L'ichor potable

La prophétie du dieu buvable

Il y a des sangs que les vampires ne peuvent pas boire, comme l'ichor. Ce liquide vital circule dans les veines des dieux, et des presque-divins (comme les formes impériales des régaliamoth, par exemple). Il ne suffit que d'une simple goutte pour mettre en danger la vie d'un vampire imprudent. Et, même s'ils survivent à ce premier contact, la douleur est telle qu'aucun d'eux n'a jamais pu décrire le goût de ce met mythique. Le secret qui l'entoure suffit à toute la communauté infernarde pour être prise de curiosité. Surtout que, s'il est impossible d'y goûter pour le moment, un mythe infernard présente un ichor qui pourrait être bu...

Les vampires sont léthalement allergiques au sang divin.

Ce mythe interprète une vieille prophétie du plateau du Sud. Cette prophétie, datant d'avant la création même du plateau du Sud (et donc des vampires) décrit les attributs d'un dieu devenu, donc d'une personne ayant connu une divinisation. Il est courant, au plateau du Sud, d'assumer qu'il s'agirait d'un enfant impérial. Le timing de la prophétie l'associe aussi, selon certains experts, à la prophétie de Katharina. Cela dit, pour les infernards, il est évident que plusieurs vers se réfèrent au peuple vampirique.

Résumé

La légende parle, comme la prophétie associée, d'une divinité très puissante, immunisée aux dieux. Certaines versions la présentent comme un déicide (potentiellement une déicide impériale, ce qui expliquerait sa divinisation). Cette divinité aurait, par ses pouvoirs, rendu son ichor potable, pour un ou plusieurs vampires (la langue d'origine de la prophétie ne fait pas la différence entre le singulier et le pluriel).

La légende s'étend assez peu sur le compagnon qui peut le consommer. Si la légende infernarde le présente comme un vampire, c'est bien le seul trait sur lequel il est possible de s'accorder. La prophétie parle de grands pouvoirs, de beaucoup d'ambition, et de beaucoup de compétences différentes. Il est difficile de savoir quel vers s'accordait à quel compagnon, ou même combien de compagnon compte la divinité. Certains théorisent que les compagnons ne sont que plusieurs incarnations du dieu, et donc que le compagnon serait le dieu, anciennement vampire, capable de consommer son propre sang.

Est-ce qu'un vampire capable de se diviniser resterait vampire, une fois dieu ? Les sang-mêlé impériaux ne reviennent pas pour nous dire s'ils sont toujours des sang-mêlés, mais il est sûr d'assumer que non. Et, même si c'était le cas, je m'imagine mal l'un d'eux se diviniser pour se manger sois-même. S'il vous plaît, n'imaginez pas ça. L'image d'un Hell'U vampirique qui bois son propre sang est... inconfortable.
— Mavromiklide d'Inferna

Certains interprètent que tous les vampires sont décrits par la prophétie. Ils arguent que celle-ci est assez floue et large, justement pour couvrir la diversité vampirique. Alors, tous les vampires finiraient, un jour, par pouvoir consommer l'ichor de ce dieu.

L'ichor ainsi consommable serait le sang le plus délicieux et le plus désirable. Il aurait le goût du sang de son fil rouge, mais teinté de pouvoir, de confiance et d'encore plus d'éternité. Sa description n'est jamais exacte, et flotte toujours autour de concepts comme cités plus tôt. On trouve par exemple "le goût de vouloir", ou encore "la saveur du destin".

Base Historique

La prophétie

Une divinité exploitera son pouvoir comme aucune divinité semblable ne l'avait fait jusque-là. Par la privation de son domaine, cette divinité aura développé une grande soif de celui-ci. Ce pouvoir étant puissant, cela inquiètera les autres dieux. Pourtant, leurs pouvoirs ne pourront jamais affecter la divinité concernée. Celle-ci, par ses circonstances uniques et son entourage d'exception, retournera complètement le monde.

Plusieurs abus de ses pouvoirs sont cités dans sa prophétie, de façon plus ou moins directe. L'un d'eux est décrit comme "rendre le poison qui circule en son sein sûr, jusqu'à en faire le pêché mignon d'un de ces suivants". Le suivant est décrit dans un autre vers comme un descendant d'une bénédiction des richesses (ce que les infernards interprètent comme étant un vampire).

En effet, la bénédiction des stephoss, posée par le dieu des richesses, a permis la création de tout l'allystel vampirique.

Diffusion

Ichor buvable carte
Carte du Plateau du Sud représentant la popularité du mythe de l'ichor buvable.

La plupart des infernards ont déjà entendu une version de ce mythe. A travers les contes pour enfants, les œuvres dérivés, les études de prophéties ou simplement sur la base de rumeurs, la légende de cet ichor buvable s'est répandue à travers tous Inferna. Les communautés vampiriques l'ont même fait traverser frontières et dimensions. Toutes les communautés vampiriques comprenant d'anciens (ou actuels) infernards s'en trouvent exposés.

La réputation de ce mythe dépend presque entièrement de la version dont il est question. Les études de prophéties sont un travail sérieux, souvent perçu comme nécessaire. Les contes pour enfant sont, naturellement, infantilisés. La littérature est confrontée aux études prophétiques, passée au crible et facilement critiquée par des pseudo-experts. Ce thème, cela dit, n'en est pas moins apprécié du public, sous toute forme artistique.

Variantes & Transformations

Ce qui varie le plus d'une version à l'autre, ce sont les personnages.

