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Le dernier espoir de Nid-du-Faucon

General Summary

Salut à tous !   Vous êtes désormais en janvier 4708 AR, et votre groupe est dans les montagnes des géants, en Varisie, sur le point d'affronter Mokmurian.   Pendant ce temps, loin, loin au sud, loin à l'est, se trouve le pays d'Andoran. Ancienne colonie chélaxienne, comme la Varisie, l'Andoran a trouvé son indépendance en même temps qu'il a formé une démocratie (tandis que la Varisie s'est trouvée indépendante avec des cités-Etats oligarchiques, voire monarchiques). C'est un pays sur la mer Intérieure, proche d'Absalom, et qui a fait sa Révolution du Peuple il y a désormais 40 ans contre la colonisation chélaxienne et surtout, surtout le tout nouveau gouvernement du Chéliax, qui depuis 70 ans est dirigé par la maison Thrune Trois-Fois-Damnée, adoratrice des diables.   Dans un petit recoin de l'Andorran, se trouve le val de Sombrelune. Il s'agit d'un plateau, sous le plus haut sommet de tout le continent, aka la Faille de Droskar, volcan géant extrêmement explosif et dont la prochaine éruption signera certainement le coup d'arrêt de civilisations entières... exactement comme la dernière fois qu'il a explosé.   Dans le val de Sombrelune se trouve la forêt de Sombrelune, une ressource en bois particulièrement riche en ébénite et, à ce titre, l'objet de toutes les convoitises. De ce fait, le Consortium du Bois y établit une contre-société tyrannique et abusive, honnie par les dirigeants de l'Andorran, depuis la Voix du Peuple à la capitale jusqu'au préfet local et au maire de la ville la plus proche.   Notre héros, Henri, est un jeune homme descendant de nobles d'Andorran. Son aïeul est l'ancien gouverneur chélaxien du pays, du temps de la colonisation, et connu comme le Héros-Trop-Tôt. C'est celui qui a craché sur la maison Thrune... plusieurs années avant que le pays ne soit prêt à entrer en révolution. Révolté tout seul, vaincu tout seul, il a été exilé dans le val de Sombrelune.   Henri n'est pas comme son aïeul. Du moins, il espère ne pas le devenir, et pour commencer, il compte bien remonter dans les échelons du pouvoir que sa famille n'aurait jamais dû quitter. Il est d'autant plus frustré que les nobles d'origine du val de Sombrelune, eux, ont pris le tournant de la Révolution au bon moment et ont pour l'essentiel conservé responsabilités et richesses !   Mais Henri est jeune, et a besoin de s'illustrer. Il bâtit une petite entreprise de conseiller politique à Olfden, la "capitale" du val de Sombrelune (en fait une misérable bourgade d'à peine 3000 habitants. Bon, c'est plus grand que Pointesable ; mais Pointesable ne se proclame pas capitale pour autant...). De fait, malgré sa petite taille et sa faible population, la région comprend de très, très nombreuses factions, et même si on fait semblant de ne pas le savoir, plusieurs conflits armés sont tout à fait actifs : loups garous, druides maléfiques ou bienveillants, Régiment de Diamant (dirigé par une représentante des Aigles d'Argent, paladine de Iomédae), kobolds, un dragon, un deuxième dragon, un troisième dragon, un quatrième dragon, et bien sûr ils ne s'entendent pas, worgs, sorcières, arbres intelligents, et j'en passe... sans oublier évidemment les autorités d'Andorran et le Consortium du Bois !   L'opportunité de s'illustrer personnellement arrive alors sous la forme d'un dragon.   Une ombre titanique survole Olfden. Atalaxshyl, ou quelque chose approchant, pose son immense masse rouge sur la place, devant la fontaine sucrée, sous le regard inquiet du maire et de Henri qu'il a fait venir en urgence avec ces mots : "Je ne sais pas prononcer son nom correctement."   Henri s'avance donc, diplomatique devant l'entité plurimillénaire, suzeraine et susceptible. Il salue bien bas, se souvenant de tous les titres accolés à la grandeur de celui qui se considère le souverain des lieux, quoi qu'en pense la démocratie andorane. La conversation s'engage, unilatérale : le Dragon est venu prélever son tribut pour la dernière fois il y a dix ans, il est temps de payer. La région a toujours payé ou souffert, depuis plus de mille sept cent ans. Olfden promet de rassembler le dû en quelques jours. Le Souverain alors accepte majestueusement le délais et s'en va malmener la mascotte de la ville dans son repaire, un dragon de bronze jovial du nom de Wataxshyl.   