Refuges princiers

Sa majesté le prince Ghali DeNil, premier fils et premier enfant de sa majesté la Reine Cléa DeNil, est tout en haut de l'échelle hiérarchique des refuges. Il a nommé une cinquantaine de "remplaçants effectifs" pouvant occuper ses fonctions en son absence.

"C'est très sage pour un prince de pouvoir se faire remplacer. Comme lui, nous sommes tous des gens importants et occupés, alors le nombre fait la force. "

— Khaled Gallhab

Juste en dessous se trouvent les gérants locaux, au nombre de un à quatre par refuge, qui sont responsables de l'organisation et du fonctionnement du refuge. Parallèlement à ceux-ci, on trouve les grands responsables, gérant tous une fonction commune pour s'assurer qu'elle fonctionne toujours de façon optimale (grands responsables des communications, du budget, du transport, etc...).

L'organisation précise des différents refuges est laissée à la discrétion de chaque refuge, pour s'adapter aux besoins locaux. De la même manière, les Grands Responsables gèrent leur propre section des refuges.

Les refuges communiquent sur le "devoir olérin" et l'instinct olérin naturel. Selon le prince, cet instinct est en fait un message de la volonté divine, transmis de façon directe aux olérins pour décharger le firqil et responsabiliser ceux qu'ils ont dotés. Se basant sur divers travaux scientifiques (comme ceux de Mariand), les refuges appuient que, si certains sont bien nés "naturellement nobles", ils sont aussi nés "naturellement responsables" du bien-être de leurs subordonnés, parce que leur noblesse existe justement pour créer ce rôle de responsabilité.

Ce que je pense des propos du Prince ? En tant que scientifique, allysthasiologue et élève de Reimhord, vous voulez dire ? Eh bien le Prince a raison. C'est un homme d'une grande intelligence, voyez-vous.

— Sadid Le-Salem

Le firqil offre la vie à tous les ariesques, par la protection de vie. Mais la vie est plus que manger, boire, dormir. Les refuges princiers ont fait ajouter la santé mentale parmi les critères, et en défendent encore beaucoup d'autres. Portés par l'instinct olérin et royal du prince d'A-Nil, les refuges princiers offrent une compensation, pour couvrir tout ce dont le firqil ne peut pas encore (ou ne veut pas encore) se charger. Education, santé, divertissement, enrichissement, confort, contact social : le prince s'engage à garantir un niveau de vie digne et confortable à tous ses réfugiés.

Sponsorisés par sa majesté le prince Ghali DeNil, premier fils et premier enfant de sa majesté la Reine Cléa DeNil, les refuges ne manquent pas de ressources. S'ils lèvent régulièrement des fonds (par dons ou par ventes de produits, comme des livres), les résultats très variables de ces campagnes n'ont que très peu d'impacts sur le fonctionnement des refuges. En effet, ces derniers sont très indépendants financièrement, associés à des parts de terres agricoles en Janubard qui leur permet d'obtenir de la nourriture et des matières premières. En plus, ils sont régulièrement renfloués par sa majesté le prince Ghali DeNil, premier fils et premier enfant de sa majesté la Reine Cléa DeNil, lui-même.

"On se relaie pour aller sur les terres. C'est dur, mais tu peux demander au patron de ne pas y aller, si tu ne penses pas pouvoir. Il y a des tas de choses à faire ici, aussi."

— Nouria Lahbin

En plus de leurs terres en Janubard et de leurs finances, les refuges princiers possèdent de nombreux bâtiments. La position exacte des refuges n'est bien évidemment pas connue. Pour autant, on compte environ six cents mètres carrés habitables par domaine, en moyenne. Ce nombre est connu du public grâce au "registre de répartition" de chaque domaine. Il est tout à fait possible que l'association, cela dit, profite aussi de certains logements (ou autres bâtiments) appartenant directement à sa majesté le prince Ghali DeNil, premier fils et premier enfant de sa majesté la Reine Cléa DeNil.

Rares sont les personnes à A-Nil à se souvenir du temps où aucun Refuge Princier n'existait sur le territoire. Le premier a ouvert voilà quatre mille cinq cent quatre vingt dix huit ans, sur le domaine Elmandjra. Le second refuge a suivi quatre ans plus tard, sur le domaine Fehrat. Puis, un à un, ils ont commencé à couvrir la carte. Mais ça n'a pas été facile. Depuis la première organisation, les critiques allaient bon train.

