Route de la Mort

La route de la Mort relie Netzach à Tiphéreth. Son nom originel est Nun (נ).

Géographie

La Route de la Mort est une plaine obscure et silencieuse, couverte de cendres.

En son centre serpente une rivière noire, stagnante, où dérivent des fragments d’armures, des squelettes d’âmes défaites, et des reliques anciennes.

Les âmes qui s’y engagent sont entourées de foules spectrales : des silhouettes translucides qui avancent lentement, comme happées par un cycle éternel.

Au loin, se dressent des arches d’ossements formant des portails, passages obligés vers la dissolution.

Dans le ciel se tient une figure squelettique immense, drapée de voiles noirs, tenant une faux lumineuse. Son visage est vide, mais son regard invisible perce les âmes.

Ascension (route 24)

Sur cette route, les anges du jugement d’Aqua Obsidian “tuent” les âmes, annihilant leur être. Els observent si les âmes acceptent leur mort, la fin de leur identité, de leur égo, ou si au contraire, elles fuient.

La Mort donnée par les anges n’est en réalité qu’un saut vers la prochaine étape de leur chemin. Mais pour continuer, les âmes doivent accepter de laisser leur passé derrière elles, ce qui n’est pas évident. En “mourant”, les âmes abandonnent leur identité, leur égo, leur individualité, dans l’objectif de rejoindre EL. Si elles échouent aux routes suivantes, elles seront au moins prêtes à accepter leu réincarnation, leur nouvelle vie.

Les sceaux mémoriaux posés par les anges sur les esprits des âmes sont retirés, leur permettant d’embrasser leur véritable nature d’êtres aux innombrables vies. Résister à ce changement, ne pas accepter « la fin » cause aux âmes réfractaires plus de souffrance qu’autre chose, retardant leur ascension. Dans tous les cas, les âmes meurent, mais celles qui ont fait preuve de lâcheté ne poursuivront pas le chemin au-delà de la route de la Mort.

Incarnation (route 13)

La chorale de principautés de la miséricorde Black Death cultive les âmes sur la route de la Mort. Après la fougue de Roar, la suspension douloureuse de Dark Ages, vient la transformation de Black Death. Toutes les âmes connaissent la mort, la fin de leur incarnation, mais aussi la fin de leur existence individuelle lors de leur réunification finale avec EL. En vérité, ces morts ne sont pas des fins, ce sont des commencements. Des commencements de nouvelles existences. Là est le message que veulent faire passer les principautés. Le sacrifice de l’abandon d’une existence est mille fois remboursé par le commencement d’une nouvelle, meilleure car témoin d’un plus grand niveau de conscience. Chaque mort est une porte vers une nouvelle dimension de l'être, une transition vers une forme d'existence plus éclairée. Les âmes apprennent que la mort est une transformation essentielle, un passage nécessaire pour évoluer et atteindre des sommets spirituels insoupçonnés. La fin de chaque cycle apporte avec elle une purification, une libération des entraves anciennes, permettant aux âmes de renaître avec une sagesse et une clarté renouvelées. Ainsi, la chorale Black Death chante la beauté des nouveaux départs et la continuité infinie de la vie, chaque incarnation étant une étape vers l'illumination ultime.

Symbolisme

L’Arcane XIII n’a pas de nom dans le Tarot de Marseille, mais elle est traditionnellement appelée La Mort. Elle ne représente pas une fin définitive, mais une transformation radicale : le dépouillement nécessaire pour permettre une renaissance. La faux qui fauche les formes anciennes évoque la dissolution des attachements, des illusions et des structures périmées. Cette carte enseigne que la vie est un cycle de mort et de régénération, et que la vraie libération exige de laisser mourir l’ancien soi pour faire place à l’être nouveau.

Dans la Kabbale, cet arcane est associé à la lettre Nun (נ), qui signifie « poisson ». Symbole de vie dans l’océan des profondeurs, Nun évoque le mouvement perpétuel de l’existence : naissance, mort, résurrection. Sa valeur numérique est 50, nombre de la délivrance et du passage à un autre plan. Dans le Sefer Yetzirah, Nun est reliée au signe du Scorpion, qui incarne la mort, la sexualité, la régénération et la transmutation des forces vitales.

Sur l’Arbre de Vie, la route de Nun relie Tiphéreth (le Cœur, la Beauté, la Lumière de l’âme) à Netzach (la Victoire, l’énergie du désir et des émotions). Ce sentier exprime le passage de l’énergie passionnelle vers le cœur transformateur : les forces instinctives doivent être dépouillées, sublimées, pour que l’âme s’élève vers sa véritable lumière. C’est une route de purification douloureuse mais féconde.

Ainsi, l’Arcane XIII et la lettre Nun expriment ensemble la loi de la mort et de la renaissance. Ils rappellent que rien n’est immobile : tout doit mourir pour se régénérer. L’initié qui traverse ce chemin accepte de perdre ses anciennes formes pour renaître plus libre, plus authentique. La Mort est l’archétype de la transformation, celle qui fait peur mais qui libère.