Le mordu

Le genre du divin varie entre homme et femme. Selon les versions, il peut s'agir d'un régaliamoth divinisé ou d'un héros divinisé. La plupart du temps, le divin n'aime pas la culture infernale. Son domaine divin varie énormément selon les versions. Il ou elle peut être une divinité de l'alimentation, de la grandeur, de l'accomplissement personnel, des exceptions ou encore des races divines. Il arrive que des oeuvres se démarquent en lui offrant un domaine divin original, que ce soit seul ou en addition avec un des domaines cités plus haut.

Le mordant

Il s'agit toujours d'un (ou plusieurs) vampire(s). S'il est seul, son genre est opposé à celui du divin, en général (La série "Mordu d'un Dieu" se démarque en présentant deux hommes). L'olyezd exact du vampire, son âge, sa personnalité, etc... sont très variables. La raison pour laquelle le divin choisit le (les) vampires est tout aussi changeante.

En bref, la majorité des variations reposent sur ce(s) personnage(s).

Perception Culturelle

Très importants pour les infernards (qui le considèrent comme une part de leur identité, une preuve qu'ils étaient destinés à exister), ce mythe a eu moins d'écho à l'étranger. On le connaît principalement, ailleurs qu'à Inferna, dans l'Empire d'Inferno, ou encore chez les vampires non-infernards.

Les infernards

Le mythe de l'ichor potable est directement lié à une prophétie officielle, réelle. Si son interprétation est correcte, cela signifie que l'arrivée des vampires était prévue par le destin bien avant leur création. La haine et le rejet de la maison impériale infernale seraient alors d'autant plus prouvé, ainsi que les droits divins de la reine vampirique.

Au-delà de la simple validation de leur existence, les infernards y voient une appartenance à un destin commun, avec le reste du Laïta'Ray. Ils reconnaissent ce mythe comme la preuve de leur rôle à jouer dans l'avenir. Et, s'ils ont un rôle à jouer dans un avenir où un dieu pourra être bu, ils vivront cet avenir.

Enfin, l'idée d'accéder à un des rares sang qu'ils ne peuvent pas boire leur plaît beaucoup. Il y a un côté interdit, inexploré et nouveau qui est très apprécié chez ces immortels, enfermés de force dans un Laïta'Ray qui refuse d'évoluer.


Les infernaux

Les régaliamoth, à la tête de la noblesse infernale, ont accès à la divinisation. Rien ne dit que le "dieu" du mythe infernard ne serait pas l'un d'eux. Mais ça serait idiot, aussi, parce qu'Inferna et Inferno se font la guerre depuis la scission et, même s'il n'y a plus de conflits armés, la guerre ne cessera jamais vraiment.

Ce mythe, et l'interprétation prophétique qui l'accompagne, sont à la fois une menace et une insulte pour la maison impériale. L'idée d'être un jour goûtés par des vampires les dégoute. Pire encore, les versions où tous les ichor deviendraient sûrs pour les vampires créent des vagues de panique parmi les régaliamoth, qui voient leur forme impériale comme la seule sécurité contre l'appétence vampirique.

Les vampires

Une prophétie parle d'eux. Ils existent, depuis toujours. Si l'interprétation infernarde peut paraître un peu étrange, déroutante, exagérée, elle porte ce message fort, nécessaire : les vampires ne sont pas un caprice isolé, une erreur de l'histoire, un pas de côté dans le destin. Ils existent parce qu'ils le devaient. Ils ont leur place dans les proto-prophéties, qui ont suivies la prophétie de Katharina. Ils sont censés être.

Les vampires expatriés aiment à penser que la prophétie ne parle pas forcément d'un infernard mais pourrait, au contraire, désigner les vampires qui ont été proche du divinisé (et donc probablement des régaliamoth).

Dans la Littérature

C'est la littérature scientifique qui s'est appropriée le mythe en premier (si on ne compte pas la tradition orale). En effet, l'étude de la prophétie d'origine et les comparaisons avec les différentes versions du mythe fascine beaucoup de monde, et engrange beaucoup de lectures.

Dans l'Art

Ce thème est très exploité à travers tout l'art infernard. On retrouve l'image du dieu saignant du cou, du poignet, de la cuisse ou de plusieurs de ces endroits, parfois accompagné d'un ou plusieurs vampires, dans plusieurs peintures, gravures et vitraux. Cette imagerie sert de couverture à la majorité des livres parlant des dieux et/ou de l'ichor. Evidemment, cette image du dieu mordu apparaît aussi sous d'autres formes : sculpture, littérature, théatre, ...

Tu me déconcentres. J'essaie d'apprendre Le chant au dieu délicieux en Ré mineur.
Katoptris Kravskand-Effehrer

La télévision s'est emparée du mythe depuis trois ans déjà, avec la série "Mordu d'un Dieu". Très appréciée de la jeunesse, elle raconte l'histoire d'un jeune adulte étudiant à l'EEPI, voulant devenir représentant vampirique au Paradis des Dieux. Il y obtient même un stage, qui lance le scénario de la série. C'est là-bas qu'il fait la connaissance de "Chymos", un dieu très égocentrique. Longue de trois saison, la série a été annulée suite au retour de Maximilien Steel, frère de l'acteur jouant le protagoniste vampirique (Maxime Steel).

L'ichor
Liquide doré et épais, l'ichor circule dans le corps des dieux. Très toxique quand il est bû, il est aussi connu pour être corrosif, et pour contenir une quantité de magie suffisante pour faire une crise de choc-hypermaërique à tous les olyezd connus (sauf les olyezd divins).

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Commentaires

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Jul 9, 2025 23:12

Je suis d'accord avec Mavromiklide : "je m'imagine mal l'un d'eux se diviniser pour se manger sois-même. [...] L'image d'un Hell'U vampirique qui bois son propre sang est... inconfortable."

Jul 10, 2025 15:03 by Enoris Leinwand

Il faut toujours être d'accord avec Mavromiklide, elle est très sage