Route du Hiérophante

La route du Hiérophante relie Hessed à Chokmah. Son nom originel est Vav (ו).

Géographie

La Route du Hiérophante se déploie comme une immense basilique céleste, sans murs ni plafond, mais dont les colonnes et les arches se perdent dans l’infini cosmique.

Le sol est pavé de dalles lumineuses, gravées de lois éternelles et de symboles sacrés qui brillent sous les pas des âmes.

Au centre de la route, se tient un trône de lumière, occupé par un hiérophante rayonnant, figure angélique vêtue d’or et de blanc, tenant un sceptre et levant la main en signe de bénédiction.

De part et d’autre, des chœurs d’anges scribes consignent les vérités révélées dans des livres de cristal.

Ascension (route 16)

Sur cette route, les anges du jugement d’Aer Iaspis lient les âmes les unes aux autres par un grand filet.

Sur cette route, les anges d’Aer Iaspis du jugement observent la réaction des âmes face aux liens qui les unissent aux autres, au travers des traditions, des conventions, des us et coutumes, représentées par le filet. Les âmes sont-elles conformistes, se fondant sans remous dans le filet, ou bien sont-elles au contraire rebelles.

Les âmes qui réussissent à cette épreuve sont celles qui acceptent l’ordre du Grand Dessein et restent calmes dans le filet. Les âmes rebelles, qui ne parviennent pas à accepter l’importance du bien commun représenté par le Grand Dessein, échouent à cette épreuve.

Incarnation (route 5)

La chorale Evolve cultive les âmes sur la route du Hiérophante. Sur cette route, les principautés rappellent aux âmes la diversité de leurs formes d’incarnation. Les créatures prennent en effet des formes innombrables, allant du micro-organisme au mammifère terrestre, en passant par les espèces aquatiques ou volantes. La diversité des formes d’incarnation est nécessaire pour augmenter le niveau de conscience des âmes, qui sont forgées par des vies très différentes. Ces formes de vies évoluent, s’adaptent à leur environnement, via des mutations génétiques orchestrées par les chérubins et ordonnées par les anges et les principautés gardiennes. Les âmes doivent être préparées à ces changements, à ces incarnations mouvantes et évolutives, qui ont un sens. En comprenant cela, EL devient le chef d’orchestre de ses incarnations, suivant un chemin décidé vers sa réunification.

Symbolisme

La carte du Pape (arcane V du Tarot, parfois appelée Hiérophante) représente le guide spirituel, le maître de sagesse qui transmet la connaissance sacrée. Assis entre deux colonnes comme la Haute Prêtresse, mais tenant cette fois un sceptre et bénissant de sa main, il incarne la médiation entre le divin et l’humain. Là où l’Empereur incarne l’autorité terrestre, le Pape incarne l’autorité spirituelle. Il est la parole qui enseigne, la tradition qui transmet, le lien qui unit la communauté autour d’une vérité supérieure. Dans son aspect lumineux, il est guide, enseignant, protecteur de la foi. Dans son aspect sombre, il peut devenir dogmatique, prisonnier des formes et des institutions.

Dans la Kabbale, le Pape est associé à la lettre Vav (ו), qui signifie « clou » ou « crochet ». Vav symbolise le lien, l’attache, ce qui relie deux réalités entre elles. Sa valeur numérique est 6. Dans le Sefer Yetzirah, Vav est rattachée à la constellation Taureau, signe de la stabilité, de la tradition et de l’endurance. Le Taureau évoque aussi la fécondité de la terre et la force tranquille qui soutient la vie, rappelant que l’enseignement spirituel doit nourrir et enraciner.

Sur l’Arbre de Vie, Vav est le sentier reliant Chokmah (la Sagesse divine) à Hessed (la Miséricorde, l’amour expansif). Le Pape est ainsi le canal par lequel la sagesse se transmet dans l’amour, donnant naissance à une autorité spirituelle bienveillante. Il est la voix qui relie le ciel et la communauté, le clou qui fixe la vérité dans les cœurs.

Ainsi, le Pape du Tarot et la lettre Vav expriment ensemble la fonction du médiateur et du guide. Ils symbolisent la transmission des mystères, la parole qui unit, la tradition qui soutient. Le Hiérophante rappelle que l’âme ne chemine pas seule : elle s’élève grâce à l’enseignement, aux rituels et à la communauté. Il est l’archétype du pont entre le visible et l’invisible.