Le maire se tourne vers Henri. Pour Olfden, c'est géré ; pour la campagne, on va l'ignorer et compenser ; pour les dragons, ils se débrouillent entre eux ; restent les deux villes sous la juridiction d'Olfden. Falaise-de-Piren sera pris en charge, mais Nid-du-Faucon, au nord, est toujours une épine dans le pied, et il aiderait la survie du plateau que Henri chevauche en toute hâte demander au maillis du Consortium du Bois (sa soeur n'est-elle pas une personne importante du QG du Consortium?) de payer de ses très profondes poches.   Henri acquiesce, saute sur son cheval, et s'élance pour une demi-journée de voyage jusqu'à atteindre la ville, ou plutôt, le village décrépi de Nid-du-Faucon, qui n'est pas une commune d'Andoran mais un avant-poste industriel du Consortium. Cette épine dans le pied universelle, cette chose informe et détestable du point de vue de bien des officiels et même des habitants du plateau. Les palissades de bois sont faites autant pour repousser les nombreux dangers du vallon plongé dans l'ombre du volcan que pour enfermer les âmes des familles employées par le Consortium. Thuldrin Kreed est le dirigeant de cet endroit et il est universellement détesté.   Henri descend du bac qui lui a permis de traverser la rivière et arrive sur la place du Bas Marché, où il voit le début d'une longue queue qui remonte jusqu'à l'apothicairerie, des dizaines de mètres plus loin. La maladie empeste l'air. Mais Henri a une autre mission : il remonte la colline vers le Haut Marché et les quartiers de Kreed.   L'envoyé d'Olfden trouve le maillis occupé et en colère, comme souvent. Kreed n'a ni le temps ni l'envie de s'occuper de ces fantastiques histoires de dragon - oh bien sûr il a vu la Bête survoler la forêt, bien sûr s'il ne paye pas c'est tout le plateau qui va brûler s'il ne paye pas ; mais il a d'autres affaires à régler ; et il compte bien utiliser cet accident pour forcer un étranger remplaçable à gérer au moins un de ses problèmes. Il est après tout tenu à des quotas du Consortium. Il explique alors clairement à Henri de quoi il retourne : si le jeune homme se charge de récupérer ce qu'il manque à l'apothicaire pour arrêter la maladie, il consent à payer. Sinon, il entraînera Olfden dans sa chute, ni plus ni moins.   Henri concède.   Henri dès lors se lance dans sa nouvelle quête : dès la liste de courses récupérée auprès de l'apothicaire, il se rend à l'avant-poste des bûcherons afin de trouver carte et, si possible, guide. Aussitôt arrivée, il passe les mercenaires de garde en leur apprenant la terrible nouvelle : il y a une épidémie à Nid-du-Faucon, et déjà plus d'une dizaine de morts. C'est la panique au campement, et le gestionnaire Jarlben Trookshavit surgit, rassure ses hommes et entraîne Henri pour le cacher dans son bureau, furieux.   Henri raconte alors les derniers événements, sa mission, et obtient l'aide qu'il désire. Milon Rhoddam, un éclaireur expérimenté dont le neveu est malade, et qui à ce titre avait déjà été informé de l'épidémie, se porte volontaire pour le guider dans les bois.   Le duo part donc et traverse avec une facilité déconcertante la forêt, aidée en cela par le caractère prudent et parfois peureux de Milon. Ils esquivent ainsi les pièges du hobgobelin sadique local, parviennent au plus vieil arbre de la forêt, qu'ils approchent dans le plus grand silence pour y prélever de la mousse de vieux bois sans réveiller les wyrms qui y résident, puis font la rencontre en pleine nuit d'un fort curieux kobold zombie vêtu d'un tabard où se lisent les lettres " C H A M A N N E " et piloté par un rat.   