Le culte d'Ulric
« Mes amis, laissez-moi vous expliquer ce que je veux dire par là : Sigmar était un Ulricain. Sigmar a fondé cet Empire. Par conséquent, l’Empire est la nation d’Ulric. Nous sommes tous des Ulricains ! Cette dévotion servile à Sigmar doit cesser ! »
Johann von Schattenlas, politicien de Carroburg
Frère de Taal et fils de Rhya, la Déesse Mère, Ulric est un Dieu féroce de valeurs individuelles. Seigneur de l’Hiver qui, dans les terres froides boréales, met à rude épreuve la survie de chacun. Seigneur des Loups, symbole du chasseur implacable qui distingue le faible du fort (et le loup vorace de la famine hivernale). Ulric est particulièrement admiré par ceux qui placent la valeur individuelle au-dessus de tout le reste, et recherchent la frénésie berzerk au combat, il est adoré par les soldats se préparant à entrer dans la bataille, les gladiateurs, les champions de justice avant l’Ordalie, les paysans pour apaiser la rudesse de l’hiver, et les chasseurs après une traque dangereuse.
Les disciples d’Ulric, des hommes grands et féroces, préservent les traditions et l’esprit de leurs ancêtres, les fondateurs de l’Empire. Le culte d’Ulric, tel qu’il existe dans sa forme actuelle, remonte à plus de trois mille ans et l’on est capable de retracer la succession de son chef sur des millénaires. Selon le Liber Lupin (le Livre du Loup), le culte d’Ulric serait l’une des plus anciennes religions du monde. Il y a des millénaires, dit-on, Ulric guida une tribu humaine vers une terre sans limites et couverte de forêts. Les hommes de cette tribu, appelés Teutogens par la majorité des érudits actuels, étaient des barbares qui se mirent à massacrer les indigènes de ces forets afin de prouver leur valeur. Ces brutes sanguinaires proliférèrent et se répandirent dans les grands bois, massacrant et exterminant pendant de nombreuses générations, glorifiant leur Dieu à chaque nouvelle victime. Ces hommes n’élevaient pas de monuments et ne forgeaient pas l’acier. C’étaient des hommes sauvages. Le culte d’Ulric entretient cet esprit primitif qui a servi de fondement à l’Empire, jusque dans notre époque de poudre noire et d’autres merveilles.
Apres d’innombrables années de guerre et de conquête, Ulric guida son peuple vers une grande montagne au sommet aplati, dissimulée dans l’un des plus sombres recoins des confins glacés du nord. Afin de leur indiquer le chemin, Ulric frappa la montagne du poing et il en fit jaillir une flamme rugissante, d’un blanc d’argent. Les Teutogens marchèrent en direction de cette lueur spectrale et ils arrivèrent finalement à la base de la montagne sacrée, en plein cœur de l’hiver. C’était le terrain de chasse d’une meute de loups affamés, au pelage blanc, qui lancèrent des hurlements à figer le sang en voyant les humains envahir leur territoire. Epuisés, transis jusqu’aux os, les hommes de la tribu brandirent leurs armes et hurlèrent en retour, bien décidés à ne pas reculer en dépit de leur épuisement et de leurs corps perclus de douleurs. Satisfait de les voir réagir ainsi, Ulric les nimba d’une éblouissante lumière blanche, déclenchant une panique chez les loups qui s’enfuirent aussitôt. Les Teutogens, frappés d’admiration respectueuse devant ce saint lieu, jurèrent immédiatement d’y édifier le plus grand de tous les Temples et de vénérer Ulric, leur Dieu de l’Hiver, de la Guerre et des Loups, pour l’éternité.
Des dizaines de siècles plus tard, au sommet de la montagne, la flamme glacée brille toujours rageusement d’une éblouissante lumière blanc-bleu, mais elle est à présent dissimulée aux regards par l’énorme Temple Ulricain qui fut bâti là il y a si longtemps. On l’appelle la Flamme Éternelle. Elle est d’une immense importance pour le culte et des pèlerins viennent des quatre coins du monde pour la voir. Selon une croyance très répandue, tant que brûlera cette flamme d’un blanc neigeux, jamais Middenheim ne tombera : le récent échec du siégé de la ville, durant la Tempête du Chaos, n’a fait que renforcer cette croyance. Après tout, alors que Valten, la réincarnation de Sigmar, a disparu à la fin de la guerre, la Flamme Éternelle brûle encore et pour toujours.
Ulric est le Dieu des Batailles et de la Destruction, le Dieu des Loups et de l’Hiver. Il est représenté comme un guerrier massif, portant une armure similaire à celles des barbares qui peuplaient l’Empire il y a plusieurs siècles. Ses longs cheveux flottent au vent, son épaisse barbe noire est poudrée de givre, son dos est couvert d’une cape en peaux de loup d’un gris argenté. Il manie un gigantesque marteau à deux mains et va au combat tête nue pour montrer sa bravoure. De temps en temps, on le présente sous la forme d’un énorme loup gris argenté. Ulric est d’une nature indifférente, c’est un Dieu distant, dur et impitoyable, qui s’attend à ce que ses sectateurs se débrouillent par eux-mêmes, mettant leur foi dans la prouesse martiale. Il dédaigne la faiblesse, la poltronnerie, et la supercherie, et s’attend à ce que ses fidèles adoptent toujours l’approche directe à résoudre un problème.
