Le camp religieux à la sortie de Barshev-Degver

Neuf prêtres restent en permanence sur place. Le reste de la population est divisée entre les pèlerins, les prêtres temporaires et ceux qui cherchent l'aide du campement pour traverser une passe difficile.

La résidence parmi le campement est payante. Il existe quatre façons de s'acquitter de cette dette : le paiement immédiat (monétaire), le service en tant que prêtre temporaire, la dette monétaire et la dette contractuelle. La plupart des résidents paient de façon immédiate. Les prêtres constants s'offrent cette résidence par le biais des revenus générés par les dons et l'emploi de la rivière, ou, quand les affaires vont mal, par l'allocation que leur verse bi-annuellement le Haut Prêtre d'Inferno.

Payer les petites organisations religieuses revient à s'assurer de leur survie, ce qui empêche les plus grosses organisations de prendre en pouvoir, et de s'écarter de la vénération.

— Haut Prêtre Infernal Gidéon Toktman

by Enoris Leinwand

Le droit infernal alloue aux prêtres de la source un espace autour de celle-ci, et de sa rivière, qui leur appartient. Cela leur permet d'appliquer cet impôt, dont le prix est calculé par rapport à la trésorerie du campement, et la facture imposée par l'état infernal pour garder le droit d'organiser la vénération de cette source.

Le campement est défendu par la puissance des dieux ou, du moins, c'est ce qu'il prétend. Peut-être que c'est pour ça qu'il doit être reconstruit si souvent, ou qu'il a déjà été cambriolé plus d'une centaine de fois. Quoi qu'il en soit, le campement ne compte pas d'autres défenses que celles du village fortifié de Barshev-Degver. Pour autant, personne n'est ressorti indemne d'avoir essayé de le blesser. Donc, si les dieux ne préviennent pas les malheurs, on peut au moins reconnaître qu'ils les punissent.

Comme tous les groupes religieux, le prieuré de la source Barshwass produit des goodies. Dans leur cas, il s'agit de peluches cousues main représentant la sources et sa divinité, ainsi que des porte-clés. Ils sont produits dans les tentes au centre du campement et vendues principalement aux visiteurs. Il arrive que soient aussi vendues des produits dérivés de papeterie, commandés en ville. Cela dit, ce genre d'investissements sont réservés aux grands évènements (et aux restes desdits évènements).

Le vrai revenu du prieuré vient, en vérité, des loyers et locations. En effet, circuler sur la rivière, utiliser la source ou résider dans le campement (même temporairement) n'est pas gratuit. C'est le prieuré qui récolte les bénéfices de ces interactions.

L'argent amassé sert surtout à entretenir les prêtres. Sont donc importés de la nourriture, des boissons, des vêtements, des chaussures, des accessoires, et des matières premières (pour les produits dérivés). Il est aussi nécessaire de faire des offrandes. Cela dit, les matériaux de celles-ci varient selon les demandes particulière de la divinité.

Le réseau de train du Marquisat de Gilvrapp surplombe le camp, surélevé par de larges piliers de métal et de pierres sculptées. Ce réseau, formés de neuf étages, rejoint Barshev-Degver par la porte Nord. Il continue sa route, au-dessus du sol, sur plusieurs centaines de mètres avant que les étages ne se séparent en trois groupes. En théorie, les piliers installés dans le campement devraient appartenir aux prieuré de la source Barshwass. En pratique, le réseau de transport du Marquisat de Gilvrapp est libre de payer les frais d'occupation de son choix, à partir d'une flamme par demi-année occupée et, de fait, ils paient rarement plus.

Comme si on leur devait quoi que ce soit de plus. Ils nous saignent déjà avec tout le reste.

— Néalez Kavrak, responsable des dons et paiements libres au réseau de transport général du Marquisat de Gilvrapp

by Enoris Leinwand

En plus de ce réseau ferroviaire (qui ne leur appartient pas), le prieuré bénéficie de deux petits bâtiments installés au bord de la rivière. Si les bâtiments ne leur appartiennent pas (ils ont été construits par les locataires), les terrains qu'ils occupent sont bien à eux. Utilisés par le réseau de transport, ils ne sont pas reconnus comme des "points d'accès nécessaires" par la loi infernale et donc, contrairement au train, ils doivent se plier aux tarifs du prieuré.