Un rat qui ne parle pas le commun, mais dont les "couic" tiennent de la langue organisée. Un rat qui dès qu'ils l'informent de l'épidémie propagée, d'après les informations d'Henri, par des champignons poussant dans l'eau stagnante, entre en panique... car il faut vite informer son clan avant qu'ils ne périssent !... il se trouve aussi que ledit clan l'a banni et risque fort de tirer à vue !... Mais enfin c'est son affaire et il s'en va dans la nuit à vive allure (de zombie) sans confier son sort aux mains de Henri. Dès l'aube, Henri et Milon reprennent leur route. Ils trouvent la cabane de la sorcière Ulizmila, descendante paraît-il de la sorcière Baba Yaga, reine du nord. Ulizmila cependant semble être morte depuis un moment, même si sa demeure est toujours hantée. Tandis que Milon fait le guet, n'ayant aucune confiance dans les nains de jardin (beaucoup, beaucoup trop nombreux et réalistes pour lui), Henri pénètre dans la bicoque et tombe nez à linceul avec un corps emmailloté et inerte.   Comprenant qu'il s'agit là de la sorcière, il se tourne vers les étagères pour trouver les racines préparées qu'il est venu chercher. Il a cependant comme un gros doute à l'endroit du chaudron, à raison : ce dernier était (est?) le familier d'Ulizmila et prend vie alors qu'Henri s'apprêtait à mettre la main à la fouille. Comme il s'y attendait, le jeune, préparé, présente ses salutations au chaudron et lui présente sa requête. Le chaudron lui ouvre alors le coffre, dans lequel repose, bien en évidence, un registre où Henri lit, à côté de la date du jour : "Henri ou Milon ? pour Laurel. Queue-de-rat x1, bocal étiqueté."   Henri s'empare de la préparation à son nom et ressort pour trouver un Milon extrêmement nerveux depuis que tous les nains de jardin se sont tournés vers la hutte d'un mouvement unanime !   Les nains cependant s'en tiennent là et le duo s'en va. Milon en particulier semble bien fuir de toutes ses jambes. Enfin ils reprennent un pas plus régulier et font leur petit bonhomme de chemin jusqu'au monastère nain désaffecté, en ruine depuis quelques centaines d'années, et dans lequel ils comptent bien trouver des champignons fleur-de-fer.   Le monastère s'avère gardé par des loups.   C'est un problème.   Pas un très sérieux problème cependant, et Henri et Milon exécutent discrètement les gardes avant d'entrer visiter la chose en toute discrétion. Ils trouvent bien quelques champignons dans la cour et les chambres annexes, mais il va falloir se résigner : il va falloir renoncer à l'indétection et entrer, soit dans ce que Milon estime être une chambre probablement occupée par un kobold (vu les papiers, le casse-croûte et les pièges récents dans l'antichambre), soit dans ce que C H A M A N N E, fraîchement arrivé pour prévenir son clan qui habiterait dans les sous-sols du monastère, leur a dit être la tanière d'un worg.   C'est problématique, les worgs. C'est grand, et puissant, et Henri et Milon ne sont que deux. Il y en a quelques-uns dans la région et ils sont tous ennemis d'Olfden et des humains en général, de ce que sait notre expert en géopolitique. Celui-ci s'appelle Grise Fourrure et même s'il semble avoir été plutôt calme... et bien, c'est un loup, quoi. Henri et Milon préparent un piège à base de chausse-trappe, sortent leurs armes, et poussent prudemment la porte, qui grince. Henri jette un oeil prudent, près à reculer avec toute la précipitation requise.   Il y a là deux mères louves et leurs bébés dans un nid basé sur une table renversée et un monceau de coussins ; et un peu plus loin, un worg immense, une paire de lunettes sur le nez, lève des yeux interloqués de sa lecture. Après une seconde suspendue dans la perplexité d'une rencontre que ni Henri, ni Grise Fourrure n'attendait, le worg d'un bond fait face au jeune homme et barrage de son corps entre les audacieux aventuriers et sa famille. Un grondement menaçant remplit l'air.   Henri étant un politicien avant tout, Henri dit bonjour. Il a quelques difficultés à résoudre la méfiance du vieux worg, mais enfin il parvient à faire avaler à Grise Fourrure qu'il est simplement venu chercher des champignons. Et oui, il sait exactement à quel point ça a l'air peu crédible. L'ancien a bien quelques-unes de ces pousses qui croissent dans un coin de son antre, et il ne veut pas provoquer de combat dans lequel sa marmaille au berceau pourrait recevoir une balle perdue, alors il laisse Henri prélever les champis, mais il ajoute que l'humain lui doit désormais une faveur. Quand il sera prêt à l'utiliser, il fera informer le jeune homme.   