Au départ, ces dernières attaquaient la maison Elmandjra. Si Elias était une dame compétente, pourquoi avoir besoin de ça ? Si la famille royale aimait tant le Baba du prince, pourquoi le choisir lui, pour ce genre de projet ? Mais chacune de ces critiques était silenciée très vite. Stocks volés, champs brûlés, tempêtes de magrip et autres catastrophes s'abattaient sur ceux qui les répandaient, alors que la maison royale et les alliés des Elmandjra ajoutaient des menaces et des "rappels" de la loi ariesque et nillite.

Les rumeurs n'ont aucune importance, voyons. C'était un honneur, comme ça doit l'être pour tous. Depuis le premier jour, c'était un honneur.

— Dame Elias Elmandjra, premier fils et deuxième enfant d'Ourada Elmandjra

by Enoris Leinwand

Quand les critiques se sont éloignées du domaine d'origine, elles sont tombées sur l'institution. En effet, une fois qu'une famille aussi respectée que les Fehrat a été touchée, il n'était plus question de voir ça comme une critique. Les commentaires restaient alors assez timides, puisqu'il est très dangereux d'attaquer la famille royale. Mais il a vite été avancé que la maison royale, elle, insultait le firqil par cette action. Ainsi, il n'était pas question de s'opposer à la royauté, mais de protéger la religion.

Heureusement, les informations circulaient encore mal et lentement, alors les coûts exacts ou les surfaces couvertes n'ont pas pu être transmises. La plupart des critiques étaient donc, au départ, superficielles. Puis il est apparu que le prince restait volontairement vague sur les détails entourant son organisation. Beaucoup de maisons nobiliaires et de petits nobles se sont sentis insultés personnellement, comme si cela attaquait la confiance que leur portait la maison royale.

En tant que noble, je ne me suis jamais senti insulté ou lésé par le prince. Je sais qu'il cache tout ça pour de bonne raison, parce que je suis un bon citoyen qui a confiance en sa couronne protectrice.

— Zeyn Sabriye

Avec les avancées technologiques permettant le transport des denrées, des personnes et de l'information, les refuges ont pu acquérir des territoires plus éloignés. En effet, pendant les deux premiers siècles, ils restaient dans un rayon de dix jours de box-en-bois de la capitale. Avec l'invention du "glissier magnétique", ils ont doublé leur surface atteignable. Puis, après l'invention du cristal maërokrate (par des directeurs adjoints au prince), la surface a fini par couvrir A-Nil toute entière.

A la signature du traité de paix avec Inferno, le prince décide d'associer des terres agricoles à son organisation, ainsi que des bâtiments en dehors du Markazard. Ce projet avance progressivement depuis, à son rythme. La prochaine étape, dans l'idéal, serait la création de refuges à l'étranger, pour ramener les réfugiés vers Aria.

La population des refuges princiers est faite de personnes marginalisées.

Très peu d'organisations ariesques peuvent se vanter de posséder une armée, ou même des forces entraînées au combat. Les refuges princiers ne font pas exception : s'ils sont les gérants investigateurs pour débusquer ceux qui ne respectent pas les règles, ils n'ont que très peu d'agents de sécurité. Cela dit, ils ont un avantage certain, directement associé à A-Nil : sa majesté impériale la princesse Nashan Gapy-Hell'U. Cette esclave est une régaliamoth au service du prince, et est connue pour ses capacités uniques dans le domaine. On raconte qu'elle pourrait défaire une petite armée impériale à elle seule.

Le plus étonnant, chez les Refuges Princiers, c'est leur niveau scientifique. En effet, ils ont accès aux machines les plus avancées disponibles sur le marché, et se font régulièrement importer des machines étrangères, pour être au devant dans tous les domaines. Il arrive aussi couramment que des machines et des outils soient produits par les Refuges Princiers, sans que qui que ce soit ne comprenne d'où ils tirent un tel géni scientifique. Certes, leurs directeurs sont tous des hommes de science. Mais ils sont aussi tous inactifs dans le domaine scientifique depuis longtemps !

Tu as tort, désolé de te l'apprendre. Ce n'est pas "monsieur Le" qui possède le plus de machineries scientifiques sur tout Aria, mais une association. Peut-être que tu l'as fondée, mais tu partages la direction avec beaucoup de monde.