On peut séparer le campement en plusieurs sections. Au centre, autour de la source, on trouve les tentes les mieux installées et les plus fournies. Il s'agit de l'espace "durable", conçu pour résister au temps long (bien qu'il faille le changer assez souvent, au final). Cet espace comprend notamment la fabrique des produits dérivés et des talissements, ainsi que les quartiers des prêtres permanents et un petit dortoir.

La bordure de la rivière (à l'Est) est occupée par ceux qui l'exploitent, même si ce territoire est théoriquement contrôlé par le campement religieux.

Autour de ce "quartier", on trouve plusieurs petits groupes de tentes, souvent arrivées ensemble. Chaque groupe de tentes correspond à un groupe de voyageur. Ces groupes changent constamment, au rythme des venues et départs dans le campements. Elles sont presque toutes résidentielles, mais on peut y trouver de petits ateliers et, parfois, le matériel des usagers de la rivière (quand ils peuvent se payer l'emplacement).

Toutes les richesses du campement sont entreposées au centre du camp, dans les meilleures tentes. Il s'agit des ressources financières du campement, ainsi que des ressources qu'ils peuvent commercer, mais aussi de leurs documents officiels, notamment leurs autorisations de commerce et leur reconnaissance religieuse du Haut Prêtre.

La source Barshvass, qui s'écoule au milieu du campement, est presque la seule chose à y voir. Son eau rouge et terrifiante s'écoule à travers la région pour rejoindre le Styx. Sa divinité, Barshwass, est elle-même la fille de la déesse des serments. Si la source n'est, en sois, qu'une source (un point d'eau sortant d'un rocher), elle attire beaucoup de monde par son énergie divine. Moins terrifiante que les fleuves infernaux, leurs rivières et sources sont plus abordables pour la population.

Il est possible de résider temporairement au camp. Le prieuré propose des tentes sommaires à louer, à un prix assez élevé, mais il est aussi possible aux visiteurs d'emmener leur propre tente. Il n'est pas rare que des voyageurs s'arrêtent au camp pour la sécurité qu'il apporte par rapport aux étendues sauvages d'Inferno, et parce que ça reste beaucoup moins cher qu'une sommeillée (il n'existe pas de nuit au plateau du Sud, hors de La Nuit où il fait toujours nuit. On parle de "sommeillée" pour un cycle de sommeil) dans une auberge ou à l'hôtel. En réalité, très peu des résidents du camp viennent pour le camp lui-même ou pour y prier. Cela dit, il est très impoli de résider (même une seule sommeillée) dans un camp religieux sans faire preuve de révérence envers leur divinité tutélaire.

Par respect des moeurs, les visiteurs offrent donc en général quelque chose à la source ou, du moins, quelques paroles de vénération.

Le camp est composé de tentes de toiles, fixées au sol par des piquets, et renforcées par une structure en bois et en métal qui assure la durabilité de la bâtisse. Les tentes au centre du camp sont plus solides (et donc plus lourdes), et meublées. Cela dit, toutes les structures du prieuré (à part les bâtiments de ports posés le long de la rivière) sont transportables, pour être échangés avec d'autres camps du prieuré au besoin, pour s'adapter aux nécessités immédiates.

Plutôt frais pour Havanô, Barshev-Degver profite pleinement des températures du plantzwett, sans être soumis à sa végétation terrifiante de façon trop importante : la ville a été construite sur une clairière et a figée celle-ci par l'entretient particulier de son sol. Le camp profite de cette clairière. Pour autant, depuis le camp, aucun mur gigantesque ne cache la vue vers les arbres multicolores, les insectes terrifiants et les lierres meurtrières.

Le camp profite principalement de la source Barshwass et de ce qu'elle offre. Cela inclut son eau, évidemment, mais aussi son exploitation directe (pour le transport), ainsi que des algues, des poissons et des coquillages qui y vivent, et des plantes poussant sur ses rives. La plupart de ces produits sont utilisés directement par le prieuré. Les autres sont parfois vendus à des "collecteurs", qui obtiennent le droit de récupérer une quantité définie en amont, qu'ils viennent collecter eux-mêmes sur place.