Nova Marina

Voilà bien une cité qui ne doit son opulence ni à d'abondantes ressources naturelles locales ni aux coffres de quelques famille noble installée dans ses murs. L'ambition de ses résidents et les eaux qui baignent ses quais sont bien les deux seules choses à n'avoir jamais manqué ici.   Nova Marina a bâti sa puissance au fil des siècles sur les épaules infatigable bourgeoisie, toujours prête à se lancer dans des investissements risqués. D'ailleurs, voilà déjà longtemps que ceux-ci ont porté des fruits qui ont profité à tout le monde : les navires au célèbre pavillon azur et écarlate acceuillis à bras ouvert partout en Vestérie. Les Arsenaux du port n'ont pas leur pareil et le proverbe "Pin à l'aube, Navire au crépuscule" rend directement hommage à leur célérité en matière de construction.   L'activité commerçante du port est la plus florissante du monde connu ; nombreux sont ceux qui viennent ici tenter leur chance et qui croient dur comme fer que Nova Marina n'a rien d'un mirage. Le système commercial est lui-même aux mains d'un certain nombre de Guildes, toutes extrêmement jalouses de leurs prérogatives et de leurs privilèges, ce qui se traduit par un niveau de sélection très élevé au cours du processus d'administration.   S'affilier à l'une de ces organisations est donc devenu un objectif très prisé quand on souhaite réussir et briller dans son domaine. Les Guildes mettent un point d'honneur à respecter règlements et lois, surtout face au passé trouble de Nova Marina dans la matière : on raconte en effet que certains barons du commerce des étoffes et des épices ont bâti leur fortune sur l'esclavage, à l'époque (bien avant la création de la Confédération) où cette pratique barbare était toujours en vigueur.   Encore aujourd'hui, la cité occupe d'après les rumeurs une première place peu enviable sur le podium des villes les plus gangrenées par la criminalité. Cependant, force est de constater que celle qui l'afflige verse moins le sang que toutes les autres. Les plus doués de ces ruffians, les faussaires, atteignement véritablement ici le sommet de leur art et personne ne peut rivaliser avec eux. Le cas de Rodrigo Valenti, le Bourgmestre de la ville, demeure encore vive dans toutes les mémoires : ce dernier avait acquis pour une petite fortune "La Mort du Cygne", une des plus grandes peintures de l'Artiste Saskia Hansen, très connue au sein de la ville. Après des accusasions et une enquête, le portrait fut identifié comme une copie éxécuté par Leandro Ortega, l'un des plus grands faussaires que la ville eût jamais connus.   Le Bourgmestre ordonna son arrestation, infligea lui-même la bastonnade (et y ajouta une bonne mesure d'insultes), puis la commanda un portrait officiel de sa nièce adorée qu'il paya une autre petite fortune. Leandro travaille d'ailleurs toujours exclusivement pour lui et rien ne prouve qu'il trempe encore dans des activités illégales.