Henri et Milon ont désormais tout ce qu'ils étaient venu chercher et se hâtent pour revenir. Le chemin le plus court, désormais, est d'aller droit au sud, construire un radeau de fortune pour traverser la rivière, puis poursuivre toujours en ligne droite vers Nid-du-Faucon.   "Tout se passe exactement comme prévu." Non, c'est faux. Alors que Milon, d'une main experte, ficèle leur radeau, le duo est mis en joue par une demi-douzaine de géants des collines. Milon lève les mains et se rend sans même chercher à savoir de quoi il retourne. A contre-coeur, Henri suit le mouvement alors que l'autre moitié de la douzaine se révèle. Même s'il avait voulu, il n'y aurait pas eu moyen de survivre à ce combat.   Un géant qui semble être le chef s'avance. Toute la troupe semble bizarrement sérieuse pour des géants des collines, comme s'ils avaient pris 5 points en Intelligence et 10 points en Sagesse - à moins que ce ne soient les préjugés qui parlent. La posture du chef indique assez clairement qu'il est là pour parlementer avant tout, et pas pour se battre. Reconnaissant Milon, il lui fait un signe de tête, que le ranger lui rend tout en se demandait s'il arriverait à s'en tirer vivant s'il sautait dans l'eau tout de suite.   "Je suis Kardoblag, représentant élu de la Confédération géante du Val de Sombrelune. Vous rentrez vers Olfden, c'est ça ?"   "Moi oui," répond Henri en levant le menton. Pendant ce temps, Milon n'en croit pas ses oreilles. Il le connaît, le Kardoblag, et il pense bien que c'est la première fois qu'il voit cette espèce d'outre à vin sobre.   "La Confédération a l'intention d'entamer des pourparlers avec votre ville afin de faire reconnaître notre pays. Transmettez ceci à votre chef." Ce disant, Kardoblag tend une épaisse enveloppe cachetée à Henri. Le jeune homme la saisit, éberlué. Il savait que, depuis quelques semaines, les géants faisaient des mouvements inhabituels, qu'ils s'étaient mis à crier à la lune le nom d'un "Corvane" avec admiration et ils avaient même pillé le rayon Théorie politique de la bibliothèque de Piren. Tout le monde avait pensé que c'était pour faire du papier toilette, cependant.   Les géants s'écartent ensuite sans en rajouter davantage, comme finissant une mission rondement menée, et laissent en plan le duo au milieu de la forêt avec leur radeau à moitié fini et l'enveloppe surdimensionnée, un peu tâchée de graisse et de ce que l'odeur indiquerait comme de l'alcool d'écorce. Eurgh.   Le reste du chemin de retour se déroule sans encombre. Ils entrent dans Nid-du-Faucon sans ralentir et descendent droit à l'apothicairerie, ignorant dans un premier temps les clameurs en provenance de la place centrale. Milon quitte alors la compagnie pour visiter son neveu au plus vite, et Henri effectue la livraison.   Sitôt fait, il poursuit vers la place, noeud de la circulation qui lui permettra de prendre la route raide vers la ville haute et de signaler à Kreed son succès. C'est en tentant de se frayer un chemin qu'il réalise que, sur cette place, Kreed en personne est en train de présider à la lapidation d'une assistance de la prêtresse de Iomedae locale. Information prise, Henri apprend avec étonnement que ce serait elle qui aurait empoisonné l'eau avec la maladie.   Henri traverse rapidement la foule, vaguement désapprobateur, pour informer Kreed des derniers développements et s'assurer que les chariots du tribu dû au dragon roi sont bien partis. Tout étant en ordre, il rentre alors à Olfden - et se sent observé tout le long du chemin, apercevant parfois un géant ou un loup à distance.   La ville semble bien être sauvée et le maire Gilmore Amring l'accueille avec un soulagement visible. Après qu'ils soient enfin parvenus à se débarrasser du Dragon Roi, et qu'Henri ait transmis la lettre des géants, Amring le prend en privé et met en oeuvre l'étape finale d'un projet de plusieurs mois : faire de cet énergumène, intelligent, jeune et tout à fait capable, un conseiller municipal, pour de vrai. Comme ça, il arrêtera de se la jouer solo et de se faire payer aussi cher pour apporter ses conseils.
Report Date
28 Jul 2023

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Cover image: Deuxième de couverture de Sandpoint, Light of the Lost Coast by Paizo

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