— sa majesté impériale infernale le prince Sibyen Hell'U

En plus de la présence de machines avancées pour la pratique des sciences, les refuges bénéficient des meilleurs appareils d'accomodations. Par exemple, ils sont responsables de la production du fauteuil roulant ariesque jugé le plus pratique au quotidien par le firqil. Et leur utilisation des sciences ne s'arrête pas là : ils favorisent aussi la production énergétique et, en général, l'automatisation des tâches lourdes, répétitives et/ou dangereuses.

Si tout Aria (et donc A-Nil) est soumis au firqil et suit cette religion, l'organisation des Refuges Princiers se distingue par sa tolérance et son acceptation. "Toute forme de marginalisation" couvre en effet les marginalisations religieuses. En effet, certains ariesques, comme sa majesté impériale la princesse Nashan Gapy-Hell'U, suivent les règles d'une autre religion en parallèle du firqil. On peut donc trouver toute sorte d'autels religieux et de croyances dans les refuges.

"Tu n'es pas dans ses refuges ? Je suppose qu'ils sont pour les vrais nillites, après tout. Moi ? Je ne cesserais jamais de prier le couple impériale et ça suffit."

— sa majesté impériale infernale le prince Tékrand Hell'U

Les refuges offrent à tous une liberté de culte, un endroit où l'exercer et un respect envers leurs croyances.

Les Refuges Princiers séparent leur règlement entre les règles "générales", qui concernent toute l'organisation, les règles "locales", qui concernent un refuge en particulier, et les règles "spécifiques", qui concernent une fonction en particulier. Les différents règlements sont inscrits sous divers formats, incluant des bases de données numériques, des manuels papiers et des albums illustrés, s'adaptant à différents niveaux de lettrisme et d'éducation.

"Je ne compte pas éduquer vos enfants aux règles de mon organisation. Mais on a des outils pour vous : regardez les jolis albums. Celui-ci est spécialement fait pour les bambins. Je repasserais peut-être ici dans... il a quel âge ? 4-5 ans, c'est ça ? Dans une quinzaine d'années, alors. "

— Ziaul, fils de Minhat

La plupart des règles tournent autour de la sécurité, de la santé et de la dignité des réfugiés. Cela dit, elles peuvent aussi compléter des règles ariesques (ou locales à un pays / un domaine / une section) pour diminuer les risques d'amendes et de punitions.

Si les Refuges Princiers fonctionnent principalement sur la base de dons et d'approvisionnement royal, ils se servent en réalité de ces revenus pour l'investissement et la croissance. Le fonctionnement quotidien des refuges repose donc, au contraire, sur les refuges eux-mêmes.

Les refuges n'organisent pas d'éducation formelle à proprement dit (ils ne sont pas enregistrés comme un établissement scolaire). Il faut aussi noter que l'éducation formelle n'est pas vraiment obligatoire pour les réfugiés. Ce qui est obligatoire, en revanche, c'est de toujours la rendre accessible, peu importe le niveau visé, à tous les réfugiés, aussi longtemps qu'ils feront montre de la volonté de la suivre.

Il est bête, c'est bête. "Gnagnagna, mes livres ils sont privés, même s'ils sont publiés", et puis dans la foulée "et si j'apprenais à lire et comprendre mes livres à plus de monde, hein ?". Non, Papa, c'est bête, c'est juste bête.

— Hiyam Elmandjra

Les refuges proposent une large sélection de ressources à tous ses réfugiés pour commencer son éducation. Des heures de permanence éducatives sont prévues, avec des manuels d'écriture, de mathématiques, de théologie, etc... pour différentes tranches d'âge.

Les refuges possèdent d'immenses territoires, sur lesquels sont construits divers bâtiments, incluant des usines, des habitations, des bureaux, des entrepôts et des garages.

La vie est sacrée, et la dignité en fait partie. Aucun individu ne vaut moins qu'un autre. La valeur de la vie est intrinsèque. Être, c'est déjà suffisant. Si certaines classes sociales apportent des privilèges, ceux-ci doivent toujours être contrebalancés par des responsabilités (et doivent servir à permettre ces responsabilités). Et, même avec ces privilèges, la vie d'un noble vaut toujours autant que la vie d'un citoyen : les deux doivent être protégés autant que faire se peut.