Le culte d’Ulric a grandement souffert de l’invasion d’Archaon. Ses guerriers étaient en première ligne lors de la plupart des batailles menées contre l’envahisseur, ainsi qu’au siège de Middenheim. Bien qu’ils aient fait obstacle aux ennemis et qu’ils en aient massacré un grand nombre, ils ont tout de même payé le prix fort si l’on compte le nombre de guerriers qui sont allés s’étendre dans la froide étreinte de Mórr. Néanmoins, mourir au combat est un honneur pour un Ulricain. Ce qui inquiète le plus les dirigeants du culte, c’est le problème du moral des troupes et du doute qui grandit dans les rangs. En plus de la mort de tant de vaillants combattants et des graves dommages infligés à la cité sacrée d’Ulric, le fait qu’ils n’aient dû leur salut qu’à l’arrivée d’une armée venue de l’ouest, des fidèles de Sigmar, et d’une autre armée composée de morts-vivants a suscité la rumeur selon laquelle il se pourrait que le temps de leur Dieu touche à sa fin et que son culte soit déclinant. On entend de plus en plus parler de Myrmidia, dont le culte gagne du terrain dans les provinces du sud et certains guerriers évoquent l’un de ses cultes mineurs, la Furie, avec approbation. Bien que les choses en soient restées à quelques murmures pour le moment, l’Ar-Ulric et sa hiérarchie se montrent assez inquiets dans le privé.
Le culte
Voici des siècles que le culte d’Ulric cède lentement du terrain. Le seul endroit où il est parvenu à maintenir sa domination est le Middenland, terre ancestrale des Teutogens, bien que la plupart des communautés du nord montrent toujours une certaine préférence pour Ulric, il fut un temps où le culte d’Ulric était le plus puissant de l’Empire, mais sa popularité n’a fait que diminuer dans le monde civilisé. Il a cédé la place à d’autres Dieux guerriers, comme Sigmar, qui favorise la notion de défense, ou Myrmidia, qui privilégie les raffinements de la stratégie. Pour la plupart, les anciens lieux saints d’Ulric sont a présent en ruine, abandonnés, tandis que les populations locales se sont tournées vers d’autres divinités.
Bien que le culte ait perdu la plus grande partie de son influence, les Prêtres de l’Ordre du Loup Hurlant continuent à clamer le nom d’Ulric à tous les vents, partout dans l’Empire, "Le Credo d’Ulric" raconte que lorsque la menace des Dieux Sombres a commencé à monter dans le nord, Ulric est allé plaider auprès de ses frères et sœurs afin qu’ils frappent avant que l’ennemi ne devienne trop puissant. Hélas, aucune aide ne vint, Ulric marcha donc seul vers le nord, afin de combattre et de survivre par sa seule intelligence contre la puissance de tous les Dieux impies. C’est pour cela que le Loup Hurlant enseigne qu’il est d’une importance capitale d’être autonome car Ulric aime que ses adeptes soient capables de se défendre par eux-mêmes, tout comme lui. Le meilleur enseignement, disent les Prêtres, est celui des erreurs auxquelles on parvient à survivre.
Ces rudes discours ne sont pas très populaires parmi les populations de l’Empire, particulièrement dans la classe moyenne en plein essor, et même si la plupart des soldats en appellent toujours à Ulric et portent ses amulettes en forme de tête de loup, ces pratiques deviennent de moins en moins courantes dans le sud de l’Empire. En vérité, dans l’extrême sud du Vieux Monde, sous le chaud climat de l’Estalie et de la Tilée, les Ulricains sont regardés d’un œil très goguenard et ne sont certainement pas les bienvenus. Ces deux nations qui adorent depuis toujours la brillante Myrmidia affichent un profond mépris pour les manières barbares d’Ulric.
L’Ordre des Chevaliers du Loup Blanc, les sauvages templiers d’Ulric, est plus populaire et beaucoup plus célèbre. Alors que le clergé d’Ulric est en plein déclin, l’Ordre du Loup Blanc reste le plus ancien ordre templier du monde et celui dont les chevaliers sont les plus nombreux, Presque tous les Temples Ulricains ont en résidence une compagnie de chevaliers armés de leurs marteaux. Ils sont universellement adorés, car presque toutes les légendes et les histoires des grandes campagnes militaires de l’Empire fourmillent d’anecdotes illustrant leur héroïsme et leur bravoure. Toutefois, ils sont aussi redoutés qu’admirés, car si leur immense habileté aux armes et leur vaillance sont connues de tous, leur tempérament colérique et leur agressivité le sont tout autant.
Type
Religious, Cult
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