas possible de trouver un cadavre de la bestiole en laquelle il se transforme, ça ferait un sujet de choix pour mes expériences. Toujours est-il qu’après un rude combat, Sava puis moi nous sommes lancés à la poursuite de Benefacio. Sava l’a retrouvé à priori caché sur une petite corniche en contrebas de sa demeure. Le Redresseur de torts est resté assez évasif au sujet de ce qui s’est passé, mais depuis ma position surélevée à la fenêtre, j’ai pu tout voir sans qu’ils fassent attention à ma présence. Et il s’est passé quelque chose de TRES intéressant. Le faux Baron était à moitié en train de tomber et semblait demander de l’aide à Sava quand ce dernier l’a poussé dans le vide d’un coup de pied. Voilà qui est bien peu en accord avec ce que je sais des lois de la Sérénissime, le coupable aurait dû être pendu haut et court en place publique. Ça nous aurait permis de bien montrer le gagnant de cette petite échauffourée et d’asseoir notre autorité sur la région, des révoltes potentielles auraient pu être évitées. Mais bon, ce qui est fait est fait, on ne revient pas sur le passé. Je vais couvrir Sava pour l’instant, ça ne me coûte rien et je pourrais toujours faire valoir cette faveur plus tard au cas où.

Les troupes du Commodore ont réussi à prendre le reste de la colonie aidés par des alliés inattendus, aucune trace de l’intervention des sirènes évidemment, mais nous avons été surpris de constater l’arrivée par le lac de plusieurs bateaux et d’un dirigeable arborant les couleurs de la Sérénissime. Il s’agit des navires que nous avons perdu de vue dans le brouillard peu avant de s’écraser dans la forêt. Le dirigeable cependant contenait un invité de marque, le Podestat de Trotolla en personne, Rodrigo Trenari, venu pour s’entretenir d’un sujet important avec le Commodore. Après nous avoir convoqué, ce dernier nous a expliqué qu’il a retrouvé les navires et en l’absence des dirigeables sensés les accompagner il a pris sur lui de les escorter jusqu’ici. Il nous a expliqué également qu’il est venu réquisitionner le Commodore ainsi que ses hommes pour participer à la guerre contre le Despotat, qui ne se passe pas aussi bien que ces chers Princes-Marchands ne le voudraient. Il repartira avec le Commodore et ses troupes d’élite dès que possible avec le dirigeable, il nous laisse les bateaux quelques temps, mais ces derniers devront finir par partir eux-aussi. Il nous prive ainsi de tout support militaire potentiel, il va falloir qu’on se débrouille sans. Cela étant, je ne vais certainement pas me plaindre du départ du conquistador, ça nous fera un problème de conflit d’autorité de moins à gérer (même si ce vieux con nous a dit qu’il finirait par revenir tôt ou tard).

Le 08/07/817
Avec le départ de ces gens, ça fait de nous, des capitaines de navire, et des quelques notables qu’on a pu capturer de la Nouvelle-Gubio, les personnes les plus importantes de l’expédition. C’est parfait. On va peut-être pouvoir commencer à avancer.

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