Meulard ([mølaR] - m-eux-lar)
A quoi bon présenter la nourriture dans un contenant qu'on ne mange pas ?
La culture thelbalsynn n'aime pas le gaspillage, ni la monotonie. L'idée de se forcer à faire la vaisselle tous les jours pour chaque habitant, par exemple, est complètement incompréhensible pour les thelbalsynn. Cela dit, certains plats nécessitent un contenant pour être tenus. A ce problème, les thelbalsynn ont une délicieuse solution : un fromage très dur, moulé pour former un creux dans lequel on sert la nourriture. Cousin du "fersec", un pain siknavar vidé de sa mie puis séché, il sert les mêmes fonctions. Ainsi, le meulard remplace l'assiette et peu, une fois vidé, être consommé plutôt que nettoyé.
Par les variations de sa recette (et donc de ses ingrédients), le meulard n'est pas servi aux visiteurs. Ces derniers se voient confiés les rares bols (souvent issus de crâne). En effet, si les siknavar peuvent digérer facilement toutes leurs productions, ils savent que les nalsins, les grebnelsis et les visiteurs extérieurs n'ont souvent pas les mêmes avantages digestifs. Ainsi, il est plus vraisemblable d'observer un thelbalsynn manger dans un meulard que d'y avoir soi-même accès.
Mécaniques et Fonctionnements Internes
Protégé par sa croute, le meulard peut se conserver plusieurs semaines, voir même plusieurs mois, sur des étagères. S'il s'affine avec le temps, il est à l'abri de la putréfaction tant qu'il est entretenu dans les caves thelbalsynn. Les habitants de ces dernières les protègent des champignons tout du long de leur conservation. Quand ils sont prêts à l'usage, la couche de champignon qui couvre naturellement la croute est retirée manuellement par des pierres de gommage, prévues à cet effet.
Si tu voyais ça, juste une fois, tu les envierais.
La chaleur du repas et les graisses contenues dans ce dernier (en quantité plus importante spécialement pour le meulard) vont faire fondre le fromage. Le mélange effectué par les thelbalsynn (souvent à l'aide d'autres comestibles) va mêler le meulard à la nourriture, en faisant un élément à part entière du plat. Après chaque service, le meulard est rongé par le thelbalsynn qui l'utilise, pour enlever toute trace du service, puis sert encore de base pour le service suivant, jusqu'à être trop fin et être consommé en l'état. Il peut ainsi soutenir de la confiture fraiche, de la bouillie ou encore des galets de céréales en sauce.
Processus de fabrication
Contrairement à la plupart des fromages thelbalsynn, le meulard ne garde pas vraiment de recette stricte en terme d'origine du lait. Au contraire, il s'adapte aux laits récoltés en grandes quantités et sert surtout à se débarrasser du "trop plein". Le mélange est adapté par les thelbalsynn éduqués dans la fabrication du fromage, pour former cette préparation particulièrement dure. Les meulards sont les fromages les plus produits par les siknavar, et les premiers à être enseignés aux apprentis.
History
Il est difficile de trouver une trace des premiers meulard, parce qu'il n'est pas dans les habitudes des thelbalsynn de valoriser le passé, ou encore les éléments permanents. Certains arguent qu'il y a eu des meulards aussi loin qu'il y avait des thelbalsynn. Aucun thelbalsynn ne se souvient d'un temps sans meulard. Même hors des cultures thelbalsynn, personne ne se souvient d'un temps où les thelbalsynn ne mangeaient pas dans des assiettes en pain ou en fromage. Devant le manque total de source, il est impossible de dater le meulard.
Importance
Certaines choses sont futiles et dispensables, peu importantes, peu notables. Les thelbalsynn ne compteront jamais la nourriture parmi ces choses. En effet, le meulard, comme le fersec et les plats siknavar, fait parti de la "routine". Si ce mot porte de mauvaise connotation pour nous, le mot pour "routine" en thelbalsitt est lié au mot pour "existence". Le meulard, comme la cueillette, comme le sommeil, fait parti des choses sacrées, dont l'importance est la plus grande.
Et là, tous les meulards étaient en affinage, et tous les fersec étaient mous, et on a dû manger dans des bols de bois. Je n'ai jamais fait de cauchemar comme ça, avant ! Ces rêveurs donnent de drôles d'idées, ça m'a fait tellement peur. J'ai revérifié trois fois les étagères !
Quand ils changent de culture, quand ils passent du temps loin de chez eux, ou simplement quand on les interroge, les thelbalsynn concentrent leurs efforts sur quelques éléments précis. Le meulard, le fersec, la bouillie nourricière, l'alcool, le tablier et le pâté de vie sont de ces choses qu'aucun thelbalsynn ne saurait couper de sa vie.
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